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- Conseil communautaire du 28 mai 2015
La CdC se repositionne en « aménageur du territoire »
Quelques projets communaux et plusieurs sujets de fond à l’échelle de l’île de Ré ont été abordés lors de ce Conseil de fin de printemps.
Parmi les projets communaux menés ou soutenus par la CdC, les demandes d’aides financières auprès du Département (Fonds d’aide départemental pour la revitalisation des centres des petites communes de moins de 5000 habitants) pour un montant de 92 000 € et auprès de l’Etat (Dotation d’équipement des territoires ruraux) à hauteur de 150 K€, dans le cadre de la construction de la crèche parentale de Sainte-Marie (par la CdC), ont été approuvées. Les autres financeurs de ce projet de 838 K€ (dont 700 K€ de travaux) sont la CAF (151,6 K€), la Région (CRDD : 160 K€), et la CdC de l’île de Ré (237,4 K€), le terrain étant vendu par la commune à la CdC pour un € symbolique. La CdC mettra à disposition les bâtiments.
L’USV Ré Basket en grande difficulté financière
Côté sportif, l’USV Ré Basket a fait part à la CdC de ses difficultés financières qui se traduisent notamment par un retard de paiement des cotisations sociales depuis le passage en Nationale 2, et a sollicité une subvention exceptionnelle de 80 K€ (en plus de sa subvention annuelle), indispensable à la pérennisation de son fonctionnement. Celle-ci a été acceptée, « sous réserve pour les dirigeants du Club Villageois de fournir à la CdC son plan de redressement, de ne plus recruter et de réduire drastiquement sa masse salariale pour la saison prochaine, ce qui va entrainer de facto une hémorragie de joueurs » selon Lionel Quillet. « La masse salariale devra avoir été divisée par deux d’ici à 3 ans » a-t-il précisé.
Deux projets d’équipements sportifs communaux ont sollicité le fonds de concours mis en place par la CdC en février 2013. Saint-Clément des Baleines a le projet d’aménager, au sein de l’aire de loisirs, un terrain multisports destiné notamment aux jeunes avec un fonctionnement en accès libre toute l’année afin de favoriser une fréquentation optimale. Sur un montant prévisionnel d’aménagement de près de 34 K€, le fonds de concours de la CdC sera de 8593 €. De son côté, Les Portes en Ré souhaite réhabiliter un terrain de tennis de plein air, dans son ensemble de cours situés route de La Filatte. Sur un montant prévisionnel de 72,5 K€ (jugé très élevé et que le Maire des Portes doit renégocier), la part financée par la CdC serait de 21,7 K€.
Favoriser la cohérence éducative sur l’île de Ré
Sur les projets intercommunaux, les élus communautaires ont validé les propositions relatives au Projet Educatif de Terriroire (PEDT) qui est mis en oeuvre au sein de chaque commune depuis septembre 2014, les partenaires sociaux et notamment l’Education Nationale ayant sollicité la CdC afin qu’elle élabore un projet commun à l’ensemble des dix communes pour favoriser la cohérence territoriale et éducative. Quatre orientations communes ont été définies : différencier l’organisation des rythmes éducatifs en fonction des âges, aménager des espaces calmes et structurés pour les moments de détente, proposer des pistes de thématiques (« Petits citoyens », « Graine d’artistes », « Curieux de nature », « Apprentis bricoleurs » et « Pousse de sportifs ») et mutualiser les moyens.
Enfin une méthodologie a été conçue afin d’intégrer le PEDT au sein du fonctionnement du PEL (le 4ème Projet Educatif Local 2014-2017 intercommunal a été validé en février 2014 par la CdC), avec notamment des temps de rencontres.
Une nouvelle DSP pour le centre aquatique et plus de mutualisation
Les élus communautaires ont également approuvé le principe de Délégation de Service Public du centre aquatique intercommunal AquaRé, sous forme d’ « affermage », l’une et l’autre étant le mode de gestion le plus adapté dans ce cas et lancé la mise en oeuvre de la procédure de publicité préalable et de mise en concurrence pour choisir le délégataire, l’actuelle DSP arrivant à échéance le 21 juin 2016. Si globalement la piscine fonctionne bien et que selon le Président « on a beaucoup gagné avec l’arrivée de Vert Marine » (NDLR : Vert Marine a racheté la Segap Ré en cours de DSP), le contenu de la DSP est à revoir pour améliorer le fonctionnement mais aussi le contrôle par la CdC.
En matière de transports, la CdC va signer un protocole d’accord avec le Conseil départemental pour la mise en place des services de transports au sein des communes et à destination des plages pour la période du 13 juin au 13 septembre 2015, la CdC gérant ces 9 circuits effectués par des minibus thermiques et la Diabline électrique. En effet, si cette expérimentation est menée et développée par la CdC depuis 2010, l’Autorité Organisatrice de ses Transports demeure le Département. Les élus ont également approuvé les termes de la convention constitutive du groupement de commandes pour la fourniture de panneaux de signalisation verticale sur les pistes cyclables. Ainsi, « les communes qui le souhaitent pourront bénéficier de tarifs plus avantageux en groupant les achats ».
Un pas de plus effectué en matière de mutualisation – décidément de plus en plus prégnante – concerne l’adhésion par la CdC au groupement de commandes d’énergie électrique charentais-maritime, libre ensuite à chaque commune de rejoindre ce groupement dont la SDEER sera le coordonnateur.
