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Changement climatique : prévenir plutôt que guérir
La Chambre d’agriculture et la préfecture de Charente-Maritime ont convié le 19 novembre à la MSA de Saintes les représentants des différentes organisations agricoles et des coopératives ainsi que les banques et assurances du milieu. Objectif : anticiper les catastrophes liées aux intempéries.
Au printemps dernier, un peu plus de 30 000 hectares de cultures et 10.000 ha de vignes avaient été touchés dans le département par des épisodes successifs de grêles et de violents orages. Près de la moitié des récoltes concernées avaient été détruites à plus de 60%, tous secteurs d’activités confondus. Les cultures de céréales avaient payé le plus lourd tribu, avec un peu plus de 23 000 hectares dévastés à différents degrés. Certains viticulteurs et agriculteurs avaient perdu toute leur récolte, en particulier sur un axe Mirambeau-Rouillac.
La Chambre d’agriculture et les services de l’Etat étaient alors allés sur le terrain pour dresser un état des lieux. La Chambre a notamment lancé une enquête par mail et par courrier papier auprès de 2759 agriculteurs en juin. Et pour le président de la Chambre d’agriculture 17, le résultat est édifiant. « Très peu d’exploitants étaient assurés. Seules 40 à 45% des exploitations ayant déjà été sinistrées par des intempéries l’étaient, et on tombe à 20% en comptant les exploitations ayant été touchées pour la première fois », constate, effaré, Luc Servant. Et ce malgré une communication renforcée de la part de la Chambre depuis 2013, après un épisode de fortes intempéries ayant eu des conséquences catastrophiques sur les récoltes.
Un manque de connaissance
Depuis, rien a changé ou presque. Seules certaines coopératives proposent des assurances négociées par groupement, dont les neuf coopératives de l’Entente céréalière. Malgré tout, certains agriculteurs préfèrent encore parier sur la chance. Les raisons invoquées vont de la méconnaissance des dispositifs existants à des motifs économiques. « Souvent, ils estiment les assurances trop chères alors qu’il en existe par exemple une pour la grêle à 10€/hectare », explique Luc Servant. Une broutille face à la perte totale de ses récoltes. Même les aides européennes pour « calamités agricoles » ne suffisent plus aujourd’hui à sauver une exploitation, ne couvrant qu’un tiers des pertes. Pour remédier à cette méconnaissance, la préfecture et la Chambre avaient convié des représentants des banques et des assurances agricoles le 19 novembre pour parler de leurs dispositifs.
Des protections physiques
Au-delà des outils financiers, il existe différents moyens de se prémunir contre les intempéries, que la Chambre compte bien développer. Comme le dispositif anti grêle, géré par l’Association Départementale d’Étude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques (Adelfa). La Charente-Maritime compte cinquante canons anti-grêle, servant également à protéger une partie des cultures proches de Gironde et de Charente, et inversement. L’Adelfa en prévoit treize supplémentaires en Charente-Maritime, un en Charente et quatre en Gironde, soit dix-huit nouvelles pour protéger les cultures du territoire. Quant aux orages entrainant inondations et coulées de boue comme le sud Charente- Maritime en a connues à la fin du printemps, « il faut repenser l’aménagement du territoire », pense la vice-présidente du Département en charge de l’agriculture Françoise de Roffignac. Planter des haies pourrait faire partie des solutions pour drainer l’eau et stabiliser les sols. A l’inverse, l’irrigation et le stockage de l’eau durant les fortes périodes de pluies pourraient être des solutions complémentaires pour s’éviter de subir la sécheresse estivale, qui deviennent de plus en plus fréquentes.
Anne-Lise Durif
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