Comité Consultatif Citoyen : ma vie de « tirée au sort »
Jusqu’alors réduite au silence car il m’était déontologiquement impossible de m’exprimer, je peux aujourd’hui témoigner de cette belle expérience.
Si l’on m’avait dit le 19 novembre 2020, alors que je remplissais en ligne le formulaire de candidature (in extremis et confinée pour la seconde fois), que ce premier Comité Consultatif Citoyen rétais s’achèverait un an et quelques jours plus tard, cela m’aurait sans doute fait sourire, car se référant à « ce temps long de la politique » qu’il est parfois difficile de comprendre.
Mais en l’occurrence, c’est la crise sanitaire et ses multiples contraintes qui ont conduit par deux fois la Communauté de Communes à reporter son déroulement après un tirage au sort effectif dès le 20 novembre 2020.
Un an plus tard… 21 septembre 2021
C’est le 1er jour de l’automne. Celui aussi de la présentation du diagnostic Développement Durable, dont les participants au CCC recevront ensuite une restitution. Il est le socle sur lequel va s’appuyer le travail des ateliers à venir.
Dans la salle des Paradis à Sainte- Marie, tout le monde est attentif et fait connaissance avec Jérôme Dyvrande, Chargé de Mission Développement Durable à la CdC. Après l’introduction de la Directrice du Pôle Environnement & Développement Durable Sylvie Dubois, c’est lui qui présente le diagnostic, lui qui sera aussi notre interlocuteur et l’animateur des ateliers sur la durée du CCC. Après quelque deux heures de réunion, je repars très mobilisée. Cette fois, c’est parti !
Habitants, élus et associations réunis
Se voulant ouvert, le Comité Consultatif Citoyen est représentatif de ceux qui font le territoire. Des élus se sont portés volontaires au sein de leurs conseils municipaux respec- tifs pour participer aux ateliers, des membres d’associations sélectionnées par la CdC pour leur engagement dans les thématiques concernées également. Quant aux habitants, les plus nombreux, ils sont de tous âges, viennent de tous les villages et de tous les horizons sociaux, professionnels et sans doute même politiques.
Pour ces derniers, une question domine à l’ouverture du CCC : leurs propositions seront-elles réellement prises en compte ? Question légi- time si on considère qu’au plus haut sommet de l’Etat, la Convention Citoyenne pour le Climat a finalement pris des airs d’éléphant accouchant d’une souris.
Six ateliers intensifs
Cela paraît une évidence, le Développement Durable exige d’abor- der tous les domaines de la vie d’un territoire. En bref, c’est l’Ile de Ré au plus près d’elle-même, son ADN, sa personnalité, ses richesses et ses fra- gilités, que nous aborderons au fil des différents ateliers. De l’économie à l’aménagement du territoire, de la mobilité au social et à la culture, de la gestion des déchets aux patrimoines, tout est important et, impossible de ne pas en prendre conscience, inex- tricablement lié.
Au programme de chaque atelier, trois heures de travail, réparties en temps d’échanges et de réflexion conduisant à la rédaction de « Fiches Actions » elles-mêmes structurées en Description – Moyens (techniques, financiers, humains) – Calendrier – Objectif de résultat et Indices de Suivi.
Et croyez-moi, trois heures cela passe vite à plusieurs autour d’une table ! Il s’agit de rester concentré sans être fermé à l’expression des autres, mais aussi d’être rigoureux et factuel, l’objectif étant de présenter des actions ne relevant pas d’une quelconque utopie, si intéressante soit-elle.
Bref, il s’agit de faire le mieux possible en toute humilité, étant entendu que si l’esprit constructif est bien réel, le manque de compétences aussi.
Intéressantes restitutions
Chaque atelier se conclut de la même manière. Après deux heures de travail et une courte pause agrémentée de jus de pomme et de petits gâteaux, il s’agit de rendre compte devant tous. Rédigées par un « secrétaire », les propositions sont présentées par un « rapporteur », prenant la parole au nom de toute son équipe de table.
Ecoutées attentivement, les restitutions mettent très vite en lumière une caractéristique intéressante : à chaque table, une ou plusieurs pro- positions se recoupent, quand elles ne sont pas identiques, venant parfois s’enrichir les unes les autres. Comme si au fond, une sorte de fil rouge collectif reliait tous les participants, dont la plupart ne se connaissait pas quelques semaines auparavant, mettant en évidence un ressenti commun ou révélant des besoins prégnants du territoire. Sans aucun doute un élément d’analyse nourricier pour la Communauté de Communes.
Un seul regret
Il en fallait bien un et il est apparu dès la réunion de présentation. Sur l’ensemble des participants prévus, nombreux sont ceux qui manquent (et manqueront) à l’appel. Comme si, à force d’être reporté, le Comité Consultatif avait été victime de la spirale de l’oubli, ne justifiant plus un an après que du temps lui soit consacré.
Dommage si l’on considère que ces absents auront finalement pris une place qui aurait pu en réjouir d’autres. Dommage si l’on considère aussi que le reproche est souvent fait aux pou- voirs publics de ne pas donner la parole aux citoyens. Conséquence, des « trous dans la raquette » à chaque atelier et des tables le plus souvent incomplètes. Des absents, et ce dans toutes les catégories représentées, ou encore des choix sélectifs, certains ne réservant leur présence qu’à certains ateliers. Certes le Comité Consultatif Citoyen fut gourmand, six matinées lui devant être dédiées. Mais rappelons qu’y participer relevait du volontariat.
Heureusement, les quelque quatre- vingt-dix propositions qui, selon les propos du Président de la CdC Lionel Quillet, ont conclu le CCC, montrent que la défaillance de quelques-uns n’aura pas compromis la vitalité d’un collectif ayant de bout en bout cultivé le sens de l’échange et du partage dans un respect mutuel, que les modérateurs de la CdC présents à chaque table n’auront pas eu à rappeler, ceux-ci recadrant plutôt des discussions enthousiastes autour de l’horloge.
Dès le troisième atelier, plusieurs membres du CCC se retrouvèrent autour d’un souhait : que leur impli- cation ne s’arrête pas au dernier atelier. Trop frustrant. Une attente qui se matérialisera par une fiche Action collective que j’ai eu le privilège de présenter. Et n’attendra pas des mois pour avoir une réponse, le Président Lionel Quillet y étant lui- même favorable. Comment et sous quelle forme ? Nous devrons patien- ter jusqu’à la restitution des travaux en mars prochain pour le savoir, mais les planètes semblaient alignées à Loix ce 23 novembre.
Passionnante et mobilisatrice, l’aventure citoyenne continue…
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