Corti à l’honneur à la Galerie Glineur

L’année finira en beauté à la galerie de Saint-Martin avec un florilège des artistes qui ont fait sa renommée. Parmi eux : l’inclassable Corti.

Couple de butineurs d’art, les Glineur ont le don de dénicher la beauté fût-elle cachée en Normandie dans les sous-sols aménagés en atelier du peintre Corti !

En cinquante ans de pratique, l’artiste a toujours remis son travail en question et exploré toutes les techniques pour parvenir à transposer ce qu’il ressent. Pour « rester dans la tradition d’une peinture française classique avec ses règles, tout en faisant place à la folie de notre temps, la philosophie de l’époque… Le non-rendu, le non-vu, cet invisible qui devient visible à celui qui reçoit la toile ». Le mystère Corti tient probablement dans la zone de non confort qu’il s’impose, créant sans cesse de nouveaux moyens d’expression, s’obligeant à un renouvellement constant dans un répertoire de thèmes volontairement limités. Comme « les grands » il a eu ses périodes (superposition, collage, dessin pur, acrylique aux couleurs puissantes…) car « rien n’est plus à fuir pour moi que la reproduction fidèle de la nature, des objets ou des personnages » dit encore ce disciple de la rigueur de Braque, Picasso, et élève de Jef Friboulet. La poésie est aussi l’un des langages de l’artiste qui s’autorise à mettre ainsi en exergue certains de ses dessins (au travers notamment des recueils parus aux éditions suisses « Le Cadratin », fines lames de l’imprimerie d’ouvrage d’art). Il y a dans la peinture et les dessins de Corti une force surprenante, un graphisme puissant et propre, la pureté du trait qui mêlé aux couleurs (sa palette est sans limite) donne toute la densité à la toile.

À 88 ans, l’homme discret est un peintre reconnu qui n’a plus guère l’énergie d’entamer des projets d’envergure, c’est pourquoi la galerie, fidèle à son travail depuis les débuts, a choisi de mettre en lumière cet artiste complet qui trace un chemin de liberté dans l’inexorabilité du cadre.

Une page se tourne, une nouvelle s’écrit

Bien qu’il soit impossible de tarir la source de curiosité de Martine et Patrick, la Galerie Glineur, repère culturel des Martinais n’existera plus telle que les habitués la connaissent. « Il est temps de partir vers de nouvelles aventures » estime Patrick Glineur, qui confie avoir envie de se donner le loisir de découvrir plus de talents, en liberté, tout en maintenant le lien avec les clients et artistes qui signent l’histoire du bel hôtel particulier. Le couple continuera de promouvoir l’art en organisant des évènements ponctuels et d’autres projets sont en réflexion pour trouver à partager ses coups de cœur autrement.

Pour l’heure et en dépit des airs de révérence que revêt cette dernière exposition : elle devrait nous réjouir malgré tout, avec une sélection des oeuvres préférées de nos glaneurs…

Yannis Lagresle revient avec les derniers nés du peuple des « Yayas », fous volants en partance pour une planète imaginaire dans leurs machines façon « Mad Max ».

Comme arrachées à la terre à la suite d’un combat, les figures humaines du sculpteur Michel Wohlfahrt interrogent. Que disent ces femmes cérémonieusement drapées, à l’allure intransigeante et presque hautaine ? Héroïnes, divinités ou fantômes : l’observateur s’interroge…

Ceux qui l’ont découverte cet été (elle était présente à la galerie mi-août pour dédicacer son livre « Pas mal pour de l’art ! ») auront plaisir à retrouver les dessins incisifs de la très parisienne critique d’art Clo’e Floirat.

Jean-Michel Aucler préfère depuis peu les poissons aux portraits d’Asie. Exposé un peut partout dans le monde, Il nous offrira la primeur de quelques surprises aquatiques avant de partir pour Paris fin janvier.

Galerie Glineur

05 46 09 10 90

Place de l’Église, à Saint-Martin.

La galerie est ouverte pendant les vacances, du samedi 17 décembre au 2 janvier 2017 et toujours la petite journée particulière du 1^er janvier, pour bien commencer l’année…