Bail officiel pour chiroptères martinais
Habitantes des lieux, les chauves-souris de la Mairie de Saint-Martin ont fait l’objet d’une convention en vue de leur protection.
Réunis dans la salle des mariages, le Président de la CdC Lionel Quillet accompagné d’Anaïs Barbarin, responsable adjointe du Pôle Environnement, Dominique Chevillon, représentant de Nature Environnement 17 et Maxime Leuchtmann, coordinateur du groupe Chiroptères de Poitou-Charentes au sein de l’association, et bien sûr le Maire de Saint-Martin Patrice Déchelette, hôte involontaire des chiroptères qui ont trouvé dans les combles de la mairie un habitat à leur goût. Car les héroïnes du jour se nomment Sérotines communes et Oreillards gris.
Qui sont ces créatures ?
« On s’intéresse de plus en plus à la vie des chauves-souris », explique Maxime Leuchtmann, spécialiste de ces animaux méconnus qui ont par ailleurs longtemps souffert d’une mauvaise image. Soulignant que les chiroptères montrent un recul de quelque 35% de leur population en une dizaine d’années, Maxime Leuchtmann rappelle la grande utilité de ces petits animaux nocturnes ou crépusculaires participant activement à la pollinisation, frugivores et insec- tivores majeurs, particulièrement friands de moustiques (l’animal qui tue le plus dans le monde aujourd’hui rappelle Maxime Leuchtamn).
Bref, la chauve-souris est un atout précieux de la biodiversité, très vulnérable face à la chute des populations d’insectes, à la raréfaction de ses habitats ou encore aux éoliennes. « C’est un animal extraordinaire, dont la baisse est extrêmement préoccupante », souligne Lionel Quillet qui avoue avoir « beaucoup appris sur les chauves-souris », le dossier de protection des chiroptères étant inscrit dans l’île de Ré.
Les chiroptères sur l’Île de ré
Dix espèces sont aujourd’hui identifiées sur notre territoire parmi lesquelles huit sont sédentaires, deux étant migratrices, passant à environ soixante-dix kilomètres au large par beau temps, selon un tracé variable en fonction des conditions météorologiques. L’occasion pour Dominique Chevillon de rappeler les risques présentés par le projet d’éolien marin dans « l’axe des couloirs migratoires empruntés par les oiseaux et donc également les chauves-souris ».
Découverte en 2021 dans les combles de la Mairie, la colonie martinaise de chauves-souris vient donc s’ajouter à celles déjà identifiées comme par exemple les pipistrelles de la ferme des Evières, cette espèce commune étant marquée par une régression particulièrement importante.
Refuge pour les chauves-souris
Depuis le 11 octobre, c’est désormais l’un des attraits de la Mairie de Saint-Martin. Par la signature d’une convention réunissant la Municipalité, la CdC et Nature Environnement 17, représentante locale de la SFEPM (Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères), les pouvoirs publics martinais s’engagent à mettre en place les mesures nécessaires à la protection des chiroptères ayant élu domicile en ces murs.
Une responsabilité qui prend tout son sens à l’heure où des travaux sont programmés sur la toiture et suppose une vigilance et des précautions à prendre, interdisant notamment l’utilisation de produits toxiques. La Mairie de Saint-Martin devra ainsi informer les entreprises mandatées et encadrer la réalisation des travaux. Elle pourra en outre bénéficier des conseils avisés du Pôle Environnement de la CdC. « Nous allons vous aider, c’est important », assure Patrice Déchelette aux autres signataires.
Par cette Convention, la Municipalité martinaise devient la dixième collectivité de Charente-Maritime à rejoindre le club très fermé des « Refuges pour chauves-souris », et la quatre-vingt neuvième sur le département, la démarche s’adressant également aux particuliers.
© Maxime Leuchtmann – A défaut d’arbres, les chiroptères apprécient combles et greniers.
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