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Cimenterie, GPM et PLUi… vision panoramique pour MAT-Ré
Elle l’assume : MAT-Ré « n’a jamais été une ‘gentille’ association environnementale consensuelle ». Plutôt une lanceuse d’alertes combative, déroulant les procédures jusqu’à paraître parfois obsessionnelle. A tort, à raison ? Là n’est pas le sujet. Toujours largement impliquée dans sa bataille d’origine contre la cimenterie Eqiom l’association a depuis élargi son regard, embrassant la globalité du Grand Port Maritime. Sans oublier de regarder de près le PLUi rétais. Trois sujets évoqués lors de la dernière assemblée générale.
Dix ans de procédures
Elles sont si enchevêtrées les unes aux autres qu’il est facile d’y perdre son latin. De défaites en victoires en passant par les dommages collatéraux, le Président Frédéric Jacq rappelle les rebondissements successifs de la guerre qui oppose l’association à la cimenterie Eqiom contre les deux autorisations d’exploiter. La première, dénoncée par la justice, actuellement portée devant le Conseil d’Etat en dernier recours par la cimenterie, la seconde en procédure d’appel à Bordeaux sur initiative de l’association.
Une situation complexe entraînant de lourdes dépenses et requérant persévérance et patience. Pour Frédéric Jacq il s’agit « d’assumer de façon non véhémente. La Justice dira le Droit mais il ne faut pas céder ». « Obtenir le démantèlement de la cimenterie serait un exemple édifiant » affirme-t-il, évoquant la prise de conscience actuelle relative aux enjeux écologiques. Certes en dix ans le contexte a changé. Mais l’issue du combat reste incertaine. L’association a « beaucoup d’adversaires » face auxquels « la pugnacité est indispensable », rappelle le Président de MAT-Ré qui n’omet pas de remercier les adhérents (cent cinquante environ) pour leur « vitalité et leur implication ».
Veille technologique sur le GPM
Michel Lardeux n’entretient aucun suspense : à l’heure où l’Ile de Ré se dote d’un PLUi encadrant l’avenir du territoire, il faut aussi regarder ce qui se passe de l’autre côté du pont. Vers le Grand Port Maritime et son ambition d’augmenter le trafic sur toutes les filières du transport maritime. Pour ce faire, outre la création de nouveaux terminaux et d’une plateforme logistique, il faudra en passer par une opération de dragage d’environ 550 000m3 de sédiments, et de déroctage (700 000m3 de matériaux marno-calcaires), afin de permettre le passage de bateaux à fort tonnage. Pour quelles conséquences écologiques ? Terribles selon Michel Lardeux qui évoque la présentation prochaine d’un rapport réalisé par un spécialiste et qui fera l’objet d’une conférence de presse.
Vers un dépassement des limites ?
En bref, ce serait un bouleversement global des milieux naturels et de l’équilibre fragile des Pertuis qui s’annonce. Et des dommages économiques pour les professionnels de la mer, qui commenceraient à s’en inquiéter d’après MAT-Ré. Pollution de l’air, de l’eau, péril pour la biodiversité… l’avis favorable donné sur le projet par le Parc National Marin semble étonnant, certes avec dixhuit voix contre sur 33, là où règne habituellement l’unanimité. Sollicité à titre consultatif, le Conseil National de Protection de la Nature a lui, donné un avis défavorable.
Ajoutons à tout cela la présence de plusieurs sites Seveso, sur lesquels Michel Lardeux ne s’attardera pas, « ce serait un peu facile au regard du récent problème à Rouen », précise- t-il. C’est sûr, pour les associations mobilisées sur le sujet dont Mat-Ré, mais aussi RESPIRE 17 et Ré Nature Environnement, l’heure est à la plus grande vigilance.
Observations sur le PLUi
MAT-Ré n’a pas émis d’avis défavorable à son encontre mais des observations. Et se pose des questions : sur la pertinence de cette troisième voie envisagée sur un pont vieux de trente ans et qui ne résoudrait en rien le problème « d’embolisation » du territoire par la circulation, ou sur les raisons du choix du dernier scénario sur trois prévu au PADD, prévoyant une forte croissance de population et surtout pourquoi ces scénarios n’ont pas pris en compte la population estivale. En revanche l’association se réjouit de la sévérité de l’Etat, garantie d’une « meilleure protection ».
La conclusion reviendra à Léon Gendre. Le Maire de La Flotte dénonce les méfaits de trois lois successives qui n’auraient, à son sens, pas dû être appliquées sur l’Ile de Ré : SRU, ALUR et ELAN, trio fatal conduisant à la densification de l’urbanisation par la division possible des terrains laissant les maires démunis. Selon lui, Xynthia et les contraintes imposées ont sauvé l’Ile de Ré. Quant à la problématique de Rivedoux, il rappelle la loi Littoral. Relevant les points positifs du PLUi, Léon Gendre le confirme : il votera favorablement le 17 décembre prochain.
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