Bilan de saison
NORD DE L’ÎLE DE RÉ
Soulagement pour certains, déception pour d’autres
Dans le nord de l’île comme sur tout le territoire rétais, les conditions météo lors du lancement de saison ont fait craindre le pire aux professionnels du tourisme. Dans la majorité des cas, le reste de la saison a largement rattrapé ces débuts balbutiants, notamment grâce à une clientèle étrangère en augmentation.
Les trombes d’eau des mois d’avril et mai ne sont aujourd’hui plus qu’un lointain souvenir dans le nord de l’île de Ré. Les professionnels qui ont bien voulu nous répondre en ce début novembre l’ont fait pour la plupart le sourire aux lèvres. À commencer par ceux du secteur de l’hébergement. Les campings qui auraient pu souffrir plus que les autres des conditions météo sont tous ravis de leur saison. Le camping Les Baleines à Saint-Clément par exemple, spécialisé dans les emplacements nus avec seulement 24 locatifs sur 173 emplacements, a affiché complet très rapidement. « Jusqu’au mois de juin bien sûr ça été très compliqué à cause de la météo », explique Élise Marot, l’adjointe de direction. « Mais contrairement au reste de la Charente- Maritime d’où nous avons des retours pas terribles concernant le mois de juillet, pour nous ça a bien repris dès le début des vacances. On a affiché complet de début juillet à fin août et on a vite rattrapé notre retard. On a même eu cent départs le jour de la fermeture le 21 septembre ! »
« Plus de peur que de mal »
« Plus de peur que de mal », c’est ainsi que Marina Ducharme résume la situation. La directrice de l’hôtel Le Sénéchal à Ars-en-Ré dit avoir craint le pire au printemps. « Ça se termine bien, mais c’est vrai qu’au début, entre la météo et les élections, on a eu bien peur. Surtout que depuis quelques années, il y a de moins en moins de réservations et beaucoup plus de dernières minutes. Un phénomène qui s’est confirmé cette année : en attendant le résultat des élections et que le temps s’améliore, les gens ne faisaient rien. Ça été stressant et difficile à gérer. Mais finalement les clients sont venus, et même le mois de juin a bien marché sur les week-ends. Dès le 10 juillet on a eu du monde régulièrement. La Toussaint a bien marché la deuxième semaine, pas la première, mais nous avons des réservations jusqu’au 11 novembre. Au final, c’est une bonne saison, » conclut Marina Ducharme.
Les étrangers au rendez-vous
Même bilan aux Portes-Ré. Le Concept, seul hôtel de la commune, a affiché complet tout l’été, tout comme le camping Le Phare, dédié uniquement à des locatifs haut de gamme. Tous parlent de la place prépondérante qu’a prise la clientèle étrangère. « Ça a été un peu dur à lancer début juillet, mais les Anglais sont arrivés et nous ont bien aidé à rattraper la saison » explique Morgane Lejeune, la responsable de l’hébergement au camping Le Phare. « Je dirais qu’on a eu à peu près 70 % de clients étrangers sur l’été, alors qu’on est habituellement plus sur du 50/50. » Un pourcentage également en hausse au camping Les Baleines, selon Élise Marot. « En 2024, on est à 50 % de clientèle étrangère, alors que l’année dernière on était à 40%. On l’a senti dès janvier sur les réservations, avec notamment les Allemands qui viennent en famille. »
Si la tendance est au beau fixe dans l’hébergement, certains établissements ont néanmoins dû opérer quelques modifications pour s’adapter à une demande en constante évolution. C’est le cas de l’hôtel Le Clocher à Ars, qui, afin d’inciter la clientèle à réserver malgré une météo incertaine, a fini par revoir ses conditions générales de vente. « C’est la première fois en quatorze ans que ça m’arrive », détaille Charline Duval, gérante de l’établissement. « Après un mauvais mois d’avril et face aux incertitudes côté météo, j’ai décidé d’assouplir les conditions d’annulation. Au final, la saison n’est pas mauvaise, mais ça a démarré très tardivement et on a eu du mal ensuite à récupérer ce qu’on n’a pas fait au printemps. Nous sommes un des rares hôtels familiaux de l’île et nous n’avons pas la force de frappe des gros groupes d’hôtellerie. »
Côté restauration en revanche, Le Clocher a très bien tourné, tout comme La Villa à Saint-Clément-des-Baleines, dont Charline Duval est également co-gérante. « Au Clocher comme à La Villa, on a moins souffert que d’autres restaurateurs », estime-t-elle. « On a une clientèle fidèle de locaux et de résidents secondaires. Les saisons se raccourcissent clairement, tout s’est joué sur la deuxième quinzaine de juillet et le mois d’août. Le début du mois de septembre a été correct et la Toussaint a très bien marché. Oui, globalement on est content. » Même son de cloche chez d’autres incontournables du nord de l’île, Le Café du Phare à Saint- Clément ou encore Le Commerce à Ars. Là encore, la présence en hausse des étrangers s‘est faite sentir. « On a eu encore plus d’étrangers que l’année dernière, oui. Des Anglais, Allemands, Belges, Hollandais », estime Christophe, le directeur du Commerce. « Nous avons besoin de tout le monde, mais heureusement qu’ils étaient là ! Au final nous n’avons pas été trop impacté par la météo et c’est une saison plutôt bonne, » complète-t-il.
