Bouteilles immergées : l’aventure prend le large
Après un premier test dans des parcs à huîtres du Fier d’Ars ; un joli coup l’année dernière grâce à une cave plongée à 15 mètres de profondeur en baie de l’Aiguillon, le mariage terre-mer se poursuit avec une cuvée Fort Boyard annoncée…
C’est l’entreprise ostréicole familiale Dallet, qui la première accueillait dans la cabane d’Arnaud les bouteilles du vignoble vendéen Mercier. Une idée orchestrée par Eric Planchot, oenologue pour la Coop Atlantique en partenariat avec Mathias Burès (directeur de l’enseigne Hyper U Beaulieu). Fin 2018, la vente aux enchères de ces breuvages suscitait la curiosité des clients de l’hypermarché (ravis par là-même de soutenir la cause de la SNSM – Société nationale de sauvetage en mer- à qui les dons de cette opération inédite étaient destinés).
Après neuf mois de brassage sous les tables à huîtres ; valse improvisée dans les parcs du nord de l’île, de l’avis général, les conditions idéales en immersion avaient agi comme un accélérateur, permettant de découvrir « des blancs qui ont gagné en maturité, tout en conservant du pep’s ».
L’année suivante, en parallèle du dispositif de départ, l’exploitation mytilicole Marionneau se portait volontaire pour immerger un container en profondeur cette fois, tandis qu’Uniré entrait dans la danse en proposant d’associer les vignerons de l’île de Ré à la dégustation.
C’est ainsi qu’avec la complicité d’Etienne Blanchon et de Carole Pardell, tous deux investis à la pérennisation des 600 hectares de vigne cultivés sur l’île (elle, en charge de la transition durable et lui en tant qu’oenologue) ; des bouteilles d’Azuré rouge venaient compléter l’insolite cuvée marine lors de la « Foire aux vins 2019 » à Puilboreau.
Si l’expérience pouvait sembler relativement confidentielle, voire anecdotique à ses débuts elle augure à présent une série d’évènements qui portent l’ambition de faire rayonner le terroir charentais au delà de nos frontières.
Un projet soutenu par le Département pour être la vitrine du savoir-faire local
Rappelons-nous qu’en avril dernier, tapis rouge était déployé à une délégation chinoise en repérage, manifestement conquise par la visite de la Maison de négoce Hennessy et le Cognac Tasting Tour qui ponctuaient leur séjour dans la région.
L’intérêt pour notre qualité de vie est avéré, au delà de nos espérances peut-être oserons faire valoir ceux qui s’inquiètent de l’immense publicité qui promet d’entourer le passage du Tour de France ici, il n’empêche… Derrière la beauté des paysages se cachent des agriculteurs dont le savoir-faire mérite d’être saupoudré d’une pincée de « faire savoir » pour promouvoir leur contribution au développement économique et touristique du territoire.
Les protagonistes de la nouvelle étape de ce processus expérimental, Aunis, Saintonge et Charentes réunis ne s’y sont pas trompés, qui, comme Stéphane Villain (Le président d’Infiniment Charentes et vice-président du Département assurait apporter son appui à la concrétisation de l’opération) entendent profiter du levier de communication d’un tel évènement.
Dans quelques mois, il s’agira de disposer dans l’une des salles du mythique Fort des tonnelets de pineau Guerin et de Cognac Meukow (l’une des dernières entreprises indépendantes du secteur à assurer la relève générationnelle). « Nous espérons reproduire les élevages en vieillissement d’eaux de vie pratiqués en Écosse. Dans les châteaux de l’archipel du nord de la Grande-Bretagne, il est d’usage de placer les whiskies sous le niveau de la mer », explique Éric Planchot. « On sent les embruns qui ont un impact sur le boisage ».
Les petits fûts (Ils seront confectionnés sur-mesure) et les bouteilles intégreront le Fort en mars. Le public devra attendre fin septembre pour la dégustation et la vente aux enchères toujours au profit de la SNSM.
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