Le projet de réhabilitation et agrandissement de La Maline retenu
Très attendu par les responsables de la gestion de La Maline, présents dans le public, le projet de réhabilitation et d’extension de La Maline retenu par la Commission d’Appel d’Offres de la CdC a été présenté et commenté par Patrick Rayton, doublement concerné en tant que vice-président de la CdC en charge de la gestion du patrimoine bâti mais aussi que maire de La Couarde sur Mer, commune sur laquelle la salle culturelle est implantée.
Ce projet, non définitif a tenu d’emblée à souligner le vice-président, est celui de l’équipe d’architectes composée par Blond et Roux Architectes, Architecture et Techniques, Altia et Betom Ingénierie.
En effet, l’équipement culturel dans sa configuration actuelle est devenu « inadapté pour développer une véritable politique culturelle sur l’île de Ré » avec des espaces d’accueil trop petits, une seule salle de 280 places qui accueille résidences d’artistes, diffusion ciné et spectacles vivants.
Afin de réhabiliter cet équipement tout en l’agrandissant avec notamment une seconde salle de 120 places pour le cinéma, la CdC a acquis dès 2011 le restaurant jouxtant la salle et a lancé une étude de programmation, la tâche étant compliquée par l’espace restreint, la situation en site inscrit et dans un environnement urbain et pour une partie du projet dans une copropriété, sans oublier que les technologies et équipements choisis auront des incidences directes sur le fonctionnement et l’organisation des espaces. Une procédure dite de « dialogue compétitif » permettant d’associer les candidats à la définition des solutions avant de désigner l’équipe de maîtrise d’oeuvre, a permis de faire sensiblement évoluer le projet.
L’avant-projet retenu – avec un montant total de travaux de 2,95 Millions d’€ et une scénographie de 0,95 million d’€ – porte à 1000 m2 la superficie actuelle de 600 m2, avec une salle supplémentaire de 120 places, une grande salle de 280 à 300 places avec des sièges fixes, une scène orientée différemment, une accessibilité accrue, un espace accueil et expo étendu et une requalification du parvis externe, l’alignement du bâtiment avec la rue et les bâtiments voisins étant toutefois maintenu. La partie basse du projet, jouxtant le mail, accueillera la nouvelle salle de cinéma, tandis que les installations techniques seront situées côté sud et que le local de l’ancien restaurant abritera l’accueil, la partie administrative et les sanitaires publics, permettant que les copropriétaires ne soient pas dérangés. En septembre 2015 la CdC présentera ce projet à l’AG des copropriétaires, dont l’accord est indispensable, pour un dépôt de permis de construire fin 2015, afin de passer si tout va bien les marchés des travaux en mai 2016, pour un démarrage des travaux au mieux en octobre 2016 et une livraison fin 2017.
Mise en place d’un « comité de gestion agricole et environnementale »
Un autre sujet important a concerné l’attribution pour la dernière année d’une subvention de 30 000 € au Groupement de Développement pour une Agriculture Durable. En effet, depuis 2012 la CdC a soutenu l’expérimentation dite de « confusion sexuelle » initiée par le GDAD, avec une subvention portée à 60 000 € en 2014. Cette méthode douce alternative à l’utilisation de phytosanitaires a fait ses preuves et les élus estiment que c’est désormais au GDAD et à l’Uniré de la financer. Patrick Rayton a précisé que si aider l’agriculture constitue une action incontournable de l’intercommunalité sur l’île de Ré, il doit s’agir non pas de subventionner le fonctionnement des entreprises mais bien plus de travailler sur l’aménagement de notre territoire, en facilitant les installations, la reprise d’entreprises agricoles. Béatrice Turbé, elle-même agricultrice, s’est abstenue sur le vote de la subvention 2015, qui ne correspond pas à sa conception du métier, « chacun devant s’adapter, le métier d’agriculteur n’étant pas un métier à risque ».
Léon Gendre s’est quant à lui « réjoui que les agriculteurs s’affranchissent des phytosanitaires et reviennent à des bonnes méthodes traditionnelles » et a rappelé que « de 1200 ha de vignobles la surface cultivée est descendue en dessous de 600 ha, surface d’équilibre pour Uniré et qu’il existe des gisements de ressources et d’emplois dans l’agriculture rétaise à ne pas négliger ».
Lionel Quillet a annoncé la mise en place dès le mois de juin d’un « comité de gestion agricole et environnementale ». « L’agriculture va plutôt bien aujourd’hui sur l’île, les vignobles constituent une source de revenus, et l’environnement est aussi à protéger. Au sein de l’agriculture, il y a plusieurs courants, Uniré qui représente certes les professionnels mais pas tous, le GDAD qui a énormément grossi et comme Uniré est dans l’acquisition de terres, tandis que le problème environnemental est relancé, laissant présager des conflits d’usage. Il faut repositionner la CdC sur l’aménagement du territoire, en débattre avec l’ensemble des élus, pour avoir une vision à long terme et élaborer une carte informative négociée. Le Département hésite à préempter certains terrains en espaces protégés sur lesquels des agriculteurs ambitionnent de s’installer, alors que ce n’est pas forcément le bon endroit. Il faut favoriser le développement de nouvelles générations d’agriculteurs, de façon anticipée et organisée. Ce débat devra aussi avoir lieu avec le commerce et l’artisanat » a-t-il précisé, avant d’annoncer la prochaine AG très compliquée de la Coopérative des Sauniers (mi-juin), qui enregistre « un déficit abyssal ».
Ré à la Hune reviendra dans son N° 121 sur un autre dossier largement commenté ayant trait à la gestion du service public des déchets.
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