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Correspondances, un film écrit et réalisé à la prison de Saint-Martin de Ré
Le Festival du Film de La Rochelle s’est achevé le 5 juillet. Depuis 15 ans, le festival organise un atelier de réalisation et de diffusion à la Maison Centrale de Saint-Martin-de-Ré.
Les détenus de la prison de St-Martin ont écrit et réalisé un film que le documentariste Vincent Lapize a encadré. Des actions comme celle-ci pour les publics empêchés sont menées tout au long de l’année avec le soutien de la DRAC Poitou-Charentes, du SPIP de la Charente-Maritime, de la Région Poitou-Charentes et de la Mairie de Saint-Martinde- Ré. En collaboration avec la Maison Centrale de Saint-Martin de Ré et le Carré Amelot, le film Correspondances interroge les images médiatiques en tant que passerelle entre le monde intérieur et le monde extérieur. Pendant le festival, le film était projeté à La Coursive en entrée libre et avant certains longs métrages.
C‘était la première fois que Vincent Lapize intervenait en détention et menait un atelier avec des détenus. Après une licence d’Anthropologie et un Master en recherches comparatives en sciences sociales, Vincent Lapize s‘est formé au documentaire. Le réalisateur vit et travaille à Poitiers. Après avoir animé le « Festival Filmer le travail », dont il a été le régisseur et webmaster, il s’est consacré à la réalisation de films documentaires et anime de nombreux ateliers. « Le dernier continent » est son dernier film.
Ré à la Hune : Comment s’est organisé ce travail dans l’emploi du temps des détenus ?
Vincent Lapize : Les détenus ont pas mal d’activités, notamment certains travaillent dans un atelier de couture ou de menuiserie. Il a fallu caler des moments où chacun était disponible. J’ai adapté mes horaires en fonction.
En général et en particulier, que représentait cet investissement d’un an pour les participants ?
Je ne pense pas que le film que nous avons réalisé a demandé un investissement trop lourd en temps pour les participants. En revanche, je crois que le plus grand investissement fut émotionnel et sensible. Dans le sens où ils m’ont fait confiance pour aborder certaines thématiques personnelles puis nous avons travaillé sur des créations mêlant intime et imaginaire.
Quel est votre rôle pour ce film lors du festival : celui d’un co-réalisateur, d’un encadrant, d’un porte-parole ?
Le processus de réalisation fût collectif. Les participants ont écrit certains dialogues et proposé des idées de tournage ou de captations. J’ai tenté de créer une émulation propice à la création d’un film (participer à une aventure collective) ; aussi j’ai proposé l’idée globale du film et une cohérence d’ensemble. Puis au montage, les choix de narration finaux. Le film est né de cette rencontre entre mes préoccupations et intérêts et leurs individualités. Ça ne colle pas vraiment à l’une des trois catégories que vous avez évoquées. Disons plutôt « encadrant » s’il faut trouver un mot pour désigner mon rôle.
Le public a-t-il bien reçu le film ?
Concernant le public, pour l’instant, je n’ai pas encore eu beaucoup de retours. Je crois que le film a certaines faiblesses de narration et de compréhension surtout au début. En revanche, des personnes ont été très émues et touchées par les détenus et leurs visions.
Comment les participants vivent-ils la fin de ce travail et la diffusion du film ?
Je suis très satisfait de la manière dont il a été reçu par les participants. Ils ont l’air d’être fiers du travail commun et de vouloir transmettre au public cette perception de leur condition.
Correspondances traite donc de la représentation du monde extérieur que se font les détenus au bout de plusieurs années de détention . Les images médiatiques créent-elles un prisme rigide pour appréhender le monde ? Les sept journalistes internes à la prison ont entrepris à cette occasion une recherche sur la condition moderne de « l’homme libre ».
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