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Barrage filtrant aux deux extrémités du Pont de Ré : des bouchons records sur Ré et La Pallice !

Bienvenue chez nous ! Plus de 200 mytiliculteurs et ostréiculteurs du littoral charentais, de la Sèvre niortaise jusqu’à La Tremblade, venus des bassins de Marennes, Oléron et Ré, de la Baie de l’aiguillon, Marsilly, Charron, Esnandes… se sont réunis ce samedi 19 juillet, dès 7 h 30, pour mettre en place un barrage filtrant aux deux extrémités du Pont de Ré. Objectif : attirer l’attention de tous sur la surmortalité des huîtres et des moules.
10 000 emplois directs et indirects menacés dans la mytiliculture et l’ostréiculture

L’opération mise en place par le Comité Régional des Conchyliculteurs a causé de très importants bouchons de part et d’autres du pont, sur un week-end de transhumance touristique. Les automobilistes patients pris dans les bouchons ont en grande majorité compris ce cri d’alarme pour alerter les pouvoirs publics sur les problèmes de surmortalité des huîtres et des moules, la baisse récurrente de la production depuis plusieurs années et demander des mesures de protection environnementales sur le littoral de Charente-Maritime.
Une présomption de causes environnementales pour une mortalité inexpliquée
« La totalité du cheptel en baie de l’Aiguillon est décimé, victime d’une mortalité subite dans le 2 ème bassin de production mytilicole français, avec 400 hectares de filières et de bouchots pour 10 000 tonnes de production annuelle » selon Benoit Durivaud, président du syndicat des mytiliculteurs du pertuis breton. « La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), ont constaté cette mortalité dont la cause est aujourd’hui encore inconnue. Les tempêtes de l’hiver, une pluviosité abondante, des lâchers d’eau douce des marais, et une présomption de causes environnementales pourraient être à l’origine toujours inconnue de cette mortalité subite. »
Des exploitations en grandes difficultés
« Les aides financières attendues pour subvenir aux difficultés des exploitations touchées par des calamités agricoles souffrent de l’ajournement du rapport de l’Ifremer. Nos parlementaires Olivier Falorni, Suzanne Tallard, et la Préfecture, se sont faits l’écho de nos grandes difficultés. Mais l’Etat et les Collectivités ne nous ont pas entendus : retournez-vous vers vos banquiers pour votre trésorerie nous ont-ils dit ! Il nous faudrait actuellement 14 millions d’euros pour mettre en place les prochaines récoltes », poursuit-il.
Tony Berthelot, élu de la Couarde et ostréiculteur, exprime aussi l’abattement de la forte délégation rétaise : « La profession vient de subir en quelques mois 70 millions d’euros de perte, 50 millions pour les huîtres et 20 millions pour les moules. Nous voulons des réponses sérieuses pour l’analyse de la qualité des eaux. Nous assistons à la mort lente des écosystèmes, la biodiversité disparait et les coquillages meurent en masse » .
Un cri d’alarme, qui pourrait annoncer des mouvements sur d’autres sites
Le littoral charentais a toujours été, depuis l’antiquité, un lieu propice à la production des coquillages, dans des pertuis riches en diatomées. Aujourd’hui pour des causes que les professionnels veulent identifier, l’équilibre écologique est profondément menacé. « Il y a des raisons de s’inquiéter des effets induits des travaux et du développement du grand port maritime, de l’agriculture intensive et du lessivage de ses produits phyto-sanitaires, du rejet des eaux usées incomplètement traitées par les stations d’épurations, etc. S’il le faut pour être entendus, nous mettrons en place d’autres mouvements sur des sites sensibles ! » entendait-on, sur le barrage filtrant.
« Nos coquillages donnent l’alerte » disent les professionnels qui veulent sensibiliser les citoyens et les consommateurs. Ils dénoncent « l’indifférence quasi générale des pouvoirs publics et des élus politiques. Demain ce sera au tour des plages d’être menacées et les baignades deviendront impossibles si nous ne faisons rien ! »


Voir l’occupation des ports de La Rochelle par les conchyliculteurs le 22 juillet.
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