- Environnement & Patrimoine
- Comité "CIGALE"
Concilier développement agricole et préservation environnementale, un fort enjeu politique

Concilier les activités primaires et la préservation des espèces et des milieux naturels patrimoniaux, anticiper les difficultés et conflits potentiels, constituent des enjeux forts du territoire. Ainsi Lionel Quillet a-t-il créé un Comité de Gestion de l’Agriculture et de l’Environnement (CIGALE), qui s’est réuni une première fois le 30 juin 2015.
La Communauté de Communes, les maires, les propriétaires institutionnels (Conservatoire du Littoral, Conseil départemental, Office National des Forêts), les associations de protection de l’environnement (LPO, Nature Environnement 17, Ré Nature Environnement), les représentants des activités primaires (Chambre d’Agriculture, Uniré, GDAD, Coopérative des Sauniers, Association des Sauniers indépendants, Comité Régional Conchylicole), la Fédération des chasseurs de Charente-Maritime et les services de l’Etat (DREAL et DDTM) ont pu débattre et réfléchir à un développement des activités primaires harmonieux et respectueux des espaces naturels et de leur biodiversité.
Un diagnostic agricole exhaustif
Dans le cadre de la révision du Schéma de Cohérence territorial de l’île de Ré, la Communauté de Communes de l’île de Ré a confié à la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime la réalisation d’un diagnostic de l’agriculture rétaise. Elaboré à partir d’entretiens avec chaque exploitant, y compris les sauniers, ce diagnostic traite des aspects socio-économiques (nombre d’exploitations, d’emplois, type et surface des productions), de l’occupation de sols avec cartographie à l’appui y compris des friches, des usages et productions, du devenir des filières avec les projets de transmission ou d’installation et enfin des difficultés pressenties tels les conflits d’usage et solutions à envisager. Le second volet de ce diagnostic comporte un projet pour le maintien d’une agriculture rétaise dynamique et durable, en ciblant les enjeux et perspectives. Remis en juin 2015 aux élus rétais, le rapport définitif et les couches cartographiques définitives ont été restitués aux agriculteurs et aux sauniers, afin d’en valider les conclusions.
Ce diagnostic met en évidence les besoins de développement des agriculteurs et des sauniers, tandis que les inventaires de la flore, de la faune et des habitats naturels réalisés en 2014 ont permis de leur côté de connaître les espèces et habitats patrimoniaux dont la préservation présente un enjeu fort et comportent des préconisations de gestion.
« Croiser les cartes des besoins agricoles et des habitats naturels »
« Lors de la première réunion du CIGALE les professionnels ont évalué leurs besoins d’extension à 200 hectares en pommes de terre et vignes essentiellement, ce qui semble possible mais nécessite de cartographier un zonage parcellaire afin d’anticiper les éventuels conflits d’usage, problèmes d’irrigation, besoins de bâtiments afférents aux activités… La problématique est la même pour les zones humides, où les cartes existantes des activités des sauniers et des ostréiculteurs doivent être actualisées » explique Lionel Quillet.
« La Chambre d’Agriculture doit ainsi préparer pour septembre, dans le cadre du diagnostic SCOT, la carte des demandes de tous les agriculteurs et une proposition d’extension des périmètres de travail.
Celle-ci sera « superposée » à la carte détaillée des habitats naturels de l’île de Ré réalisée dans le cadre de l’inventaire. Le croisement de ces deux cartographies permettra de valider les possibilités d’extension des activités agricoles. Un plan de gestion parcelle par parcelle sera ainsi élaboré dans les prochains mois ».
« L’extension du boisement, hétéroclite, notamment sur le triangle Sainte-Marie-La Flotte-Le Bois, est en train de changer la typologie environnementale de l’île de Ré, il faut gérer cela tout comme les friches… Par exemple, il y a de grosses demandes sur Sainte-Marie. On voit bien l’importance de l’intervention publique dans la gestion des activités agricoles de l’île de Ré, au regard de l’écotaxe, des POS, su SCOT, de la gestion des espaces naturels sensibles. Je comprends toutes les demandes, il y a de la place pour chacune, il faut simplement que nous les accompagnions ».
Le prochain comité CIGALE se réunira en octobre tandis que la Communauté de Communes entend poursuivre dans la concertation sa politique d’aménagement du territoire, dans le cadre de la révision du SCOT.
Lionel Quillet vient d’être élu vice-président du « Conseil des Rivages » (présidé par Renaud Lagrave, vice-président du Conseil Régional Aquitaine), qui est la composante Centre Atlantique du Conservatoire du Littoral, et siégera ainsi au Conseil d’Administration du Conservatoire du Littoral à Paris. Il est également candidat à la présidence du Parc Naturel Marin, face à trois poids lourds politiques de Charente-Maritime : Jean-Louis Léonard (maire de Chatelaillon, ex député), Jean-Pierre Tallieu (président de la CARA), Didier Quentin (député-maire de Royan) et au Député-Maire Philippe Plisson également président de la CdC de l’Estuaire.
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