Les loueurs de vélo, plus sensibles à la météo, semblent quant à eux avoir vécu une saison plus compliquée. Si Beach Bikes à Loix affirme avoir réalisé une très bonne saison, ce n’est pas le cas de Cyclo Loix ou encore de Christophe Dessables, gérant de deux magasins Cycland à Arsen- Ré. Ce dernier déplore une saison très mitigée. « En avril, juin et septembre, j’ai fait les pires trois mois de mes dix années d’activité », dit-il. « Heureusement, ce n’est pas non plus la pire saison que j’ai connue, grâce au mois d’août qui a été excellent. »
Aurélie Bérard
INTERVIEW – BRUNO ETIEMBRE
Croisières Interîles en légère progression
Les bateaux reliant Saint-Martin de Ré à l’île d’Aix, en passant par Fort Boyard et pour certains d’entre eux par le port de La Rochelle, sont en activité de début avril au 25 septembre. Le directeur commercial Bruno Etiembre nous commente la saison.
Au départ de Saint-Martin de Ré, les Croisières interîles ont connu une saison légèrement meilleure que celle de 2023, mais en dents de scie. L’avant saison n’a pas été terrible, hormis le pont de l’Ascension qui regroupait cette année deux jours fériés et a bien dopé l’avant-saison. Juillet a mis du temps à démarrer, nous avons fait un très beau mois d’août et septembre a été un peu moins bon que la moyenne, du fait de la météo.
La fréquentation étrangère est globalement remontée, notamment les Allemands, Belges et Espagnols, pour retrouver son niveau d’avant- Covid, soit environ 15 % de la fréquentation totale.
Nous nous sommes fait la réflexion collective, avec d’autres sites et activités de loisirs, que si durant les années Covid et celes qui ont suivi la fréquentation en juillet avait explosé, on retrouve désormais celle d’avant 2018/2019 ; la fréquentation faible de ce mois de juillet 2024 rejoint celle de ces années-là, et on a plus d’étrangers.
La navette maritime île de Ré-La Rochelle a légèrement progressé en fréquentation (+ 1%) et en chiffre d’affaires (+ 4 %), elle s’inscrit de plus en plus dans le paysage. »
Propos recueillis par Nathalie Vauchez
SUD DE L’ÎLE DE RÉ
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses.
D’avril à l’après vacances de la Toussaint, les saisons touristiques rétaises s’étirent d’habitude bien au-delà du coeur de l’été, mettant dans les starting-blocks l’ensemble des professionnels du secteur dès les vacances de Printemps. Mais cette année il a fallu compter avec des facteurs indépendants des meilleures volontés… et faire avec.
Météo dépendance
Printemps quasi-absent et début d’été frileux n’ont pas été compensés par un septembre tout aussi maussade. Après s’être imposés tout l’hiver durant, pluie et grisaille n’ont laissé aucun répit, sauf pour l’Ascension qui, de l’avis des professionnels, a été le seul vrai réjouissant week-end d’un « début de saison compliqué jusqu’au 30 juin, assorti d’un mois de juillet un peu moins bien que d’habitude », résume Anne Latour de l’hôtel restaurant L’Océan au Bois-Plage. Propos identiques à Saint-Martin : derrière les hauts murs de l’établissement quatre étoiles La Baronnie Hôtel et Spa, Florence Pallardy confirme « plusieurs mois très décevants ».
