- Social
- Hommage et revendications
Centrale de Saint-Martin : recueillement et blocage
Après l’attaque du convoi pénitentiaire, qui faisait la liaison entre le tribunal de Rouen et la maison d’arrêt d’Évreux, mardi 14 mai, les agents pénitentiaires de Saint-Martin de Ré se sont recueillis le soir même, avant de bloquer durant trois jours les accès aux deux établissements.
Mardi 14 mai au soir à 20h, près d’une centaine d’agents pénitentiaires et membres de la direction de la maison centrale de Saint-Martin de Ré (Citadelle et Caserne) se sont rassemblés et recueillis durant une minute devant l’entrée de la Citadelle, en hommage et solidarité à leurs deux collègues décédés et trois collègues gravement blessés lors de l’attaque le matin même au niveau d’un péage de l’A154 de deux fourgons qui ramenaient un détenu à la prison d’Évreux (Eure). Des hommes lourdement armés ont attaqué le convoi, avant de prendre la fuite avec le détenu. Depuis 1992, il n’y avait pas eu de personnel pénitentiaire mort en service en France.
La Gendarmerie de Saint-Martin de Ré et le Maire de Saint-Martin de Ré étaient présents en solidarité lors de ce recueillement, des bougies et des fleurs ayant aussi été disposées à l’entrée. Le lendemain, dès 6h du matin, les agents bloquaient les entrées de la Caserne et de la Citadelle. Au 14 mai, la Maison Centrale de Saint-Martin déplorait 93 comptes-rendus de violences sur le personnel depuis début janvier 2024 (insultes, menaces, etc.), dont 11 agressions physiques, les dernières étant très récentes. Ces opérations « prison morte » étaient organisées à la fois en solidarité pour les collègues victimes de l’attaque des fourgons mardi matin, mais aussi dans l’attente du rendezvous des représentants syndicaux au Ministère, mercredi 15 mai.
Plus de mesures concrètes pour une meilleure sécurité des agents, au sein des établissements pénitentiaires, mais aussi lors des extractions & transferts, telle est la revendication très forte de la profession, et qui n’est malheureusement pas nouvelle. Les agents pénitentiaires espéraient que l’extrême gravité des faits survenus le matin du 14 mai dans l’Eure allait enfin faire bouger les lignes.
Un protocole d’accord en juin
Vendredi 17 mai, après avoir reçu le relevé de décision émanant du ministère de la justice, les syndicats et les agents décidaient de lever le blocage des entrées. Parmi les mesures les plus emblématiques figurant dans ce relevé on peut citer la banalisation d’une grande partie des véhicules et leur sécurisation, un armement renforcé et une dotation accrue en matériel de sécurité, mais aussi la généralisation de l’accès à Génésis à tous les agents PREJ (Pôle de rattachement des extractions judiciaires) pour améliorer l’évaluation de la dangerosité du détenu en prévision de son extraction. Limiter les extractions, en particulier les plus dangereuses, en recourant à la visio-conférence pour les interrogatoires et privilégier les déplacements des magistrats et greffiers au sein des établissements pour les détenus les plus signalés sont aussi prévus. Les extractions médicales doivent aussi être limitées et mieux sécurisées. Un protocole d’accord sera finalisé pour la semaine du 10 juin 2024, détaillant ces mesures et leur calendrier de mise en oeuvre.
Ce relevé de décision évoque aussi « une large concertation pluridisciplinaire » au sujet de la surpopulation carcérale, « devenue un enjeu majeur et complexe. » « La forme et le calendrier de cette concertation seront à l’ordre du jour de la rencontre prévue la semaine du 10 juin avec l’intersyndicale, qui sera un acteur primordial. »
Evidemment, on ne peut que regretter que ces décisions interviennent aussi tardivement, alors que les syndicats et personnels pénitentiaires tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Et qu’espérer que ces mesures soient réellement et rapidement mises en place.
Lire aussi
-
Social
Un bateau pour Ré : ça tangue
C’est devant un parterre d’élus locaux et de membres de l’association « Un bateau pour Ré » que s’est tenue mardi 5 novembre l’Assemblée Générale annuelle, Salle Vauban à Saint-Martin-de-Ré.
-
Social
Les Petits Drôles : une nouvelle directrice pour la rentrée
La crèche associative à gestion parentale de Sainte-Marie de Ré accueillait à la rentrée sa nouvelle directrice, Aurore Thibaut. Une présentation officielle a été faite aux élus mi-octobre, dans une volonté de communication transparente avec les partenaires de cette crèche historique sur le territoire rétais, fondée en 1987.
-
Social
Réunion publique sur le logement permanent
Je souhaite réagir à cet article