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Entre contraintes et initiatives bienveillantes, Rivedoux évolue vers le « mieux-vivre »
Vendredi soir 2 mars, Patrice Raffarin et son équipe tenaient une réunion publique dans la salle des Fêtes. Une intervention en toute transparence pour faire le point sur d’importants sujets.
Ouvrant la réunion et, selon ses propres termes, le PPRN étant un sujet « ample, complexe et polémique », Marc Chaigne ne reviendra pas sur la question des changements climatiques, mais se contentera de proposer une vue panoramique et néanmoins précise sur ce sujet épineux. Viendront ensuite les détails de la construction de la digue du bourg, présentés par Didier Bouyer, et pour conclure, une intervention de M. le Maire sur la création annoncée des jardins familiaux, sujet plus léger pour clore une réunion publique dense.
PPRN de Rivedoux : enfin validé !
En véritable spécialiste, Marc Chaigne rappelle la genèse de cet énorme dossier, qui après un avis défavorable émis en juillet 2017, une enquête publique, un rapport d’enquête, a finalement reçu un nouvel avis, favorable celui-là, en octobre 2017, et se trouve de fait validé, suite à signature préfectorale en date du 15 février dernier. Ainsi devenu servitude d’utilité publique, le PPRN rivedousais – au même titre que les PPRN de chaque village – sera annexé au plan d’occupation des sols (POS) mais ne deviendra opposable qu’après les publications légales, ce PPRN étant révisable et modifiable, uniquement par l’Etat.
Qu’y trouve-t-on ? L’ensemble des éléments relatifs aux risques considérés, leur analyse selon deux scénarii – Xynthia + 20 cm (court terme) et Xynthia + 60 cm (long terme), sans oublier le nouveau cahier des charges qui impactera Rivedoux au niveau de la construction.
Rappelons que trois risques ont été pris en compte, l’érosion côtière, la submersion marine et l’incendie de forêt. Projetant les cartes de l’Etat, Marc Chaigne détaille avec une précision d’orfèvre l’ensemble des éléments relatifs à ces risques, les trois réunis déterminant la carte de zonage réglementaire qui sera dorénavant la référence absolue pour les permis de construire.
Du côté des enjeux, Marc Chaigne évoque l’impact sur la défense des côtes et l’habitat, confirmant néanmoins que le résiduel constructible de la commune est peu impacté, évoque l’importance des Garanties Assurances du Bâti (mise aux normes à faire dans les cinq ans). S’ensuit la présentation succincte des documents afférents au PPRN. Pour conclure, le 3ème adjoint précise que le travail sur le PLUI peut désormais reprendre, et ce dès le 20 mars prochain.
Digue du bourg : les travaux volontairement retardés
Nous en sommes là au stade de la mise en oeuvre, celle du PAPI, et l’assistance est donc déjà largement avertie sur le sujet. Il s’agit d’une protection en zone urbaine, pour laquelle sept secteurs ont été préalablement définis. Mais l’information d’importance concerne le plan des travaux de la digue du bourg, dont le démarrage était initialement prévu en début d’année. Comme le précise Patrice Raffarin, le début des travaux était envisagé pour le 15 avril. Oui mais voilà : en raison des complications inhérentes à un tel chantier, ils auraient du être stoppés pendant la saison estivale, afin de ne pas impacter de leurs nombreuses nuisances la vie économique et touristique du village. Morale de l’histoire, après discussion du Conseil Municipal, il a été décidé que les travaux seraient lancés à partir du 15 septembre pour un déroulé sans interruption jusqu’au 15 mars 2019, soit seulement un mois après la date de fin de chantier prévu avec des travaux débutant en avril. Aucun regret à avoir donc lorsque la réussite d’une Saison est en jeu. A noter qu’un panneau explicatif sera installé sur le parking de la Coopérative Maritime. Y seront précisés le nom des entreprises et le coût des travaux.
Naissance de jardins familiaux
La démarche est à la fois environnementale, conviviale, sociale et même sociétale. Pour répondre à la demande de nombreux Rivedousais résidents permanents, Patrice Raffarin et son équipe ont décidé de dédier des terrains disponibles à la création de jardins familiaux. Un projet passionnant porté avec la conviction et l’engagement de Colette Piveteau, très investie dans le développement durable, la biodiversité et l’écocitoyenneté. Pour Patrice Raffarin, l’occasion est belle (et il a raison), de rappeler la politique volontariste dans laquelle sa commune s’est engagée depuis déjà longtemps : absence de pesticides, recyclage et compostage.
La création des jardins se fera en deux phases. Un premier projet verra le jour à l’orée du printemps du côté de la rue des Pothères, sur un terrain appartenant au Conseil Départemental et dont la commune a reçu la gestion directe. Sur les vingt et un parcelles disponibles, la dernière sera réservée et aménagée pour faire écran à une propriété privée mitoyenne au terrain, tandis que les première et seconde seront orchestrées par la commune. Y prendront place un jardin pédagogique et une aire de pique-nique et repos. Les dix-huit parcelles restantes, de superficies allant de 45m² à quelques 80m², seront réparties par tirage au sort d’après une liste d’habitants ayant manifesté leur intérêt.
Côté financement, un système d’amodiation sera mis en place mais d’une déconcertante modestie, puisque les attributaires devront s’acquitter pour l’année d’une somme de 25 ou 50 € selon la surface dont ils disposeront. Charge à eux également de régler la facture eau dont le montant sera géré par des compteurs divisionnaires. Les attributaires devront s’engager sur un règlement intérieur et une convention, entérinant la politique d’une commune sensibilisée qui joue à fond le jeu de l’environnement.
Patrice Raffarin est on ne peut plus clair sur le sujet, l’objectif est de réussir ce premier projet qui servira naturellement de test pour le second, devant intervenir un peu plus tard du côté de la rue de la Lorieuse. Et M. le Maire d’entériner sans langue de bois sa manière de voir les choses : dégradations ou dépôt d’objets malvenus (type bidons) ne seront pas acceptés, afin d’éviter tout développement anarchique évidemment contraire à l’esprit de ces jardins, par ailleurs facteurs de lien social et intergénérationnel. En revanche, si la commune en sera dans un premier temps le gestionnaire, Patrice Raffarin affirme son souhait de voir un jour les bénéficiaires de ces jardins se donner les moyens de l’autogestion, pourquoi pas à travers une association. Ajoutant (mais cela ne va-t-il pas de soi) que les produits nés de ces jardins ne pourront en aucun cas être vendus !
Entre nouvelles contraintes et initiatives bienveillantes, soucieuse de protéger sa population autant que de satisfaire aux exigences du mieux vivre, c’est dans le dialogue et la clarté que la commune de Rivedoux s’adapte et évolue avec son temps !
Pauline Leriche Rouard
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