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- Interview de Dominique Bussereau, Président du Conseil Général de Charente-Maritime
« La Charente-Maritime va s’épanouir dans la future grande Région »
Dominique Bussereau se représente sur le canton de Royan (Royan/Saint-Georges-de-Didonne/Vaux-sur-Mer), en binôme avec Marie-Pierre Quentin, investie dans la vie politique et épouse du Député-Maire UMP de Royan. S’il est élu, il sera candidat de nouveau à la présidence du Conseil départemental de Charente-Maritime.
Ré à la Hune : Les candidats de la majorité départementale sont-ils tous prêts pour le scrutin ?
Dominique Bussereau : Oui ils sont désignés depuis octobre dernier et les nouveaux ont suivi des cycles de formation, sur le fonctionnement du Conseil général, les dossiers environnementaux, économiques, transports, haut débit etc, dispensés par les conseillers expérimentés. Ainsi les interventions de Léon Gendre et de Lionel Quillet sur les dossiers environnement et digues ont-elles été très remarquées.
Un accord départemental n’a pas été possible avec l’UDI de Charente-Maritime, présidée par François Drageon ?
Nous soutenons un certain nombre de candidats issus de l’UDI, comme par exemple Jean-Pierre Tallieu, d’autres candidats UDI se présentent sans notre soutien face à un candidat UMP. C’est sans gravité bien que ce soit dommage et qu’il ne faudrait pas que ces divisions profitent au FN. Ce ne sont toutefois que des petites aspérités locales.
« Les choses ont été prises à l’envers, il fallait commencer par délimiter les Régions et leurs compétences. »
Etes-vous optimiste sur le maintien des Départements et si oui quelles compétences resteront de leur ressort, selon vous ?
Nous sommes dans une situation paradoxale puisque les élections auront lieu très vraisemblablement avant que l’on connaisse les compétences des départements. Le Projet de Loi du Gouvernement est revenu du Sénat, a priori les compétences sociales, collèges, voirie, transports resteraient départementales.
Je pense que les Régions auront un rôle de coordination en matière de développement économique et touristique, mais que les compétences opérationnelles resteront au niveau des Départements, ce serait plus cohérent. Pour porter une politique touristique globale la Région reste pertinente, comme par exemple pour la mise en valeur du littoral depuis la Charente- Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, par contre pour faire la promotion de tel ou tel territoire ou arrière-pays, le Département est plus légitime. Les Départements ont un rôle de solidarité territoriale à jouer, avec les associations, les communes rurales etc…
Le texte doit encore être débattu à l’Assemblée nationale et je pense que le Gouvernement va donner la priorité à la Loi Macron qui va faire l’objet de longs débats, ainsi qu’aux mesures à prendre face aux évènements tragiques qui ont endeuillé la France.
Les choses ont été prises à l’envers par le Gouvernement, il aurait fallu d’abord définir la carte et les compétences des Régions, puis définir ensuite celles des Départements. En tout état de cause il faudra établir une stricte délimitation des compétences entre départements et régions.
Etes-vous confiant sur l’issue du scrutin, garderez-vous la majorité départementale ?
Le nouveau système électoral qui a été conçu pour favoriser la gauche et le redécoupage des cantons est déconnecté de la réalité de terrain. Les cantons ont été balafrés, les nouveaux cantons, superficiels, se retrouvent à cheval sur plusieurs intercommunalités, circonscriptions législatives etc. J’espère que cela ne va pas générer de l’abstention. Les évènements tragiques de ces derniers jours vont peut-être a contrario générer un sursaut de civisme pour ces élections.
Par ailleurs l’instauration de binômes fait que les électeurs devront voter pour deux personnes d’un même canton mais de territoires parfois différents, ce ne sera pas évident. Les résultats des dernières élections municipales et le recul de la gauche me rendent raisonnablement optimiste sur l’issue de ce scrutin, mais restons humbles.
Si vous êtes réélu Président du Conseil Départemental, que ferez-vous en 2017, dans le cadre du non-cumul des mandats, étant aussi Député ?
Si je suis effectivement réélu à la tête du Département, J’aviserai dans deux ans, en fonction de la situation générale.
« Un excès de réglementation tue la protection. »
Quels sont les enjeux de ce prochain mandat pour l’île de Ré ?
L’île de Ré est une perle de Charente- Maritime, avec Oléron, Aix et l’île Madame. Comme je l’ai évoqué lors de la cérémonie des voeux du Président de la Communauté de Communes de l’île de Ré, il faut garder une intercommunalité rétaise, le seuil des 20 000 habitants a été « pondu » par des « techno-connauds » de l’Etat sans connaissance du terrain. Il faut préserver la qualité de vie rétaise, son environnement très protégé, sa diversité, ses métiers et produits du terroir, le rayonnement touristique de l’île de Ré qui rejaillissent sur toute la Charente-Maritime et c’est la volonté de beaucoup de gens.