En août heureusement, tout le monde est retombé sur ses pieds, avec notamment l’apport de la clientèle étrangère. A Saint-Martin Florence Pallardy, se réjouit de « la fidélité de sa clientèle, française comme étrangère », Anglais, Allemands, Hollandais mais aussi Irlandais et Ecossais n’ayant pas boudé nos rivages à la météo capricieuse.
Septembre et octobre ? Pas terrible et toujours pour les mêmes raisons. Mais « on s’en est plutôt bien sortis compte tenu de la météo catastrophique », estime-t-on à l’hôtel La Jetée à Saint-Martin. A noter également, l’intérêt d’une offre élargie à la clientèle extérieure aux hôtels. Ainsi le brunch de La Baronnie a-t-il « très bien marché, de même que la fréquentation du spa et les soins proposés » explique Florence Pallardy, tandis qu’au Bois-Plage, Anne Latour note quand même une certaine modération au restaurant, notamment côté vins en bouteille.
Dans les campings et hôtels de plein air ? Difficile d’interroger les grandes structures déjà closes à l’heure de notre bilan. Du côté de Saint-Martin, la Secrétaire Générale des Services Pascale Schwartz constate une baisse globale du chiffre d’affaires du camping municipal, chiffre qu’elle n’a pas encore analysé en détail mais quand même. « Nous avons fait -18% en avril », souligne-t-elle pour exemple, insistant sur « un mauvais démarrage qu’il a été difficile de redresser ». Extra muros, la saison a en revanche été positive pour François Vérez au Slow Village Ile de Ré. Il faut dire que le club familial mise aussi beaucoup sur les à-côtés, s’ingéniant à proposer activités et animations en tous genres, s’adressant aussi à une clientèle extérieure. « Notre objectif est aussi d’être là pour les habitants à l’année », précise le directeur d’exploitation, prévoyant un programme enrichi en 2025 après une période de travaux cet hiver.
Plus loin, le camping municipal couardais Le Rémondeau conclut plutôt bien une année intermédiaire, son modèle économique devant être réinventé pour compenser la cession d’une partie de son terrain à la CdC.
Pour conclure, restons positif : si la première semaine des vacances de la Toussaint a été un peu molle, la seconde a retrouvé du peps pour se conclure par un week-end de la Toussaint auréolé de soleil, tandis que celui du 11 novembre ne s’annonçait pas trop mal. Reste cette météo dépendance évidente : « il ne fait pas beau depuis octobre 2023 alors les gens ont aussi été chercher le soleil et on peut les comprendre », souligne, philosophe, Anne Latour au Bois-Plage.
Plein soleil sur la culture
Ceci explique peut-être cela mais enfin pas que… quand la météo se fait grise, rien de tel que les musées. A celui du Platin à La Flotte, Romain Masson constate « une bonne saison dans l’ensemble ». Succès pour ateliers et animations reprogrammés après une année blanche en 2023. Même satisfecit pour la seconde année de l’exposition Loisirs en Ré, sans oublier le coup de projecteur sur les vieux gréements dans le cadre des Sites en scène et les quarante ans de l’association Flotille en Pertuis. Et si juillet a là aussi été plus calme, août a été positif ainsi que septembre, porté par les Journées du Patrimoine. Enfin, « grosse demande sur les vacances de la Toussaint », souligne le responsable du musée flottais, évoquant aussi une importante communication mais aussi « le réaménagement de l’espace visiteurs et une présentation du musée à l’extérieur », sans oublier un escape game « fonctionnant très bien ».
A Saint-Martin, Christelle Rivalland ne peut que se réjouir : la fréquentation du musée Ernest Cognacq a battu tous les records avec plus de quinze mille cinq cents visiteurs. Une « excellente saison » agrémentée par la réouverture du parcours muséal qui fut sans aucun doute un temps fort augmentant l’attractivité du musée. Ajoutons-y plus de sept cents ateliers pour les enfants et plus de deux mille deux cents personnes au rendez-vous des spectacles, conférences et évènements nationaux telles les journées du patrimoine qui ont illuminé septembre. « Juillet était bizarre », concède Christelle néanmoins, préférant conclure sur une fréquentation à la hausse des animations familiales.
