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Bernard Dorin convoque ses souvenirs
A l’origine démarche personnelle, son livre Mémoires d’un Rétais est finalement édité.

L’étonnante musicalité de la sonnette avertissant de notre arrivée nous surprend toujours. Nul doute que nous entrons dans l’univers d’un musicien ou a minima d’un passionné de musique. Un peu des deux finalement si l’on se réfère à son père William, virtuose du hautbois entré dans la musique militaire à Paris et bien sûr à Bernard, bercé dans la musique dès l’enfance et fondateur des Saisons musicales en Ré.
Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons M. Dorin en sa demeure boitaise et nous savons déjà que nous avons tout notre temps. Car voilà bien un incorrigible et attachant bavard, de ceux qui, au fil de ses digressions, nous apprend toujours quelque chose.
Mémoire d’un Rétais
Le parcours d’une vie mais aussi le témoignage d’une époque. Ici, sur l’Ile de Ré qui l’a vu naître le 10 août 1936 au Bois-Plage, à Paris où il passera son enfance mais aussi ailleurs, bien plus loin, au rythme d’une carrière à l’international. Bernard Dorin est de la génération des Trente Glorieuses, a connu les peurs de la Seconde Guerre mondiale, les joies de la Libération, l’incroyable bouillonnement des années 1960 et… le premier tracteur mutualisé de l’Ile de Ré, au Bois- Plage, dans les années cinquante. Ce qui semble tout aussi important pour lui que son intégration dans la multinationale 3M ou sa carrière de sportif de haut niveau. Car Bernard Dorin est avant tout Rétais. Quoi qu’il ait fait et où qu’il aille, c’est toujours ici, sur ce petit bout de terre atlantique passé en quelques décennies de la pauvreté à la richesse qu’il a ses racines, profondément ancrées dans cette demeure familiale boitaise si riche en souvenirs.
Et autant de tranches de vie
Sous la plume de notre confrère de Sud-Ouest Jocelyne Bargain, Bernard Dorin raconte et se raconte. De ses premières années, alors que ses parents ont quitté Ré pour Paris, il garde mémoire de la peur. Celle de la guerre et des bombes, tombant parfois à quelques mètres du lieu où il habite à Clamart. L’Ile de Ré est alors un refuge… jusqu’à ce qu’elle soit elle aussi occupée. Puis vient le temps de la renaissance, le petit Bernard grandit et ses passions avec. Celle du sport et des ses valeurs, la volonté, le dépassement de soi, l’esprit d’équipe. Une carrière d’ingénieur suivra, Bernard Dorin n’hésitant jamais à changer lorsque le besoin se fait sentir. Car voilà, il déteste par-dessus-tout s’ennuyer. Il deviendra son propre patron et cela n’a rien d’étonnant. Rien de surprenant non plus à ce qu’une fois à la retraite, il s’investisse dans le monde associatif. Amis de l’Ile de Ré, Conseil de développement, Ré Tennis club boitais et l’apogée peutêtre avec les Saisons musicales en Ré, où Bernard Dorin unit son sens de l’engagement associatif à une autre passion, la musique. Une tranche de vie sur laquelle il fait aujourd’hui « un constat d’échec » un peu sévère.
Un travail de perfectionniste
Incroyablement prolixe, Bernard Dorin a dû donner du fil à retordre à Jocelyne Bargain, qui reconnaît avoir avec lui « refait le monde plus d’une fois mais avec plaisir ». C’est sur son impulsion d’ailleurs que ces ‘mémoires’ prendront une tournure publique alors qu’elles étaient à l’origine privées, le parcours de Bernard Dorin ayant capté l’attention du directeur des éditions La Geste. Entre entretiens, écriture, relecture et réécriture auxquels il faut ajouter certaines recherches pour Jocelyne, la naissance de cet ouvrage aura pris bien plus d’un an.
Reste en fil des pages, un fil conducteur : la personnalité entière de Bernard Dorin, un homme à la curiosité insatiable, ne reculant jamais devant les occasions d’apprendre, de découvrir, de rencontrer, et doté d’une énergie exemplaire. « Le travail ne tue jamais », assure-t-il. Ajoutons à cela un sens de l’autocritique « rare », selon sa complice de plume. Car Bernard Dorin ne « regrette rien », pas même ses échecs qu’il reconnaît volontiers, y voyant une source d’enseignement bien sûr. Son récit est un parcours, un témoignage et finalement une humble leçon de vie.
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Vos réactions
Hé Pauline! une interview d’écrivain (surtout!) devrait être exempte d’erreurs d’expression;: » …ces mémoires prendront…alors qu’elles étaient… » Désolé, chère madame , »mémoires « au pluriel, au sens de récit-écrit-autobiographique, est du genre masculin! (Pas interdit de rectifier dans un No à suivre!)