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Conchyliculture : une profession d’avenir, un métier-passion !
Le Comité Régional de Conchyliculture – Charente-Maritime déploie depuis deux ans, avec une trentaine de partenaires, une stratégie de mise en valeur de ses métiers intitulée CRC Avenir. Aller au-delà des images stéréotypées permet de découvrir l’étonnante diversité des compétences et savoir-faire mis en oeuvre par des professionnels de tous profils, beaucoup ayant bénéficié d’une formation initiale ou en reconversion dans les lycées maritimes de La Rochelle et Bourcefranc.
Sur nos îles et nos côtes de Charente-Maritime, impossible d’ignorer ces paysages façonnés et entretenus par les conchyliculteurs : parcs en mer, sur l’estran, élevages en marais, cabanes de production et dégustation. Les coquillages : huîtres, moules, palourdes et produits de diversification : crevettes impériales, culture d’algues, voire élevage de poissons, sont connus et appréciés de tous.
Expérimentations et stratégies d’élevage
L’ensemble des métiers sous-jacents à la production sont eux assez méconnus, la profession souffrant quelque peu d’une image archaïque : tracteurs sur l’estran, charges lourdes, calibrage et nettoyage des coquillages sont la partie émergée de l’iceberg. Pour en arriver au produit final, l’ostréiculteur ou mytiliculteur a toutefois auparavant défini une stratégie d’élevage, mise au point à la lumière d’expérimentations continues, mettant en oeuvre de multiples compétences qui se confrontent à l’empirisme des milieux naturels. Chaque marais, chaque parc en mer, chaque région comporte des spécificités, qui font que ce qui se révèle optimal sur un site ne le sera pas forcément sur le site voisin. Les traditions professionnelles varient aussi selon les régions, les milieux ne sont pas identiques. Ainsi l’élevage et la production d’huîtres en Bretagne, sur l’île de Ré ou encore en Méditerranée se révèlent très différentes ! Les ostréiculteurs sont aussi souvent à la pointe en matière de diversifications de produits… Voir son produit évoluer, tester des co-productions, façonner son marais, les sources de satisfaction ne manquent pas.
Sentinelle de la mer
La préservation de la qualité des eaux, la lutte contre les pollutions, l’entretien environnemental des sites font des conchyliculteurs de véritables sentinelles de la mer. A l’heure où nombre de citadins cherchent à se rapprocher de la Nature et où les habitants du littoral sont plus que jamais attachés à l’authenticité de leur mode de vie, les métiers de la conchyliculture offrent non seulement ce contact permanent avec la mer et les milieux naturels mais ils participent aussi activement à la préservation des espaces marins. La tendance naturelle pour les professionnels sera de faire découvrir aux habitants et visiteurs leur métier et leur environnement, à l’instar de ce qu’a mis en place depuis plusieurs années La Ferme des Baleines, sur son magnifique site d’élevage et d’exploitation situé au Nord de l’île de Ré. L’éco-tourisme conchylicole devrait prendre rapidement de l’ampleur, encore une belle facette du métier !
Commercialisation, dégustation, export
Loin du cliché de l’ostréiculteur seul dans son parc et sa cabane, la profession a largement développé l’intégration en aval : commercialisation sur les marchés et en circuit court, dégustation sur place et vente à emporter, autant d’occasions d’échanger et faire de la pédagogie sur le métier et les produits auprès du grand public, friand de belles histoires du terroir et du merroir. L’exportation à l’étranger fait aussi partie des nombreux débouchés possibles, offrant aux professionnels une belle ouverture sur le monde.
Bien d’autres atouts du métier
« Le métier est hyperpassionnant, en contact permanent avec la mer et la nature sans devoir partir des jours en mer, absolument pas routinier, bien sûr il y a des activités plus intéressantes et d’autres plus physiques, mais c’est accessible à tous, homme ou femme, jeune arrivant sur le marché du travail ou adulte en reconversion, issu d’une famille professionnelle de la mer depuis plusieurs générations ou tout frais venu d’une vie urbaine. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier en Charente-Maritime d’excellentes formations aux métiers de la mer. », explique un professionnel. « Il y en a pour tous les goûts ! Dans notre filière, pas de chômage, pas de liquidation d’entreprise, elle se porte très bien au plan économique et les salaires sont très corrects », complète un collègue.
Le métier évolue davantage vers la valorisation de la qualité du produit, que vers le volume, et la filière conchylicole de Charente-Maritime entend favoriser le maillage du territoire grâce au maintien d’exploitations à taille humaine. Le CRC-Charente-Maritime accompagne tant les reprises d’entreprises, par les salariés ou par des adultes en reconversion, que les installations et recrutements de jeunes chefs d’entreprises et salariés.
Bientôt des ambassadeurs conchylicoles !
Dans le cadre de la démarche CRC-Avenir, outre les nombreuses actions de communication et témoignages diffusés sur les réseaux sociaux, des ambassadeurs vont être prochainement déployés sur le territoire, pour inciter jeunes et moins jeunes à découvrir toutes les facettes du métier. Et transmettre leur passion.
Dans notre prochaine édition Ré à la Hune N°255 du mois de février, découvrez la diversité des formations en conchyliculture en Charente-Maritime !
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