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- Portrait de Boris Zukanovich
« C’est une chance de travailler à la Coopérative »
La Coopérative des sauniers de l’île de Ré s’est trouvé un nouveau directeur. Boris Zukanovich est arrivé de Nantes au mois de septembre avec un atout de taille en poche : une solide expérience dans le commerce équitable.
« Le sel, je n’y connaissais pas grand-chose jusqu’ici », sourit Boris Zukanovich. Travailler dans ce secteur ne lui avait donc jamais effleuré l’esprit auparavant. Mais ce choix semble lui apparaître aujourd’hui comme une évidence. « Le sel de l’île de Ré est un produit tellement noble, pur, bon pour la santé et l’environnement, que j’ai tout de suite adhéré à la cause. Je me suis vite passionné pour cette culture qui est on ne peut plus naturelle et j’ai eu la chance de bénéficier d’une formation accélérée auprès des sauniers », nous explique-t-il. Il a même passé son entretien d’embauche dans les marais, devant des sauniers en pleine récolte !
Aujourd’hui, trois mois seulement après son embauche, l’homme est incollable tout autant sur l’histoire du sel de l’île de Ré, que sur son processus de fabrication et de récolte. Il faut dire que si Boris Zukanovich a plutôt l’habitude de travailler dans un bureau, il est fasciné par le monde agricole. Cet homme de terrain compte d’ailleurs permettre à chacun des salariés de la Coopérative de passer au minimum une demi-journée par an dans les marais, auprès des sauniers.
Une juste rémunération
Son parcours en dit long sur son état d’esprit et ses ambitions pour la Coopérative. En tant que commercial, il a cumulé différentes expériences dans l’agro-alimentaire biologique. Et il a surtout passé sept années au sein d’Alter Eco, la marque spécialiste de l’importation et de la distribution de produits bio issus du commerce équitable et visant à une juste rémunération des petits producteurs. « Le commerce équitable est pour moi une passion et un combat personnel. Il est indispensable que les sauniers puissent vivre dignement de leur travail. Et c’est d’autant plus nécessaire que c’est la condition pour que ce métier puisse perdurer, pour que de nouveaux jeunes aient envie de s’installer. Le sel a façonné l’île de Ré pendant des siècles, les sauniers ont construit l’île telle qu’elle est aujourd’hui. Ils sont un rouage indispensable au territoire. »
Autant dire qu’un tel discours a tout de suite séduit les sauniers coopérateurs, la Coopérative ayant obtenu le label de commerce équitable Fair for life au mois de mars. « Ça a matché très rapidement, » confirme Hugues Leprince, le président de la Coopérative. « Son envie de travailler sur un produit noble, son discours par rapport aux petits producteurs et sur la rémunération qu’ils méritent, mais aussi son expérience commerciale ou encore ses capacités d’écoute et son envie de travailler avec un conseil d’administration, tout cela nous a plu immédiatement ! » Sa candidature est vite apparue comme la perle rare, mettant fin à plusieurs mois de recherche laborieuse. Son expérience dans le bio a également fait la différence, puisque la labellisation bio du sel aura lieu en 2024. Il y aura aussi, avant cela, la concrétisation du label IGP à mettre en place et tout ce que cela implique en termes de procédures et de marketing.
Redonner de la fierté aux salariés
Boris, dans cette petite entreprise de 21 salariés, sera un homme aux multiples casquettes, ses fonctions allant de la direction générale au marketing, et des ressources humaines au commercial. Le principal défi qu’il doit relever, c’est avant tout de redresser les ventes. « L’urgence économique, c’est d’améliorer le chiffre d’affaires, et donc nos ventes. Se faire connaître des consommateurs et des distributeurs. Améliorer notre présence au national, voire à l’international, et consolider notre présence au niveau régional. C’est comme cela qu’on pourra asseoir la santé économique de la Coopérative et améliorer la rémunération des sauniers. »
Et pour arriver à un tel objectif, Boris entend travailler à la base, auprès de chacun des salariés. « Il faut remettre de la fierté chez nos salariés, tout comme chez les sauniers. On oublie souvent dans quel environnement on vit, y compris ses avantages et la chance qu’on a d’y être. C’est l’avantage d’être un petit nouveau, d‘arriver avec un oeil neuf. Je le répète : c’est une chance de travailler à la coopérative, c’est une chance de travailler sur ce produit noble, qui défend l’environnement, l’humain, dans une structure telle que la coopérative qui affirme des principes de solidarité et de partage. On s’unit car à plusieurs nous serons plus forts. Les raisons d’être fier de travailler à la Coopérative sont nombreuses et chacun peut s’y retrouver. L’affirmer, ça peut paraître un peu pédant, mais je sais que c’est un devoir, car dans le monde dans lequel on vit, tout ce qui est positif doit être mis en avant. C’est notre devoir de le rappeler. »
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