Qu’en conclure ? A l’heure où il est si facile de partir (et pas forcément pour très cher) trouver le soleil là où il est, les aléas de la météo ne peuvent qu’impacter le dynamisme des saisons rétaises. Ne reste plus aux professionnels qu’à rivaliser d’imagination pour proposer d’autres activités comme autant d’alternatives. Les professionnels du tourisme gardent le cap mais il ne faudrait sans doute pas plusieurs années comme ça…
Pauline Leriche Rouard
MOBILITÉ
RespiRé en légère baisse
A l’image des statistiques de passages du pont de l’île de Ré (voir tableau), l’analyse de la fréquentation des navettes du réseau RespiRé entre avril et septembre 2024 révèle un tassement, très marqué pour les navettes du pont et plus léger pour les navettes estivales, le périmètre de celui-ci ayant varié en 2024 versus 2023 avec l’apparition de la navette H entre La Couarde et Saint-Martin.
La fréquentation des navettes du pont a baissé de – 23 % en 2024 versus 2023, « liée à une météo mitigée durant toute la saison, défavorable aux excursionnistes (plage) » nous explique le Département de la Charente-Maritime. Ce sont ainsi 84 257 voyages qui ont été enregistrés en 2024, contre 114 616 en 2023.
Pour les navettes estivales (A à H) RespiRé, qui desservent et relient les villages, « malgré de nombreux ajustements apportés pour améliorer la qualité du réseau RespiRé, la fréquentation affiche une baisse de 2 % par rapport à 2023, en raison des conditions météo et de la diminution du nombre de visiteurs sur l’île de Ré. » Toutefois l’intégration en 2024 de la nouvelle navette H (la Couarde-Saint- Martin) dans ces statistiques, qui a rencontré « un succès significatif », contribue à compenser en partie la baisse des lignes A à G (seule la ligne E progresse). Ainsi, au total, 101 301 voyageurs ont fréquenté les navettes intra-îles entre avril et septembre 2024, contre 103 498 en 2023. A périmètre comparable, si l’on enlève les 12 228 passagers de la ligne H (qui placent celle-ci en 3ème position des navettes dès l’année de son lancement), la fréquentation 2024 aurait été de 89 073 voyageurs, soit une baisse de – 14 %.
Le transport à la demande a progressé avec une fréquenttaion de 3668 voyages d’avril à septembre 2024, contre 3455 en 2023. Il concerne davantage la population permanente. Concernant le vélo-taxi au Phare des Baleines, 8465 voyageurs en ont profité cette année.
Informations recueillies par NV
CHARENTES-TOURISME ET DESTINATION ÎLE DE RÉ
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
EN CHARENTE-MARITIME
Une fréquentation de -2,5%
Sur cette période, la fréquentation en Charente-Maritime a diminué de -2,5 % par rapport à 2023. D’avril à juin, la fréquentation a diminué de -2,5 %, marquée par une baisse importante de – 15 % pendant les vacances de printemps et le week-end de Pentecôte. Malgré un rebond significatif à l’Ascension (+10%) et en juin (+5%), cela n’a pas permis de compenser la baisse.
Les résultats de l’été ont également été contrastés : baisse de fréquentation de – 7,5 % en juillet, du fait d’un calendrier moins favorable et des élections, progression de +5 % en août.
En septembre, la fréquentation a reculé de -2,5% mais les vacances de la Toussaint ont enregistré un rebond notable de +10 %, avec une 1ère semaine à +2,5 % et une seconde semaine (recouvrant le WE de la Toussaint) à +15 %, grâce à une météo nettement plus favorable qu’en 2023 et un calendrier avantageux avec le WE prolongé du 1er novembre.
Les îles (Ré, Oléron, Aix) connaissent des résultats similaires à ceux de la moyenne départementale, avec une baisse de – 2,5 % sur l’ensemble de la saison.
