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CAHIER HABITAT
Convention
Logement : La Garantie Visale plus accessible
Annoncé en février 2021 par la Ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon, l’élargissement de la Garantie Visale est effectif depuis le 4 juin
Lancée en 2016, la Garantie Visale s’est substituée à la Garantie des Risques Locatifs (GRL) avec le même objectif : favoriser l’accès aux logements et la mobilité des étudiants et salariés précaires, tout en rassurant les propriétaires bailleurs sur le paiement des loyers. Depuis juin, ses conditions d’accessibilité sont élargies. Décryptage.
Louer un logement, pas si simple
Même en montrant « patte blanche », c’est-à-dire en présentant des revenus corrects et un CDI, il est déjà difficile de convaincre un propriétaire bailleur du secteur privé. Alors que dire pour les étudiants, CDD, chômeurs, contrats d’intérim, indépendants, et autres statuts spécifiques et jugés précaires, jusqu’au CDI en cours de période d’essai. Sans l’appui d’un garant sérieux (membre de la famille ou ami susceptible de se porter caution), c’est mission quasi impossible.
Toujours plus frileux face aux risques d’impayés de loyers, les propriétaires ont tendance à reléguer instantanément de telles candidatures à l’arrière-plan.
La Garantie Visale, qu’est-ce c’est ?
Initiée par Action Logement, auparavant nommée 1 % Logement ou 1 % Patronal, la Garantie Visale est issue d’une Convention passée entre la structure d’utilité sociale et l’Etat. Elle offre le double avantage de permettre l’accès aux logements à ces profils particuliers tout en rassurant les propriétaires bailleurs.
Grâce à Visale, plus besoin de recourir à un garant puisque la garantie se substitue à celui-ci. En cas d’impayés de loyers et/ou de charges, le bailleur est indemnisé directement par Action Logement qui a toute latitude pour se retourner ensuite contre le locataire défaillant.
En 2019, La Garantie Visale connaît une première évolution. A partir de cette date, elle prend en effet en compte les dégradations locatives éventuelles après déduction de dépôt de garantie, et dans la limite de deux mois de loyers charges incluses.
Attention : la Garantie Visale concerne la seule résidence principale et couvre la durée d’un bail locatif avec un plafond de 36 mensualités non payées. Pour les propriétaires bailleurs, c’est un service entièrement gratuit.
Qu’est ce qui change ? Jusqu’à présent, Visale s’adressait à deux catégories de locataires : les personnes âgées de 18 à 30 ans sans conditions de situation et les salariés de plus de 30 ans selon les statuts évoqués plus haut. L’évolution du marché de l’emploi et les problèmes de logement ont amené les pouvoirs publics à revoir leur copie.
Depuis le 4 juin dernier, la Garantie Visale est désormais accessible à tous les candidats locataires éligibles, sous réserve que leurs revenus ne dépassent pas 1 500 euros net par mois. Elle devrait ainsi concerner aujourd’hui quelque six millions de salariés.
Pour les pouvoirs publics et la Ministre du Logement, il s’agit clairement de soutenir l’accès au logement et d’alléger le parcours du combattant des candidats à la location sous contrats courts ou des personnes en situation de mobilité professionnelle. Mais attention, des critères d’éligibilité demeurent tant pour les locataires que pour les biens loués, et reste à savoir si la (nouvelle) Garantie Visale rencontrera le succès escompté.
Tout ce qu’il faut savoir sur : www.visale.fr
Financement
Emprunts sous (haute) surveillance
Le HCSF (Haut Conseil pour la Stabilité Financière) veut inscrire dans le marbre ses recommandations en matière de crédit immobilier
Avec une production de 23,3 milliards d’euros en avril dernier, soit un pic historique, le petit monde du crédit immobilier se porte bien sur un marché que la crise sanitaire n’a pas freiné. Bref le ciel semble d’un bleu azur et pourtant… le HCSF, « autorité macroprudentielle française chargée d’exercer la surveillance du système financier dans son ensemble » souhaite aujourd’hui élever ses recommandations au rang de norme, soit transformer un conseil en contrainte réglementaire. Pourquoi, comment et avec quelles conséquences ?
Retour en 2019
Exceptionnelle, c’est l’année de tous les records. En transactions, plus d’un million sur une année glissante et en financement, avec plus d’un milliard d’euros d’emprunts accordés dans un contexte de taux d’intérêts extrêmement bas et d’enthousiasme généralisé.
Une euphorie que la recommandation publiée par le HCF vient en décembre quelque peu refroidir. Considérant le risque d’endettement des Français trop élevé, le Haut Conseil de la Stabilité Financière sonne la fin de la récréation, incitant fermement les banques à plus de prudence : respect du taux d’endettement officiel de 33 % et durée maximum d’endettement de 25 ans.
Le fantôme de la crise des subprimes américaines de 2007 rôde encore dans les couloirs.
