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Coronavirus : non ce n’est pas une grippette

Diagnostic, symptômes, isolement… Martine Baudoin, une Couardaise, a souhaité témoigner et raconte son parcours de patiente atteinte du COVID-19 en janvier dernier. Ceci afin de partager les différentes étapes, longues et compliquées, que rencontre un malade contaminé au coronavirus
A 75 ans, Martine n’a aucun problème de santé. Elle est active, dynamique, ses journées sont bien remplies. Tout débute par une toux sèche le 17 janvier et une montée de température. « Mon mari et moi avons toujours respecté l’ensemble des mesures sanitaires préconisées, tout comme nos enfants et nos amis » nous relate-t-elle. Or, le 15 janvier, elle décide de fêter ses soixante-quinze ans avec six autres amis de l’île de Ré et de Bretagne. « Nous avions bien suivi chacun de notre côté tous les confinements successifs et nous ne nous étions pas revus depuis l’été dernier. Nous avons gardé nos distances et nous sommes restés peu de temps ensemble. »
Mais deux jours après cette réunion, les premiers symptômes sont apparus. L’un des invités et elle-même s’étaient rendus à l’hôpital la semaine précédente pour un examen médical bénin. Ont-ils été contaminés à ce moment-là ? Le doute subsiste encore aujourd’hui et elle n’en aura probablement jamais la certitude. Elle fait donc un test qui se révèle positif, la première étape d’un long processus. Les autres convives font de même et tout le monde est testé positif, sauf son mari. Après avoir consulté son médecin traitant, elle se met donc à l’isolement pendant plusieurs jours et reste suivie de près par son généraliste. C’est une voisine qui lui fait ses courses et lui livre tout ce dont elle a besoin devant sa porte. Ses symptômes s’intensifient : la température continue de progresser jusqu’à atteindre plus de 40°C. Son taux de saturation est au-delà de la norme et une infection urinaire s’est déclenchée. C’est son gendre, secouriste de formation, qui, en lui demandant de ses nouvelles par téléphone, s’alerte sur ces données alarmantes. Il lui ordonne de contacter le Samu. Ce qu’elle fait et s’entretient avec une régulatrice dont la réponse la laisse stupéfaite : « Si vous aviez un tel taux de saturation vous seriez morte ! ». Ils n’ont donc pas voulu se déplacer. Elle raccroche interloquée et à moitié dans les vapes car déjà très affaiblie par la fièvre, la fatigue grandissante…
A l’isolement comme en prison
Dans la nuit qui suit, du 26 au 27 janvier, elle fait une désaturation respiratoire. Son médecin alerté au matin la fait hospitaliser. Elle est transportée aux urgences COVID de l’hôpital de la Rochelle et sera prise en charge immédiatement à son arrivée. Résultat : une batterie d’examens et, à partir de là, une hospitalisation pendant dix jours, intubée sous oxygène. « J’étais perdue, en pleurs… ce qui n’est pas du tout dans ma nature. A l’isolement sans voir mon mari, ma famille, comme si j’étais en prison mais par contre très bien traitée. Je ressentais une telle fatigue qu’il m’était impossible de me lever seule, de couper mes aliments, de faire ma toilette, ni même après quelques jours de soin de me laver les dents seule. Je me sentais envahie d’une fatigue extrême, plus de goût ni d’odorat et j’avais perdu toute autonomie. Le personnel soignant est extraordinaire. Ils font un travail de titan ne serait-ce que lorsqu’ils doivent s’habiller de nombreuses couches pour entrer dans une chambre avec un malade COVID et se déshabiller avant d’en ressortir. Ils voudraient passer davantage de temps avec les patients mais c’est impossible étant donné leur nombre insuffisant par rapport aux hospitalisations. Je suis restée douze jours aux urgences, perfusée, sous cortisone avec des visites de médecin matin et soir. Sincèrement je tire mon chapeau à toutes ces équipes médicales sans qui… L’un de mes amis qui a été lui aussi hospitalisé en même temps que moi n’en a pas réchappé » nous annonce-t-elle des sanglots dans la voix.
L’après…
« Cela fait trois mois que j’ai été atteinte et aujourd’hui je suis loin d’être rétablie : je n’ai toujours pas retrouvé l’odorat ni l’appétit, une aide-ménagère vient m’aider à la maison pour me soulager de certaines tâches, je dors très mal et je n’ai pour l’instant pas retrouvé ma capacité respiratoire à 100%. Je suis inscrite pour être vaccinée fin avril prochain tout comme mon mari. Mon témoignage a pour objectif d’appeler les gens à la vigilance. Non ce n’est pas une grippette. J’ai déjà eu plusieurs fois la grippe et parfois même touchée fortement. Cependant cela ne peut être en aucun cas comparable avec le coronavirus. Cela n’a rien à voir croyez-moi. Quand j’entends : au nom de la liberté, nous avons envie de boire des coups et de voir nos amis… et que je vois les gens sortir sans respecter les gestes barrières ou les consignes de sécurité cela me désole qu’ils prennent le risque de se retrouver à l’hôpital, de contaminer autrui. Parce que malgré l’âge, jeunes ou moins jeunes, le COVID nous pouvons tous l’avoir ».
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