Les enquêtes de conjoncture révèlent que l’inflation a continué de peser sur le pouvoir d’achat des touristes, influençant leur comportement de consommation. Une majorité des professionnels ont observé une réduction des dépenses des visiteurs et une baisse consécutive de leur chiffre d’affaires.
Belle progression pour les locations saisonnières
Les locations saisonnières ont progressé de +13 % d’avril à septembre 2024 versus 2023, avec des pics en été (+16%) et en septembre (+11%). La fréquentation hôtelière a reculé de – 2%, recouvrant une hausse de +3% cet été (+10 % clientèle étrangère, +1% clientèle française). L’hôtellerie de plein air semble être restée stable, en légère progression (données non encore disponibles). Sites et activités de loisirs ont connu une fréquentation mitigée. Les nuitées françaises ont reculé de -2,5% sur l’ensemble de la saison, les nuitées étrangères sont restées stables, avec en tête les Britanniques, Allemands et Néerlandais.
Au 1er novembre, les réservations pour les locations saisonnières en Charente- Maritime affichent une progression de +4% pour les vacances de fin d’année.
SUR L’ÎLE DE RÉ
Des nuitées en locations en baisse de -7 %
« La saison d’avril à octobre 2024 a été marquée par la météo capricieuse, l’inflation, les élections, le contexte géopolitique, la concurrence. Cela se traduit par une baisse de – 7% de nuitées en locations versus 2023 mais tout de même + 1,9 % versus 2019 (année de référence avant Covid – NDLR) », écrit Destination Île de Ré.
Ainsi, si le taux d’occupation des meublés entre avril et octobre est passé de 28,80 % en 2019 à 27,30 % en 2023 et 26,18 % en 2024, le nombre de nuitées réservées est passé de 237 901 en 2019 à 260 837 en 2023 et 242 374 en 2024. Parallèlement, on constate un nombre de locations en baisse sur les plateformes, en moyenne de -4,25 % d’avril à octobre 2024, versus 2023.
Le top 3 des hébergements sur l’île
Le top 3 des hébergements sur l’île de Ré est composé des campings (33 %, -3 points versus 2023), les locations meublées (28 %, -7 points versus 2023) et les hôtels (14%, +4 points versus 2023), les camping-cars/vans arrivant en 4ème position.
Le top 3 des provenances
Les Français ont représenté 74 % des visiteurs (-7 points versus 2023), les habitants du Royaume-Uni 8 % (+3 points) et les Belges 6 % (+1 point).
Des durées de séjour réduites
Les durées de séjour se sont réduites : ainsi en 2024 les séjours de 2 à 6 nuits ont-ils représenté 75 % des séjours, en progression de 12 points versus 2023. A contrario les séjours de 7 nuits et plus, représentant 21 % des séjours, ont baissé de 11 points ; Les séjours d’une nuit représentent 4%, en baisse d’un point.
Attentes et satisfaction des visiteurs
Destination île de Ré a relevé une attention plus particulière au rapport qualité/prix/concurrence et une hausse notable des demandes d’emplacements nus pour tentes, caravanes, campingcars/ vans. Selon l’office de tourisme de l’île de Ré, si la très haute saison ne démarre plus avant le week-end du 20-21 juillet, tendance qui se confirme depuis 2018/2019, par contre la saison s’étire d’avril (Pâques) à octobre (Toussaint). Il constate aussi une « hyperconcentration » de l’activité dite de très haute saison sur trois semaines à partir du 3 août 2024, avec de nombreuses demandes de dernière minute en août.
La baisse de fréquentation de l’île de Ré sur cette saison 2024 se constate aussi au regard du nombre de visiteurs dans les bureaux d’accueil touristique des communes : 271 893 visiteurs, soit -9,6% versus 2023.
Mesurée via 21 750 avis analysés sur 184 établissements observés sur les plateformes, la note attribuée à l’île de Ré pour ses prestations est de 8,7/10 (+0,2 point versus 2023).
Parmi les points de vigilance figurent sans surprise le stationnement noté 3,8/10 et le rapport qualité/prix noté également 3,8/10, ces deux items sont en très légère amélioration versus 2023.
Informations recueillies par Nathalie Vauchez
INTERVIEW STÉPHANE VILLAIN
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
Ré à la Hune : Quel bilan dressez- vous de la saison en Charente-Maritime ?