2020 ne lâche rien
Alors que la crise sanitaire frappe de plein fouet l’hexagone au printemps, période par nature dynamique, le marché immobilier fait mieux que survivre. Il rebondit plus loin encore et les recommandations de la HCSF, suivies par les banques, ne freinent pas les motivations immobilières, renforcées par une période incertaine et des envies de changement de vie.
Malgré un second confinement, l’année se termine bien mieux que d’aucuns l’auraient pensé, avec toutefois un impact sur les primo-accédants.
Le ton s’adoucit
En décembre, tout en restant sur la vigilance, le HCSF assouplit le cadre d’octroi des crédits : un taux maximum d’endettement de 35 % (au lieu de 33 %) assurance emprunteur comprise, sur une durée maximum de 25 ans avec un différé de remboursement de 24 mois possible dans certains cas, tels acquisition dans le Neuf ou encore travaux (à hauteur de 25 % du coût total), retardant la prise de possession du bien.
Par ailleurs, le taux de dossiers sur lesquels les banques peuvent s’affranchir de ces recommandations passe à 20 % « du montant de la production trimestrielle de nouveaux crédits » et cible particulièrement les acquisitions de résidences principales et les primoaccédants avec respectivement 80 et 30 % dédiés à ces dérogations.
Sur le fond pas sur la forme
Tout aurait pu s’arrêter le 15 juin dernier avec le maintien de ces dernières préconisations. Mais l’autorité présidée par le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a choisi d’aller plus loin. Non sur le fond mais sur la forme, en les intégrant dans une « norme juridiquement contraignante ». Autrement dit, si jamais les banques s’emballaient dans l’octroi de crédits au-delà des recommandations faites, elles s’exposeraient à des sanctions. De quel ordre, il est trop tôt pour le dire.
Pour le HCSF, cette décision est le prolongement de la démarche initiée en 2019, renforçant la solidité des bases de l’endettement des Français, en évitant les risques trop importants en cas de crise économique. Pour justifier un tel encadrement, le Haut Conseil de Sécurité avance que ses recommandations n’ont en aucun cas freiné l’accès au crédit.
Pour l’heure, si cette nouvelle norme devrait se contenter de reprendre les recommandations du HCSF, tout reste préciser sur ces conditions d’application, qui attendront le bilan d’application de ces fameuses recommandations. A noter que tout cela ne saurait avoir une quelconque influence sur les taux d’intérêts d’emprunt mais que les banques seront sans doute encore plus vigilantes.
Aménagement
La piscine ? Au-delà du plaisir, un investissement
Ah piquer une tête dès potron-minet ou passé minuit ! Avoir une piscine est le rêve de beaucoup de Français. Un rêve qui a un coût mais aussi des atouts
Symbole de bien-être et de confort, la piscine privée fait toujours plus d’adeptes à en croire la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa qui font état de près de 200 000 installations en 2020, représentant une hausse de 28 % en seulement un an. Et l’année 2021 s’annonce elle-aussi sous les meilleurs auspices. Une tendance forte que la crise sanitaire et les confinements n’ont fait que renforcer. Mais côté finances, le jeu en vaut-il la chandelle ?
La piscine, de plus en plus créative
Hors sol ou enterrée, simple couloir de nage ou bien plus grande, ronde, carrée, rectangulaire octogonale ou résolument originale, à débordement ou non et même biologique, la piscine ne cesse d’innover et ce n’est sans doute pas fini. Tout dépend de ses envies, de l’espace dont on dispose et bien sûr du budget, celui-ci pouvant s’envoler à des sommes assez élevées, sans même parler des équipements et des coûts d’entretien. Voilà pour la piscine côté face. Mais côté pile, il faut également prévoir des dépenses supplémentaires.
Règles de construction
Selon ses caractéristiques (hors sol ou enterrée), sa surface (moins de 10 m² ou au-delà) et son environnement (avec ou sans local adjacent), l’aménagement d’une piscine suppose le respect des règles d’urbanisme en vigueur.
Pour exemple un bassin de moins de 10 m² hors sol (gonflable ou en kit) ou enterré, ne nécessite pas de déclaration préalable de travaux (DP), sauf en zone protégée. Au-delà d e 10 m ² , celle-ci devient nécessaire et à 100 m², c’est l ’ obtention d’un permis de construire qui sera requise. Dans tous les cas, il est donc préférable de prendre connaissance des règles d’urbanisme afin de voir dans quel cadre se situe le projet.
Fiscalité
L’aménagement d’une piscine enterrée ou même certaines hors-sol, dites à perpétuelle demeure soit ne pouvant être ôtées sans être endommagées ou détruites, entraîne de fait une hausse de valeur locative d’un bien immobilier, celle-ci servant le calcul de la taxe foncière et de la taxe d’habitation (cette dernière étant appelé à disparaître pour les résidences principales mais pas pour les résidences secondaires).
Sauf à choisir une piscine démontable ou gonflable de moins de 10 m², son apparition aura donc une influence sur le montant des impôts locaux.
