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Vers la création d’un tiers lieu culturel et d’une fédération des acteurs rétais
Les associations Label Oyat et l’Amer travaillent sur ce concept depuis 2020 et ont créé un collectif d’une vingtaine de personnes, associations & entreprises investies sur le territoire rétais. Celui-ci a entamé une réflexion en octobre 2021 et s’est réuni plusieurs fois déjà. Une fédération associative sera créée début d’année 2022, qui s’ouvrira à d’autres acteurs culturels, au sens large du terme.
Lors de notre interview de Brice Samson, directeur du Pôle Services à la Population de la CdC (lire sur realahune.fr ou dans Ré à la Hune 234 du 8 décembre 2021), nous l’interrogions sur le côté jugé parfois trop centralisateur de la collectivité intercommunale en matière culturelle.
Porter des projets ensemble
« Rien n’empêche les acteurs de la culture de se rencontrer et de porter des projets entre eux, en collectif. Je n’ai pas entendu parler sur l’île de Ré d’une telle démarche, sur d’autres territoires cela se fait, les collectifs viennent apporter quelque chose, la relation est inversée. Je pense que les acteurs culturels rétais sont un peu trop en attente. Je perçois une vraie ressource culturelle, intellectuelle, vivante…une vivacité, très motrice », expliquait-il alors à Ré à la Hune.
Une réflexion entamée par un collectif
Or depuis octobre 2021, un collectif piloté par les associations Label Oyat et l’Amer, qui travaillent sur le concept de tiers lieu depuis 2020, a entamé une réflexion, aujourd’hui officiellement formalisée sous forme de note de synthèse, que la CdC a reçu courant décembre 2021. Si les groupes de travail ont été volontairement limités à une vingtaine d’associations et autres structures entrepreneuriales, œuvrant dans les domaines culturels et/ou de développement durable, le collectif sera ouvert plus largement, une fois le cadre posé.
Parmi ces acteurs, citons sans être exhaustifs des structures actives depuis longtemps sur le territoire rétais : Label Oyat et La Java des Baleines, l’Amer, Ophidie Circus, Bio Coop, Le Champ des Sables (jardins partagés en permaculture), Chevallier Gambette (Galerie et ateliers d’art), Donne un Spectacle (Donin), Le Dressing (association de solidarité) ContempoRé Danse, Matahari (alimentation locale et vegan), des photographes, etc.
Partage, mutualisation, valorisation
L’idée maîtresse de ces réflexions autour d’un tiers lieu physique et d’une fédération d’acteurs culturels rétais, partie dématérialisée du dispositif, est basée sur le partage, la mutualisation et la valorisation de l’ensemble des ressources vives des domaines de la culture et de la création. « Nous pensons que c’est en réunissant un ensemble d’activités sur un même lieu que nous rendons possible et viable ce type d’initiatives sur l’île de Ré… Le bassin de population n’est pas assez important pour permettre la division de ces types de projets. Réunis et fédérés dans de bonnes conditions de travail, notre action sur l’ensemble du territoire n’en sera que plus efficace et pertinente », explique Jonathan Odet, l’un des initiateurs de ce mouvement de réflexion et de mutualisation.
Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ?
Espace physique, un tiers lieu repose sur des valeurs de partage, mise en réseau, co-gestion et favorise les initiatives collectives. Véritable plateforme de services, il contribue à la vitalité d’un territoire, tant en milieu rural et périurbain qu’en ville. Dans le cadre de son plan de relance, le Gouvernement a récemment mis en place deux dispositifs de financement, prenant la forme soit de fabrique culturelle, soit de quartier culturel créatif.
La vision du collectif et ses axes principaux
La réflexion rétaise repose sur la diversité et le décloisonnement des propositions, à même de permettre à un tel tiers-lieu d’exister et de constituer un point de convergence des énergies : artisanat, arts, loisirs, culture, social, éducation, environnement, terroir font partie du périmètre d’activités envisagées.Flexibilité et ouverture doivent aussi aux yeux des initiateurs permettre un enrichissement mutuel et le croisement des publics en termes de classes sociales, de générations et de rapport au territoire (résidents permanents, secondaires et vacanciers).
Aujourd’hui le collectif articule son concept autour de cinq grands axes. En premier lieu, un espace ouvert au public, intégrant expositions, concerts, spectacles, boutiques éphémères, ateliers de création pour adultes et enfants, ateliers autour du développement durable, soirées thématiques, cours de pratique artistique, petit bar et restauration, jardins partagés. Cet espace serait « potentiellement mais non essentiellement lié à une partie de dispositif « Java des baleines » », précise le collectif.
Second axe, un espace jeune public et adolescents, comprenant un espace de jeux ainsi que tous types de projets portés par des acteurs du territoire en faveur des jeunes publics ou d’un public familial.
Important dans le concept, un dispositif d’accompagnement dédié aux professionnels de la culture, du social et de l’environnement, de type pépinière d’entreprises et d’associations, constitue le troisième axe de réflexion. Le collectif cite comme exemples un coworking associatif, une salle de répétition, un studio d’enregistrement, des expérimentations environnementales, un pôle recyclerie/fablab/repair café avec des retraités, avec mutualisation des salariés sur les fonctions transverses (comptabilité, administratif, communication…), stockage et mutualisation de matériel…
Un petit espace de coworking ouvert à tous, avec espaces de bureau, salle de réunion et du matériel mutualisé, serait proposé en lien avec l’Amer (coworking en cours de création au Bois-Plage), mais orienté vers l’entreprenariat culturel.
Enfin, dernier axe, si l’espace le permet, la mise à disposition de locaux commerciaux à loyers modérés pour la création de commerces culturels de proximité, qui ne seraient pas rentables autrement.
Un appui fort attendu « du politique »
Le collectif sollicite l’accompagnement de la Communauté de Communes pour trouver et disposer d’un site, mais aussi un appui fort de sa part, pour « surmonter les obstacles » inhérents à ce type de démarche.
Primordiales, l’adaptabilité et la modularité du lieu permettraient de faire évoluer le concept en fonction des évolutions sociétales, des problématiques locales, des besoins et envies des acteurs du territoire et des publics.
« Du bâti – de type hangar, grange y compris désaffectée – serait précieux mais non indispensable, estime le collectif qui a « des solutions techniques pour permettre ce type de projet, tout en ne laissant aucun impact sur le territoire et son environnement, de type Algeco revisité, bâtiment zéro impact démontable, chapiteau & tente… », estime le collectif.
Vers une fédération
En parallèle de la réflexion et recherche d’un lieu, une fédération des acteurs culturels rétais est en cours de création, qui serait la « partie dématérialisée » du tiers-lieu. Cette association aura pour objets le rapprochement, la valorisation, l’échange et la mutualisation entre les acteurs locaux des domaines de la culture et de la création afin de générer une dynamique et promouvoir l’économie du secteur. La « fédé se doit d’être impartiale, apolitique et ses porte-paroles doivent représenter la diversité des points de vue en son sein ». Elle jouera un rôle d’interface avec la CdC, de plateforme d’échange et de mutualisation et sera ouverte à toutes personnes physiques et morales œuvrant au sens de la culture dans son sens le plus large.
Début janvier 2022, aura lieu la dernière réunion de préparation avant l’Assemblée générale constitutive et l’ouverture à d’autres acteurs locaux.
Une telle démarche collective, qui peut fédérer les énergies positives et créatrices et contribuer, via une diversification et un renforcement des offres culturelles du territoire, à dynamiser la vie permanente rétaise mais aussi les ailes de saison touristique, est à saluer. Espérons qu’elle pourra bénéficier de l’accompagnement politique indispensable.
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