De l’or pour deux Flottais
Italie, août dernier, lors des championnats du monde de voile, catégorie Tornado, le duo formé par Yoann Trecul et Thomas Ferrand a gravi la plus haute marche du podium.
3 ans après leur victoire en catamaran, Christophe Clévenot et Maurice Eisenblatter ont enfin des successeurs ! Et oui, plus de trois décennies plus tard, les « années d’or » du Tornado français et les titres olympiques de 1988 et 1992, Yoann et Thomas, membres du CNPA Ile de Ré, ont fait retentir la Marseillaise à Dervio, sur les rives du lac de Côme.
A l’issue d’une saison 2023 exceptionnelle, déjà couronnée du titre de champions d’Europe en juillet en Autriche, les Rétais sont sur un petit nuage. Nous avons recueilli les impressions de l’un des compétiteurs.
Ré à La Hune : Vous voici champions du monde sur Tornado, pourriez-vous nous expliquer les spécificités de ce bateau ?
Yoann Trecul : Ce bateau de compétition, ancien bateau olympique, est répertorié parmi les plus gros catamarans de plage. Avec ses 6 mètres de long et ses 160 kilos, ce bateau reste fragile et très compliqué à manoeuvrer. Mais lancé à pleine vitesse, jusqu’à 16 noeuds, c’est là que nous ressentons l’adrénaline et une sensation comparable à celle des sports mécaniques qui vont très vite. C’est pour cette raison que nous régatons !
Qu’est-ce qui a fait la différence pour vous retrouver en première position sur le podium final ?
C’est toute la phase de préparation que nous avons entamée dès le mois d’avril. Nous avons participé à de nombreuses régates, ces compétitions nous ont permis d’optimiser les réglages du bateau et d’aboutir à des conditions de navigation optimales. Nous avions choisi de faire le plus de courses possible afin de nous donner toutes les chances. Ensuite, les choix tactique et stratégique lors des courses, l’entente parfaite et la complémentarité de notre binôme, les manoeuvres et la conduite du bateau, l’achat de matériel – comme les nouvelles voiles – ont validé ces options et nous ont permis d’être aujourd’hui champions du monde. Il faut aussi que vous sachiez qu’à l’instant T, en pleine course, c’est entre 7 et 8 réglages à ajuster simultanément sur les trois voiles que compte le bateau. A raison de deux courses par jour, d’une durée d’une heure chacune, nous sommes assez fatigués en fin de journée. Malgré cela, quand nous rentrons à terre, il y a encore toute la vérification du bateau à effectuer, pièce par pièce, en vue de la compétition du lendemain.
Combien d’équipages avez-vous affronté lors de ces championnats du monde ?
Trente duos, représentants onze nations, étaient présents pour gagner le titre mondial. Au bout d’une semaine de compétitions et dix régates disputées, nous avons remporté six victoires. Nous avons terminé trois autres courses à la seconde place puis une autre à la troisième. Nos efforts et notre travail ont payé mais nous avons eu du fil à retordre et la victoire n’en était que plus belle et appréciable. Les sensations ressenties avec vingt-neuf autres équipages à nos trousses sont presque plus importantes à nos yeux que d’être premier sur le podium. Nous étions gonflés à bloc à l’issue des championnats d’Europe, disputés un mois plus tôt ! Il y avait également quatre autres équipages français et nous avons pu ainsi partager notre fierté et notre enthousiasme avec eux. Ils étaient quant à eux stimulés par notre classement et nous nous sommes vraiment sentis soutenus.
Avec votre co-équipier, c’est un binôme soudé qui a son importance dans votre victoire ?
Bien sûr, nous avons découvert la voile au CNPA de La Flotte grâce à des journées d’initiation proposées à l’école. Nous étions un groupe très soudé et motivé. La voile est devenue une passion commune. Sur l’Île de Ré, nous avons la chance de bénéficier de structures ouvertes à l’année, hyper accessibles, avec des prêts de matériel et d’équipements pointus alors, si l’envie est là, on peut aisément devenir compétiteur ! Aujourd’hui, nous sommes partie prenante dans l’équipe dirigeante de cette association : moi, en tant que vice-président et Thomas comme administrateur. Nous repérons également les jeunes qui assureront la relève.
Quel est votre prochain défi ?
Nous avons rendez-vous en octobre dans le Morbihan pour la Catagolfe. Il s’agit d’une course disputée dans un magnifique terrain de jeux. C’est magique car la préparation est complètement différente de celle pour une navigation en eaux calmes, comme sur un lac. Il s’agit d’allier les passages techniques, les courants et contre-courants parfois forts, les accélérations de vent et les déventes liées aux nombreuses îles du Golfe, sans oublier la beauté et la variété du site. C’est un moment que nous apprécions énormément.
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