A prévoir également, la taxe d’aménagement. Payable une seule fois, elle intervient une fois la piscine construite car pour être dans les clous, il faudra, avant d’en profiter, ne pas omettre de la déclarer au bureau cadastral du lieu de résidence concerné, 90 jours maximum après la fin des travaux. Là encore, son montant dépend de la taille de la piscine et augmente au prorata du nombre de m².
Et valorisation
Après toutes ses étapes, le seul bonheur de pouvoir en profiter du matin au soir pourrait suffire. Mais au-delà du plaisir, une belle piscine se révèle un réel investissement. En cas de revente, elle représente en effet un atout supplémentaire de choix apportant une réelle plus-value à un bien immobilier.
En effet, selon le site d’estimation en ligne Meilleurs Agents, une piscine valoriserait la valeur d’un bien à hauteur d’environ 16 % de moyenne et près de 20 % concernant les maisons situées dans les régions où l’ensoleillement permet d’en profiter une large partie de l’année.
Au-delà d’un équipement de bienêtre à savourer en famille ou entre amis, la piscine se révèle donc une valeur sûre et un investissement prometteur. De quoi nager comme un poisson dans l’eau !
Intérieur
Décoration : le retour aux origines
De confinements en couvre-feu, nos intérieurs ont pris dans nos vies une place singulière. A la fois refuge et prison, nous n’avions plus qu’une envie, en sortir. Pour mieux y revenir
Aujourd’hui plus encore qu’hier, nous avons besoin de vivre nos intérieurs dans la liberté de nos personnalités et de nos envies les plus profondes.
A la fois intime et influencée par la mode, la décoration est un moyen d’expression à cultiver comme un jardin… pas si secret. Qu’aimons-nous cet été et surtout, qu’aimerons-nous cet hiver ? Quelques pistes.
Respiration naturelle
Déjà invitée de nos intérieurs depuis quelques temps mais plus que jamais rêvée et désirée, la nature s’impose, le vert persiste et signe, dans des coloris tendres et clairs ou vifs et plus foncés, tirant jusqu’à l’olive.
Couleur de l’espérance, il s’épanouit aux côtés des matériaux légers, rotin, paille et cannage, qui vont si bien avec l’été, se plaisant tout autant en compagnie des bois blonds pour la touche de modernité. Les papiers peints s’habillent de motifs végétaux géants, les rideaux de lin frissonnent. Apparition du bleu aussi. Méditerranéen, solaire, il nous emporte loin.
Des envies d’ailleurs
L’esprit est aux meubles de campings, chaises et fauteuils pliants, revêtus de cuir à l’intérieur, le kilim revient sur le devant de la scène, même et surtout usé, signe qu’il a déjà vécu. Bois, plâtres et céramiques vivent en harmonie.
On part en voyage… dans l’espace et dans le temps d’où sortent des objets désuets, autant de madeleines de Proust au parfum rassurant. Revoilà des franges sur un parasol, des assiettes à motifs anciennes qui nous rappellent l’enfance. La tendance est nouvelle, un brin nostalgique. Une sorte de ‘c’était mieux avant’ réconfortant. On file au grenier dénicher quelques trésors.
Revenir à l’essentiel
« Essentialisme brut ». Tels sont les termes employés par l’experte en tendances Elisabeth Leriche. Deux mots forts qui résonnent dans un air bouleversé par le changement climatique et la dématérialisation du monde.
Le besoin de retour à la nature se double d’un désir de réconciliation avec la terre, au sens le plus primaire de l’enracinement. Le design s’inspire d’une esthétique organique et primitive, les objets du monde sous-marin et de leurs lignes étranges. Les matières sont brutes, presque rugueuses, les aspérités s’affichent, la quête est émotionnelle et artisanale.
Bienvenue aux origines du monde, l’esprit est à la caverne transformé en cocon chaleureux et la céramique triomphe.
Effet seconde peau
Plus que jamais indétrônables, les Nudes se déclinent presque à l’infini. Mais n’allons pas croire qu’ils sont fades. A ne pas confondre avec les pastels, les terracottas offrent des nuances profondes ne reniant pas un brin de sauvagerie domestiquée. Du sable au rouge latérite, mille et une nuances ouvrent le champ des possibles.
A marier selon Elisabeth Leriche avec du vert de gris et du kaki, pour vivre notre moderne minéralité. Tonalité ultime pour sublimer l’hiver, la palette des cacaos devrait s’affirmer et venir réchauffer les jours les plus froids. Évocation de la terre toujours, déclinée dans les marrons les plus chaleureux.
Serez-vous adepte du Limitarianisme ? Ce nouveau courant privilégie malgré tout le confort et l’ergonomie mais en se contentant de peu, prônant un retour à l’essentiel non radical mais délibérément choisi, en faveur d’un monde éthique et durable. La frugalité heureuse en somme. Et si c’était ça la tendance à suivre résolument ?
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Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
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