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Un « café citoyen » en plein dans l’actualité !
Alors que s’ouvrait en fracas le Salon de l’Agriculture Porte de Versailles, écho à la colère des exploitants, le 8ème Café Citoyen s’est tenu samedi 27 février sur le thème : « L’agriculture durable sur notre île : qu’en pensez-vous ? ».
Et pourtant, a précisé en préambule Michel Terrasson Président du CESIR (Conseil Économique et Social de l’Île de Ré) et organisateur de la rencontre « cette coïncidence d’agenda est involontaire, nous avons programmé cette date sans imaginer la résonance avec les évènements ». Il faut croire que cette correspondance n’aura pas échappée aux acteurs du paysage agricole rétais venus nombreux à 15 heures au Bar à Quai à La Noue. Les cafés citoyens sont l’occasion de se réunir une fois par mois pour échanger autour de sujets inhérents à la vie de l’île, au coeur des enjeux liés aux spécificités économiques et environnementales du territoire.
Les bouchons du pont, la mutualisation des équipements sportifs ou l’éolien en mer sont autant de thèmes qui ont animé les séances itinérantes de ce moment d’expression démocratique. Apolitiques et ouverts à tous, les débats sont modérés par Didier Guyon et Michel Lardeux et traditionnellement précédés de l’intervention d’experts qui par leur connaissance du terrain encadrent la réflexion à mener. Cette 8ème édition était proposée en partenariat avec le GDAD (Groupement pour le Développement d’une Agriculture Durable), un jeune collectif d’exploitants engagés qui ont fait le choix d’une agriculture exigeante en matière de protection de l’environnement.
Main dans la main avec Oléron
Carole Pardell qui représente ce groupement actif a pris la parole pour poser le sujet et introduire les autres intervenants. Parmi ses préconisations, la mise en place de circuits courts pour lutter contre l’importation massive des produits que nous consommons est une priorité. Quelles actions pour « reprendre la main sur notre agriculture ? » Une question partagée par les cultivateurs de l’île d’Oléron qui font face aux mêmes problématiques. Depuis sa création en 2013, le GDAD travaille en synergie avec le GEDAR (Groupement d’Etude de Développement Agricole et Rural) d’Oléron. Christine Nadreau qui en est la Présidente, a évoqué la charte d’agriculture durable dont s’est dotée l’île dès 2011 en coopération avec Patrick Moquay (élu et ancien président de la CDC Oléron), également présent. Ce dernier a insisté sur la richesse des activités primaires, composantes identitaires de nos deux îles, appuyé par Dominique Chevillon (Ré Nature Environnement) qui clôtura les interventions en saluant les initiatives de la jeune génération représentée majoritairement dans l’assemblée.
Le sens du Bio
En ouverture de débat, Michel Lardeux a proposé de définir ce qu’on entend par agriculture durable. S’agit-il d’une agriculture raisonnée ? Conventionnelle ? Bio ? Est-ce un label ou un état d’esprit ? Si tous les professionnels se sont accordés à évoquer une agriculture citoyenne avant tout, incluant dans ses pratiques le respect de l’environnement mais aussi la dimension sociale ; la question de la certification bio a soulevé des échanges plus partagés. Bien que tous conscients que le précieux label a vocation à rassurer le consommateur, plutôt qu’à garantir une qualité de production ; les deux îles différaient néanmoins de point de vue. Considéré comme un plafond de verre administratif côté rétais, Christine Nadreau (GEDAR Oléron) a souligné l’importance de continuer le travail de conversion, Oléron ne possédant pas les nombreuses AOC qui font la renommée de nos produits.
Parmi les nombreux sujets au coeur du développement économique de nos activités primaires, le manque d’eau et les difficultés d’accès au foncier ont été évoqués, mais n’ont pas fait polémique comme le veut l’esprit de ces cafés.
Sur ce dernier point, Patrick Salez, venu en citoyen engagé et spécialiste de l’aménagement du territoire, a rappelé que suite au diagnostic rendu par la Chambre d’Agriculture à la demande du Comité de Gestion de l’Agriculture et de l’Environnement (CIGALE), il reste à « croiser les cartes des besoins et des habitats naturels pour intégrer l’avenir de l’agriculture au PLUi ».
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