Stéphane Villain : Depuis les vacances de printemps et jusqu’à fin juillet, la saison a été très maussade, entre les vacances de Pâques mal placées (n’incluant pas le lundi de Pâques), le mauvais temps, puis les JO, un pouvoir d’achat en berne et une anxiété générale, ainsi que les élections anticipées en France. A partir d’août, on a observé une petite embellie en termes de fréquentation, mais avec un panier moyen nettement inférieur aux années précédentes. Les vacances de la Toussaint ont été un peu mieux en fréquentation, mais je suis certain que là aussi le panier moyen a été en baisse, liée au contexte d’aujourd’hui. Par exemple, sur la Vélodyssée, sur trois ans la consommation moyenne est passée de 71 € à 59 €. Aujourd’hui, les vacanciers font très attention à leurs dépenses, ils réduisent le nombre de jours de leur séjour, pour pouvoir maintenir leurs activités : ainsi les activités de loisirs comme l’Aquarium ou les Croisières s’en sortent bien, tout ce qui a trait à la nourriture, notamment les restaurants, a diminué et la catégorie des hôtels a parfois été à la baisse.
Le fait qu’il n’y ait pas ou très peu d’entrée de gamme est-il spécifique à l’île de Ré ?
Oui, on a cette entrée de gamme sur le pays rochelais, avec par exemple le auberges de jeunesse et sur le rétrolittoral les campings sont accessibles. C’est vrai que le haut de gamme se maintient, mais le manque de revenus des touristes se fait sentir sur le moyen de gamme.
Observe-t-on de nouvelles tendances ?
Oui, un exemple, la génération Z consomme ses vacances de façon un peu différente, au confort privilégié par ses aînés elle préfère le « roots », privilégie l’authentique, elle veut vivre une expérience qui lui est propre et la dimension environnementale est prise en compte, cette génération est plus écoresponsable, vigilante sur ses déchets, sa consommation d’eau, elle vit ses vacances très différemment. Par exemple, ici et là, les hébergements sous forme de cabanes perchées dans les arbres apparaissent de plus en plus, tout comme d’autres hébergements plus particuliers. On accompagne ces nouvelles tendances.
Autre exemple, les images de belles plages statiques ne suffisent plus, il leur faut des plages actives, avec des espaces dédiés aux activités, il va falloir qu’on adapte notre littoral, y compris aux nouvelles technologies et activités. Le maillot de bain et la bouée c’est fini !
Quels sont les enjeux auxquels Charentes-Tourisme et les acteurs touristiques doivent répondre ?
L’un des sujets importants est l’Intelligence Artificielle, avec par exemple les Chatbot (agent conversationnel), les métavers de destination : Charentes- Tourisme a été la première agence de développement touristique à créer un tel métavers, au printemps dernier. Toutes ces nouvelles technologies vont être très prégnantes. La réalité virtuelle se développe, les gens vont pouvoir voir dans l’espace virtuel ce qu’ils pourront vivre durant leur séjour. Tout cela plaît aux jeunes. Evidemment, il ne faut pas oublier les seniors et différencier nos modes de communication et les expériences touristiques proposées.
Un autre enjeu concerne la taxe de séjour, dont la répartition entre tous les acteurs institutionnels : EPCI, Département et Région va être nécessaire, une partie de cette taxe doit revenir aussi à la Région.
A mon avis, il faudrait aussi différencier le montant de la taxe de séjour, afin de l’adapter aux revenus : elle devrait être diminuée pour les touristes ayant moins de pouvoir d’achat, établie en fonction des revenus, là je parle en tant que président d’ADN tourisme au plan national.
Comment accueillez-vous la nouvelle législation qui se profile sur les meublés de tourisme tels les logements Airbnb ?
Cette évolution va donner aux maires la possibilité de gérer leur parc résidentiel de tourisme, ils pourront réglementer sur certains secteurs et Charentes-Tourisme va accompagner ce mouvement. La défiscalisation des locations saisonnières va passer de 70 % à 30 %, ou 50 % pour les logements classés, ce qui va inciter un certain nombre de loueurs à monter en qualité. Cette nouvelle fiscalité pourrait profiter aux hôtels et campings premiers prix.
Propos recueillis par Nathalie Vauchez
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