Il faut aussi continuer la politique de logements, développer encore les politiques de protection et de gestion des espaces naturels, mais aussi de transports publics, grâce à l’écotaxe. L’île d’Oléron a vu ce que permet de faire l’écotaxe sur l’île de Ré, en matière de préservation des espaces naturels et de transports, ses élus ont décidé de partir dans cette aventure, et je serais pour ma part favorable à l’organisation d’un référendum sur le sujet, afin de dégager non pas une unanimité mais une majorité claire sur cette question auprès de la population. L’île de Ré et ses acteurs seront très interrogés par ceux d’Oléron pour mieux appréhender les tenants et aboutissants d’une écotaxe.
La protection des côtes de l’île de Ré face à la montée des eaux tout en maintenant la vie permanente constitue aussi un enjeu majeur. Un excès de réglementation tue la protection. Au lendemain de Xynthia, les habitants de Charente-Maritime ont connu un second Xynthia avec les zones noires et tous les excès de l’Etat. J’ai failli à l’époque démissionner du Gouvernement pour marquer ma désapprobation… Je pense que dans les dossiers des PPRL l’Etat va revenir à plus de raison, comme il l’a fait pour les zones de solidarité…
Le développement du très haut débit sera aussi important, tout comme celui des infrastructures qui profitent à l’île de Ré comme à tout le département.
En tant que président du Conseil général, je suis très fier de la capacité qu’a l’île de Ré de faire rêver des millions de Français et de tout le bonheur qu’elle donne aux habitants de Charente-Maritime.
« Le passage de témoin aux jeunes générations se fait très bien. »
Le binôme pour le canton de l’île de Ré, soutenu par la majorité départementale, est constitué de Lionel Quillet et de Gisèle Vergnon, pourquoi ce choix ?
Je rendrai hommage le 25 janvier, lors de sa cérémonie des voeux en tant que Conseiller général, à Léon Gendre pour son action menée durant 30 ans au sein du Département. Aujourd’hui, le passage de témoin aux plus jeunes générations se fait très bien. Lionel Quillet a fait durant ce mandat un travail remarquable en tant que président de la Mission Littoral au Conseil général et Président de la Communauté de Communes de l’île de Ré. Je suis donc ravi qu’il continue son engagement départemental, avec Gisèle Vergnon, dotée d’une belle personnalité, que je connais et apprécie depuis longtemps, pour sa grande combativité, dans un contexte parfois difficile, elle a montré tout à la fois ses compétences et sa force de caractère.
Comment allez-vous, si vous êtes réélu Président du Conseil Départemental, vous entourer et suppléer au départ des anciennes générations et notamment de Jean-Louis Frot, pilier du Conseil général ?
La puissance de travail, la connaissance des dossiers, l’amour du territoire et le dynamisme de Jean-Louis Frot sont uniques, et il faudra une équipe de plusieurs personnes pour le remplacer. Finances, économie, personnel… seront répartis entre plusieurs élus. Des générations plus jeunes vont prendre la relève des anciens, présents au Département depuis des décennies.
Etes-vous confiant sur l’avenir de la Charente-Maritime au sein de la grande Région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin ?
Oui l’enjeu de ce mandat à venir va être de conférer un fort positionnement à la Charente-Maritime, dans ce nouveau contour de Région pour lequel nous nous sommes battus. La Charente-Maritime est le département de Poitou-Charentes le mieux armé dans cette nouvelle Région, le plus grand, le plus en croissance, qui a le plus de relations de proximité et de solidarité avec Bordeaux, et des caractéristiques communes : littoral, environnement et espaces naturels, produits du terroir, vins, pineaux et cognacs…
Le port de La Rochelle deviendra le grand port de l’Aquitaine, je m’en suis entretenu avec Alain Rousset et Alain Juppé, celui de Bordeaux, enclavé, ne pouvant se développer davantage. La Charente-Maritime sera un Département leader et tirera son épingle du jeu, elle sera écoutée avec son poids politique, économique et social, nous sommes la troisième population de la future Région, après la Gironde et les Pyrénées Atlantiques. Ces trois départements se ressemblent beaucoup, mis à part les montagnes pyrénéennes, bien sûr.
Elections départementales 2015 en Charente-Maritime : voir l’interview du binôme Lionel Quillet – Gisèle Vergnon (canton île de Ré) et les modalités du scrutin
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