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- Festival "Au tour des mots" Concert le Grand Jacques
De la sueur et des mots
Jacques Brel donnait tout sur scène. Il n’est pas simple de s’attaquer à un tel monument. Défi relevé par Arthur Suprin et Gaspard Berton, avec talent, en toute humilité.
Ces deux-là se sont rencontrés à Nantes, au conservatoire où l’un apprenait le chant et l’autre le piano. Arthur Suprin aime Jacques Brel depuis l’enfance. « Il n’hésite pas à décrire ce qui n’est pas beau », dit-il pour expliquer ce goût précoce, citant comme exemple « Ces gens-là », une chanson qui ne lésine pas sur la laideur « mais où l’on sent beaucoup d’amour ». Gaspard Berton partage avec lui le goût de la langue française, une sensibilité aux mots qui décide Arthur à lui proposer le projet. Cinq ans et plus de cent représentations plus tard, leur répertoire est maintenant assez large pour que les concerts se suivent et ne se ressemblent pas. « On a envie de mettre en avant de beaux textes, des morceaux moins connus. » Le 23 juillet, ils achèveront à La Java une tournée de vingt jours dans les Pyrénées et les Landes. « Il y a des morceaux qu’on ne joue pas pendant un an, pour leur redonner de la fraîcheur. » Ce fut notamment le destin du « Plat pays » : une longue pause qui permet à l’émotion de demeurer intacte, et de se transmettre au public. « Le 23 juillet, on verra où on en sera ! »
Entre fidélité et singularité
Le plaisir de jouer avant tout : interpréter Jacques Brel est un bonheur qui se partage. « Quand on s’est lancé dans le projet, on a découvert la beauté des arrangements. Jacques Brel s’entourait d’excellents compositeurs. » Certains morceaux impliquent la participation d’un orchestre entier. Or, Gaspard n’a que son piano. Il s’est amusé avec les différentes partitions, jouant parfois celle de la contrebasse à la main gauche et celle de la harpe à la main droite. « De mon côté, j’ai la chance d’avoir une voix qui se prête bien au répertoire de Brel », ajoute Arthur. « Il a fallu qu’on trouve notre équilibre entre une loyauté trop laborieuse, et une singularité trop marquée. » Il leur fallait, non pas jouer les morceaux, mais jouer avec les morceaux, dans une écoute fine l’un de l’autre, trouver la symbiose. Leur complicité artistique précède leur amitié, l’une nourrissant l’autre.
Avec ou sans mots
Dans « Le Grand Jacques », la parole est à la chanson : les deux interprètes émailleront le concert de quelques anecdotes sur la vie de Brel, mais la musique aura la part belle. Cependant, l’un et l’autre manient la langue française avec un art que l’on découvrira, pour Gaspard, le 22 juillet dans la performance inclassable de SEMRA, dont il est l’un des membres. Arthur quant à lui, confiera peut-être quelques-uns de ses poèmes durant le festival. Il se forme également au conte. Il a cependant un autre projet, de longue date, avec la Java des Baleines, où cette fois il s’agira de raconter une histoire avec le corps, par la danse, le trapèze et la musique – mais sans les mots.
Toute la programmation du festival sur lajavadesbaleines.fr
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