Benjamin Gilard : un Rivedousais talentueux et généreux
Le 15 octobre dernier, Benjamin Gillard a remporté le Concours des Ecaillers 2022 à la Cité de l’huître de Marennes, une nouvelle victoire qui vient compléter son palmarès déjà très impressionnant pour son jeune âge
En effet, le Rivedousais âgé de 25 ans est meilleur apprenti de France 2018, mais ce n’est pas tout, déterminé et passionné par son métier, il enchaîne les concours et les expériences professionnelles tout en donnant beaucoup de son temps à la transmission de sa passion…
Une passion depuis le collège
C’est en classe de 3ème que le déclic a eu lieu pour Benjamin Gilard. Alors qu’il devait choisir un lieu de stage pour sa semaine “découverte d’un métier”, c’est dans la poissonnerie d’un supermarché qu’il décide de le faire. Avec une mère mareyeuse et un grand-père pêcheur-mytiliculteur, les gènes y étaient pour quelque chose dans ce choix…
Par la suite, le jeune homme a fait quelques années d’études dans le commerce afin de se spécialiser dans la vente de produits de la mer, puis a fait le choix de faire un CAP et un bac professionnel poissonnier-écaillertraiteur à Arcachon. En parallèle, Benjamin a emprunté vingt-cinq mille euros afin de développer ses compétences au maximum et pouvoir s’acheter ses fournitures et sa marchandise pour participer à des concours dans toute la France.
Cela a payé puisqu’en 2018, il est devenu meilleur apprenti de France et champion régional et champion de France dans sa catégorie. “Grâce à cela, je suis parti faire les championnats du monde avec l’équipe de France en Russie et, même si mon métier n’était pas représenté, cela a été une expérience incroyable pour moi”, nous confie Benjamin. Cette année-là il a également gagné le concours du meilleur jeune écailler à Marennes-Oléron. Il a ensuite enchaîné plusieurs professions en tant qu’agent de maîtrise, chef écailler ou encore chef poissonnier, “je voulais voir tout ce qui était lié à la poissonnerie à la fois sur les marchés, en grande distribution et dans la restauration pour avoir une vue large sur ce métier et me faire une idée sur ce qui me plaisait vraiment”, nous explique-t-il.
Des projets et de la générosité
En 2019, Benjamin a fait une formation avec la Chambre des Métiers de La Rochelle, dans le but de créer son entreprise. Avant d’aboutir à ce projet, il s’est fait embaucher à l’hôtel-restaurant Le Richelieu afin de passer un niveau d’étude supérieur, équivalent à un BTS afin d’être formateur pour adulte et être le plus polyvalent possible dans sa future poissonnerie. “Ceci me permet désormais d’aller former des jeunes dans des écoles sur mon temps libre, sachant que les valeurs de partage et de transmission, celles de meilleur apprenti de France, ont toujours été des valeurs importantes pour moi. J’aime appuyer sur le fait que lorsque je vais dans un concours mon objectif est de partager, de prendre du plaisir, de revoir les copains, d’avoir cette certaine excellence, après si on gagne tant mieux, mais ce qui compte avant tout c’est le plaisir d’échanger”, ajoute-t-il avec enthousiasme. Depuis deux ans, Benjamin est également “ambassadeur métier” de la Nouvelle- Aquitaine, qui est le réseau créé par la Région. Il est ainsi amené à faire des interventions avec la Chambre des Métiers dans des écoles pour présenter sa profession aux jeunes générations et, cette année, il a aussi organisé les WorldSkills, les Olympiades des métiers qui ont eu lieu à Bordeaux.
Si Benjamin est généreux dans son métier et envers ses semblables, il l’est aussi envers des gens qu’il ne connaît pas mais qui méritent qu’on les aide. En effet, il organise ou participe souvent à des événements caritatifs. Il avait notamment organisé, sur l’esplanade de la mer à Rivedoux, une dégustation de fruits de mer au profit des blouses blanches pendant la période Covid et il a renouvelé cela il y a quelques mois au profit de la forêt de Gironde qui a subi des incendies cet été. “Je suis très attaché au bénévolat, j’aime donner de mon temps pour des causes, ça me tient réellement à coeur”, nous confie-t-il humblement.
Actuellement, Benjamin peaufine les questions administratives pour pouvoir aboutir à sa création d’entreprise. “Il s’agira d’une poissonnerie artisanale 2.0, je garde encore le secret sur les détails du projet et sur le lieu, mais je souhaite faire quelque chose qui n’existe pas encore, avec des méthodes de travail différentes tout en continuant à prendre autant de plaisir dans mon métier”, ajoute-t-il. Parallèlement, il prépare le Championnat de France suite à sa première place au Concours des Ecaillers de Marennes. “Je donnerai le maximum comme d’habitude pour rendre fier mon fils et, peu importe l’issue, comme je le dis à mes apprenants, seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement, réussiront brillamment”, conclue-t-il. La suite donc, au prochain épisode… Bonne chance Benjamin !
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