- Environnement & Patrimoine
- Politique Environnementale de la Communauté de Communes de l'île de Ré
Comment concilier préservation de l’environnement et activités humaines ?
Les espaces naturels et agricoles représentent 80 % de la surface de l’île de Ré et comportent des paysages et milieux très variés, aux forts enjeux environnementaux. Ils sont encadrés par de nombreuses règles de protection environnementale : sites inscrits, sites classés, ZNIEFF, Sites Natura 2000, liste site RAMSAR. La Communauté de Communes de l’île de Ré entend concilier la préservation de cet environnement remarquable avec les diverses activités humaines, au premier rang desquelles les activités primaires.
Depuis 2008, la Communauté de Communes (CdC) s’est dotée de moyens humains à la hauteur de ses ambitions avec une Direction de l’Environnement composée de onze agents, dont huit écogardes, menée par Sylvie Dubois (directrice Environnement) sous la direction directe de Lionel Quillet (Président de la CdC). Les compétences tout à la fois multiples et pointues de l’équipe lui permettent de mettre en oeuvre la politique intercommunale décidée par les élus.
La collectivité rétaise est gestionnaire des 670 hectares d’espaces naturels appartenant au Conservatoire du Littoral et assure également un rôle de surveillance du littoral afin de contrôler notamment le respect de la réglementation par les pêcheurs à pied, ainsi que dans les terres pour déceler les dépôts sauvages.
Mieux connaître pour mieux préserver
L’accent est largement mis sur l’éducation à l’environnement auprès de tous les habitants et visiteurs de l’île afin de les sensibiliser tout à la fois aux richesses et à la fragilité de nos espaces naturels et de la faune et la flore qu’ils abritent. De nombreux ateliers avec les scolaires, des sorties sur le terrain avec le grand public et la présence des écogardes sur l’estran contribuent à responsabiliser chacun. « Le mois de l’Environnement », organisé tous les deux ans, qui propose toujours de belles animations et expositions, remporte à chaque fois un vif succès.
Des inventaires exhaustifs du patrimoine naturel ont été réalisés en 2014 et ont notamment permis d’identifier et de localiser finement des habitats naturels rares et menacés à l’échelle européenne comme les lagunes dans les marais ou les dunes grises. Ces inventaires ont également permis de découvrir la présence sur l’île de Ré d’espèces rares comme l’Azuré du Serpolet, et de manière plus globale de confirmer et localiser des espèces à préserver. Flore et habitat naturel, oiseaux, mammifères, papillons et libellules, amphibiens et reptiles, faune et flore de l’estran ont été recensés.
En 2014 et 2015 des inventaires des populations d’anguilles ont été réalisés dans les marais appartenant au Conservatoire du Littoral. Le Président de la CdC entend désormais mener un inventaire exhaustif dans les zones humides de l’île de Ré (marais).
Le Comité CIGALE, pour concilier agriculture et environnement
Mis en place en 2015 par la CdC, le comité CIGALE, après deux ans d’échanges avec les professionnels de l’agriculture visant à identifier précisément et complètement leurs besoins, a validé fin 2017 une carte informative concertée entre les acteurs agricoles et les associations de protection de la nature présentant la vocation des parcelles non agricoles, dans une « zone agricole potentielle » de 2 650 ha, dont 1 720 ha déjà utilisés par l’Agriculture. Le croisement avec les enjeux environnementaux issus des inventaires de la biodiversité de 2014 a été réalisé sur les 930 ha restants, dont il résulte des cartes à l’échelle cadastrale réalisées sur chacune des dix communes rétaises. Quatre vocations de terrains ont été définies : 442 ha à vocation agricole, 36 ha à vocation agricole avec ilots arbusifs, 16 ha pour du pâturage exclusivement et 438 ha à vocation environnementale. Le même travail est prévu dans les marais du Nord de l’île à partir de cet automne 2018, pour définir les vocations des parcelles.
Des mesures de gestion favorables aux espèces et milieux naturels
La Communauté de Communes de l’île de Ré mène différentes actions de gestion des espaces naturels.
– La renaturation des parcelles achetées par le Conservatoire du Littoral parfois polluées : enlèvement de déchets, démolition de cabanons ou même de maisons, comme ce sera le cas cet automne 2018 pour « La Taupinière » à Rivedoux (maison enfouie sous le sol !)
– La protection d’espèces menacées : Azuré du Serpolet pour lesquels les pelouses qui les abritent sont restaurées, « Pélobate cutripède » (petits crapauds) qui vont bientôt bénéficier à Saint-Clément d’un dispositif leur permettant de traverser la route départementale, pose d’ouvrages à anguilles…
– La gestion d’espaces naturels via la lutte contre les plantes exotiques envahissantes.
Les projets de court et moyen terme…
En matière de gestion des espaces naturels, le plan de gestion du domaine des Evières sera validé à l’automne 2018. Propriété du Conservatoire du Littoral, ce site de 164 ha ne faisait pas jusqu’ici l’objet de mesures de gestion, hormis les 44 ha loués par convention pour des activités équestres (pâturage et fauche).
Toujours durant l’automne, le lancement d’une réflexion en partenariat avec les professionnels et les associations de protection de la nature dans les marais du Nord de l’île, (cf supra) permettra à terme de définir les vocations des parcelles.
Les bâtiments et terrains de l’ancienne colonie de Meaux, situés au Préau à Saint-Martin, préemptés par le Département et actuellement occupés par la direction Environnement de la CdC et par les gendarmes saisonniers et la Garde Républicaine (brigade équestre) durant l’été, font l’objet depuis un an de discussions entre la CdC et le Département quant à leur future destination.
L’ancien bâtiment de la colonie, qui n’est plus aux normes, devrait faire l’objet d’un réaménagement progressif en vue d’y accueillir des enfants de l’île de Ré et d’ailleurs, afin d’y pratiquer des activités tournées vers la nature et la mer.
Les premiers travaux pourraient débuter durant l’hiver 2018 pour se dérouler sur trois années.
Autre chantier en cours en matière environnementale, l’actualisation de la convention écotaxe. Cette convention d’une durée de cinq ans et déjà renouvelée une fois, devra intégrer une définition beaucoup plus précise et exhaustive que l’actuelle « préservation de l’environnement » trop vague et imprécise. La répartition de cette écotaxe fait également l’objet d’une réflexion, avec des clés qui pourraient être revues.
Le projet Mobilité, de long terme
Autre projet, cette fois-ci de long terme, le Projet Mobilité, annoncé à l’occasion de l’anniversaire des 30 ans du Pont, conjointement par Dominique Bussereau, Président du Conseil départemental de Charente-Maritime et Lionel Quillet, Président de la CdC. Ce projet prévoit notamment le développement d’un transport public autonome et en énergie propre, en partie sur des voies réservées, permettant un cadencement soutenu de nature à réduire la circulation automobile individuelle.
En cours d’élaboration, le PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal) intègrera l’ensemble de cette politique environnementale pour que ce territoire exceptionnel qu’est l’île de Ré, le demeure.
La Communauté de Communes entend faire vivre et respecter la « marque » environnementale île de Ré, afin qu’elle ne soit pas dénaturée.
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