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Chantal Gousseau : une vie au service de l’art et l’amitié
La brutalité de la nouvelle de sa disparition laisse ses amis d’autant plus effondrés que tous louaient son incroyable joie de vivre. Toute l’équipe de Ré à la Hune lui rend un vibrant hommage.
Femme libre et volontaire, Chantal Gousseau a toujours donné le meilleur d’elle même dans tout ce qu’elle a entrepris jusque dans les liens qu’elle tissait, reflets bien vivants de l’empreinte qu’elle lai sse dans le coeur de ceux avec qui elle a partagé les moments de convivialité qu’elle ne manquait pas de créer en toutes circonstances.
Après des études de droit effectuées à Poitiers, elle gagne Paris où elle intègre la maison Polydor à l’âge de 22 ans, puis, suit l’aventure Polygram jusqu’à ce que le label soit racheté par Universal Music, occasion d’une vague de licenciement dont, après vingt ans de carrière elle fait partie.
La violence du choc l’incite à oser un tournant radical : revenir sur l’île de Ré, dans la maison familiale du Bois qu’elle avait quittée à la fin du collège pour tenter de vivre de sa passion qu’elle n’a jamais délaissée.
Elle dira « Je suis venue réaliser un rêve, celui de peindre, un rêve qui m’a poursuivi toute ma vie ». Habituée des « Jeudis des peintres », Chantal ne tarde pas à s’y faire une bande de copains artistes, point de départ d’un collectif qu’elle fédère en fondant en 2004 le salon Plein’Art aux Marattes, joyeuses journées d’exposition de créateurs en pleins champs. Forte de ce premier succès, elle a également créé et animé avec la vitalité qui la caractérise le Festival d’arts actuels pendant sept ans.
C’est encore à elle qu’on doit la remarquable exposition présentée au musée de Saint-Martin toute la saison 2017 en hommage à Paul Rebeyrolle, sans doute l’un des plus grands génies de notre époque.
Le 15 février à l’âge de 64 ans, Chantal Gousseau est partie sans que personne ne s’y attende, malgré la maladie qu’elle combattait, intrépide et généreusement discrète… Elle laisse un merveilleux souvenir à tous ceux qui ne l’ont ne serait-ce que croisée.
Témoignages émouvants de ses amis
Très touchés, les proches ont spontanément partagé leur peine sur la boîte mail de Catherine Métais, complice de vingt ans, membre elle aussi de l’association M’l’art et bien malgré elle ambassadrice de cette triste nouvelle.
De Chantal, rencontrée alors qu’elles exposaient aux « Jeudis des peintres » sur la place de l’Église de Saint-Martin, elle raconte « les parties de « marrades » alors que le voisin les narguait au son du papier Kraft coupé à chaque vente » ; se rappelle la bonne vivante à qui son compagnon disait taquin : « Je t’épouserai quand tu arrêteras de fumer ».
Désemparés, ils sont plus d’une trentaine à avoir laissé des messages parfois des poèmes, les uns évoquant son entrain, son sourire moqueur, son caractère entier, tous louant sa générosité.
« Dans ma chapelle intérieure, Je me souviendrai de cette petite lanterne d’elle
Et dans mon âme elle ne cessera de briller
Dans ma chapelle intérieure
Ses rires chancèleront et le souffle de sa vie
Dans ma chapelle intérieure
Tu seras là ma belle… »
Alain Michel, collagiste et écrivain
« Chantal : chaleur humaine, générosité, dynamisme, présence si vivante dans l’âme de l’île de Ré et d’ailleurs, j’ai le coeur bien gros de voir toute cette vie au service de l’amitié, de l’Art, de la création qui s’envole.
Sa légendaire énergie imprègne sans fin mes paysages insulaires familiers ».
Michelle Pautonnier, peintre
« Impertinence » pour la 7ème édition du festival d’Arts actuels du 8 au 10 juin
Au musée Ernest Cognacq, Julia Dumoulin et son équipe envisagent une exposition hommage à Chantal Gousseau. En attendant de mettre en place l’organisation, cinq pages lui seront en tous cas consacrées dans le catalogue à paraître prochainement du festival qu’elle avait initié, tout comme le titre de ce millésime âge de raison, « Impertinence » semble lui être particulièrement dédié.
La sélection des artistes, à laquelle elle a participé comme chaque année dès octobre, vient d’être validée par les membres du collectif en réunion, qui assurent souhaiter poursuivre l’aventure malgré la bourrasque.
D’autant que la manifestation déploie ses ailes pour la première fois jusqu’à Oléron, où la Citadelle accueillera jusqu’au 23/06 une quarantaine d’artistes, avec l’espoir secret de conquérir à terme Aix (et pourquoi pas Madame), fief de coeur de son amie Catherine, comme elle sensible aux métaphores de l’île.
Sur Ré, le festival sera comme chaque année l’occasion de découvrir des oeuvres et techniques originales mises en valeur dans des lieux patrimoniaux de Saint-Martin ou encore, une autre nouveauté, dans les jardins du Phare des Baleines. Le réseau tissé par Chantal s’émancipe, et c’est là sa plus belle dédicace.
Marie-Victoire Vergnaud
festivalreoleron.wordpress.com
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