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Comprendre et accueillir les émotions de l’enfant
Vendredi 20 mai une quarantaine de parents, enseignants et éducateurs ont participé à la conférence donnée par Florence Pineau, intitulée « Au coeur des émotions de l’enfant », comme le livre d’Isabelle Filliozat, qui l’a formée à cette approche d’une éducation empathique et bienveillante.
L’intervenante a présenté la Théorie de l’Attachement, selon laquelle l’éducation n’est pas un combat mais une relation. Tout au long de sa vie un enfant (puis un adulte) a besoin d’être écouté et entendu, compris et soutenu par une ou plusieurs personnes considérées comme des proches. Il s’agit d’un instinct de survie de l’enfant. Dès ses premières semaines et ses premiers mois plus le lien entre la mère et l’enfant est fort, plus l’enfant se sent en confiance.
Un cerveau supérieur très immature chez le petit enfant
Les neurosciences cognitives et affectives développées depuis 15 ans, qui s’intéressent à tout ce qui est du domaine des émotions et des capacités relationnelles, valident tout ce que les les psycho-humanistes supposaient il y a 50 ans. Les études IRM montrent l’extrême fragilité, la vulnérabilité et la malléabilité du cerveau d’un enfant qui rendent capitales les relations humaines. L’environnement social et affectif agit en profondeur sur le cerveau cognitif et affectif. Le cerveau reptilien est celui des réactions instinctives (attaque, fuite ou sidération) face à un danger, celui de la survie. Le cerveau émotionnel permet de ressentir les émotions et de réguler les instincts primitifs en aidant à contrôler les réactions d’attaque ou de fuite. Le cerveau supérieur ou néocortex, celui de la conscience, du langage, joue lui un rôle important dans les apprentissages, les perceptions sensorielles, la mémoire et est en lien très étroit avec le cerveau émotionnel. Or ce dernier est extrêmement immature chez les enfants jusqu’à 5 ans, âge à partir duquel les connexions entre ces deux cerveaux commencent à se développer et s’établissent jusqu’à l’âge de 25 voire 30 ans. Or ce sont elles qui permettent la régulation des comportements émotionnels.
« Elevons des enfants qui n’auront pas à se remettre de leur enfance »
Ainsi un petit enfant en stress ou en crise ne peut pas contrôler ses émotions, il vit des tempêtes émotionnelles : faim dévastatrice, peurs incontrôlables, tristesse sans fond, véritables angoisses ou encore très gros chagrins. Les colères et « caprices » sont les conséquences de l’immaturité du cerveau. Ainsi, si l’enfant reste seul et que personne ne l’aide à se calmer, il ne peut développer ses connexions cérébrales. C’est l’entourage qui permet la maturation du cerveau, en rassurant, sécurisant, accompagnant, consolant l’enfant qui se sent compris et aimé même quand cela ne va pas. Ecoute, bienveillance, contact physique permettent de libérer les hormones du bien-être (ocytocine, endorphine, sérotonine).
Biologiques et incontrôlables, nos émotions renseignent sur nos besoins profonds, elles permettent la connaissance et l’affirmation de soi et de savoir ce qui est bon pour soi. Permettant de faire des choix, leur expression est fondamentale pour le développement de l’être humain et très bénéfique. Elles ne durent que quelques minutes, avec une phase de « charge », l’une de « tension », puis celle de « décharge ». Si l’on empêche à l’enfant de libérer ses émotions (« décharge »), celles-ci s’accumulent dans le corps avec un processus biologique très nocif. Les émotions refoulées enfant peuvent durer une vie entière.
Que faire quand un enfant vit une émotion ?
Il convient d’accueillir et de nommer les sentiments, en ayant une attitude tout à la fois ferme et bienveillante. L’écoute empathique c’est sentir et comprendre les émotions de l’autre, sans jugement, et accueillir son vécu. Il s’agit de se mettre à la portée de ce que vit l’enfant, ajuster notre regard d’adule à la hauteur de sa vie d’enfant, qui s’il se sent compris et respecté va rapidement se calmer. Remède miracle, l’ocytocine ou hormone de l’amour secrétée au moment de l’accouchement et dès que l’on est en contact physique avec l’enfant constitue un puissant anxiolytique.
L’Attachement étant un besoin vital juste après celui de respirer, aimer inconditionnellement son enfant l’aide à grandir, tout comme l’accompagner dans son pouvoir personnel, qui est sa capacité à faire les choses seul, selon son libre arbitre. Les neurones miroirs, qui s’activent quand on regarde quelqu’un faire quelque chose sont aussi déterminants. L’enfant intègre tout ce que nous faisons, le sent dans son corps. Communiquer de manière constructive est donc essentiel, nous adressons beaucoup trop de phrases négatives à nos enfants. La parentalité positive consiste ainsi à décrypter les comportements de nos enfants pour comprendre ce qu’ils veulent nous dire, mais aussi à prendre soin de notre « enfant intérieur », car les enfants titillent là où cela fait mal.
Ecoute, gentillesse mais aussi fermeté quand c’est nécessaire pour poser les limites de ce qui n’est pas négociable aident les enfants à bien grandir.
La psychothérapeute Isabelle Filliozat est l’auteur de livres de notoriété comme « L’intelligence du cœur », « J’ai tout essayé », « Fais-toi confiance » et donc « Au cœur des émotions de l’enfant », paru en 1999. Dans ce dernier, elle explique aux parents souvent démunis devant l’intensité des émotions de leur enfant et qui cherchent surtout à les calmer, que celles-ci ont un sens, une intention et sont « guérissantes ». Ce livre très concret tire ses exemples de la vie quotidienne et aide les parents à comprendre la peur, la colère, la joie, la tristesse et le besoin de l’enfant d’exprimer ses sentiments. Ceci pour mieux l’accompagner vers l’autonomie et vers davantage d’harmonie familiale.
Le café itinérant des parents de l’île de Ré organise mardi 7 juin à 20 h salle de la CdC (3 rue du père Ignace – Saint-Martin) une réunion autour des parents d’enfants et d’adolescents sur le thème : « Jalousies et rivalités entre enfants dans la fratrie ». Ce sujet délicat touche naturellement tous les frères et sœurs, mais aussi les demi-frères et demi-sœurs ainsi que tous les enfants de familles recomposées, qui se côtoient de façon régulière et pas toujours paisiblement.
Nos familles actuelles sont très impactées par ces tensions qui ont des retentissements insoupçonnables sur nos enfants. L’intervenant sera le Docteur Denis Cornuault, pédopsychiatre. La conférence sera suivie d’un débat et d’un petit buffet permettant des échanges conviviaux.
Les sujets que des participants souhaiteraient voir traiter durant l’année prochaine scolaire 2016/2017 seront les bienvenus et permettraient de les organiser au plus tôt.
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