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Centre de transfert détruit : quelles solutions de court et long terme ?
Après l’incendie du centre de transfert des déchets ménagers de l’île de Ré qui s’est produit dans la nuit du 5 octobre, la Communauté de Communes envisage différents scénarios : solutions transitoires dès le printemps 2018, reconstruction à long terme ou abandon de compétence ?
Les incendies de centres de transfert sont manifestement légion – il s’agirait du 4ème dans le département -, liés généralement à l’incivisme des usagers qui jettent tout et n’importe quoi dans leurs poubelles, quitte à mettre la vie des autres en danger… et à provoquer le désastre qui vient de se produire. Heureusement l’incendie s’est déclaré en début de nuit vers 21h30, à une heure où le personnel n’est pas sur place…
La cause précise de l’incendie risque fort de n’être jamais trouvée
Les sapeurs-pompiers venus de l’île de Ré et de La Rochelle (près de 40) ont pu maîtriser le feu vers 1h30 du matin, épargner les camions, la station d’essence et les bâtiments administratifs. Ils ont aussi procédé deux jours après à une opération de moussage visant à atténuer le plus possible la production de fumée. Le week-end du 14/15 octobre, de la fumée s’échappait encore du centre…
Récent, puisqu’inauguré en 2010, le centre de transfert des déchets ménagers de l’île de Ré de 3200 m2, situé à cheval sur Le Bois-Plage (bureaux) et La Couarde (bâtiments techniques) au lieu-dit Les Gâchettes, a coûté 5,6 millions d’euros. La Communauté de Communes qui en est l’exploitant, a choisi la Coved pour prestataire. La Brigade de Recherche de Gendarmerie La Rochelle aurait a priori écarté la piste criminelle, mais il risque d’être compliqué de retrouver la cause de l’incendie pour les experts qui ont commencé à se rendre sur le site.
Une solution transitoire à trouver pour le printemps 2018
La CdC et la Coved ont pu maintenir le service de ramassage des ordures, pour le moment directement acheminées au centre d’incinération Cyclad de La Rochelle. Aucun chômage technique n’est envisagé par la CdC parmi le personnel administratif, dont les tâches seront bien sûr adaptées à cette nouvelle configuration provisoire. Cette solution de court terme viable hors saison avec 3000 tonnes à évacuer, ne le sera plus dès le printemps venu avec 10 à 11 000 tonnes évacuées sur l’usine d’incinération de Paillé (à 75 km de Ré). Le tri sélectif est lui directement acheminé au centre Altriane de Salles-sur-Mer.
Une reconstruction qui va être difficile et des solutions transitoires
Or les élus ne sont guère optimistes sur les délais nécessaires à une reconstruction, avec toutes les procédures afférentes, qui plus est en site classé. Une démolition/ reconstruction ne pourrait selon Patrick Rayton, vice-président de la CdC en charge de la gestion des déchets, débuter avant 2019 pour une livraison fin 2020/début 2021 au mieux, sauf à ce que la Préfecture reconnaisse le caractère d’urgence, au regard notamment des aspects sanitaires du dossier. Toutefois, même dans un tel cas, qui est encore loin d’être acquis, les élus s’attendent à certaines pressions de différents acteurs du territoire, qui pourraient ralentir le projet… Or, ils ne voient guère d’autres sites sur l’île de Ré à même de recevoir un centre de transfert.
A court terme, les élus de la CdC pourraient envisager, sous réserve d’obtenir les autorisations, de monter une structure temporaire de 800 m2 sur le parking du centre de transfert, situé sur la gauche du Site, composée de murs en béton, d’alvéoles de séparation et d’une couverture amovible. Cela serait techniquement possible d’ici fin mars 2018, si la Préfecture l’autorise.
Une autre solution pourrait-être de solliciter la plateforme de stockage de la Paprec située à La Pallice, sachant que depuis le printemps 2017 la Coved est devenue une filiale de Paprec. La CdC appréhende toutes les pistes les unes après les autres.
Si les différentes hypothèses de court et long terme apparaissent trop compliquées à réaliser, la CdC pourrait à l’extrême remettre en cause sa compétence de collecte des ordures sur l’île de Ré qui serait assumée par une autre structure… Le président de la CdC de l’île de Ré sera reçu fin octobre par le Préfet Fabrice Rigoulet-Roze pour envisager à l’aune des contraintes de la DREAL et des autres services de l’Etat, les solutions possibles.
Nathalie Vauchez
Un dégât collatéral pour les vignerons
L’incendie du centre de transfert a généré des dégâts collatéraux, les vignes alentour ayant été soit en partie détruites par des dépôts physiques, soit souillées par les fumées. Elles sont situées sur les trois communes de La Couarde, du Bois-Plage et de Saint-Martin.
En attendant les résultats des analyses de toxicité en cours, les vendanges d’Ugni blanc destiné au Cognac ont été interdites par la coopérative Uniré dans un rayon de 1,5 km autour du centre de transfert, pendant une semaine. Ce qui entraîne inévitablement des pertes de vendanges pour les vignerons concernés, du fait de la maturité du raisin.
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