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Babette Mathieu : une âme de globe-trotter !
Babette Mathieu et son époux Daniel connaissent l’Australie depuis 1992. Le couple vient de séjourner trois mois dans ce pays qui semble le fasciner. Nous avons rencontré Babette et cherché à comprendre ce qui l’attirait et ce qui l’avait étonnée dans ces terres australes.
Ré à la Hune : Vous vous rendez assez régulièrement en Australie, qu’est-ce qui a motivé votre départ la première fois ?
Babette Mathieu : Entre 1987 et 1990, nous avons hébergé des étudiants australiens, apprenant le Français. A Noël 1992, nous sommes allés en Australie, pour la première fois, à l’invitation de la famille de Joséphine, l’une des étudiantes dont la famille disposait d’une résidence secondaire à Sandy Point, à côté du parc national de Wilson Promontory dans l’état de Victoria. C’est dans ce parc que nous avons rencontré des kangourous de plus de deux mètres de haut. Impressionnant. Joséphine s’est formidablement occupée de nous et nous a baladés en voiture pendant trois semaines sur les cinq que nous avons passées là-bas. Nous avons été séduits par l’immensité, la beauté des paysages et l’accueil d’une population très décontractée. Parmi les nombreux domaines viticoles de Yarra Valley, nous avons découvert les vins mousseux Chandon, société du groupe LVMH et filiale du champagne Moët & Chandon ! Nous avons apprécié l’accueil de cette famille australienne qui nous a permis de vivre comme elle et nous a facilité l’approche de la culture locale. Nous sommes d’ailleurs restés amis et ce sont eux que nous avons rencontrés lors de notre dernier voyage.
En trente ans, combien de fois êtes-vous allée en Australie ?
J’ai visité l’Australie à onze reprises pour des séjours variant de cinq semaines lorsque j’étais en activité, à trois mois et parfois un peu plus depuis que je suis retraitée. Nous y allions généralement à la fin de l’année ou début janvier pour passer Noël et le Nouvel An à la plage ou au bord de la piscine. Au total, j’y suis allée six fois cinq semaines et cinq fois trois mois.
Quels lieux de ce pays-continent avez-vous visités ?
Nous avons découvert la Western Australia (Australie Occidentale), le plus grand état du pays couvrant un tiers du territoire et dont la capitale est Perth. Une très belle région offrant une exceptionnelle diversité de paysages avec là aussi de grands domaines viticoles. C’est dans ce département que se situe le Shire of Esperance, avec lequel l’île de Ré est jumelée et vers lequel s’envolent chaque année deux étudiants du collège Les Salières. C’est aussi là qu’à ma grande surprise, j’ai réalisé, à une époque où l’île de Ré l’avait quasiment oublié, que Nicolas Baudin était un personnage national dont tout le monde parlait et à qui on rendait régulièrement hommage !
Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée ?
Il y a quelques grandes villes en Australie, les deux plus peuplées étant Sydney et Melbourne, Brisbane et Perth qui suivent sont moitié moins importantes et Adelaïde arrive assez loin derrière. Ces villes ont un aspect américain qui contraste avec les kilomètres non urbanisés du bush. C’est peu pour un pays de cette taille où il n’y a pratiquement pas de petites villes. En revanche les fermes sont nombreuses et immenses. On y trouve ce que l’on appelle des mégasfermes. Il s’agit surtout d’exploitations bovines. « Anna Creek », la plus importante, élève plus de 17 000 têtes de bétail. Les autres de tailles moins impressionnantes possèdent en moyenne de 1 000 à 2 000 vaches, ce qui à nos yeux est déjà énorme. Les fermiers gèrent tout par ordinateur et sont cotés en bourse. Ce sont des chefs d’entreprise.
Et les Australiens qu’en avez-vous pensé ?
Il y a véritablement les Australiens du bush et ceux de la ville. Sur le plan social, tout le monde se fréquente et les plus aisés restent discrets à propos de leur situation et de leurs biens. Dans l’ensemble, ils sont très relaxes dans leurs relations amicales comme dans les rapports de travail. On voit que ce sont des descendants de pionniers, ils sont entreprenants et n’hésitent pas à changer radicalement de profession : un avocat se reconvertit en fermier sans problème. Il n’y a pas si longtemps encore, ils faisaient un voyage d’une année en Europe à la fin de leurs études. Ils sont admiratifs de l’Europe et particulièrement de la culture française. Quand nous y sommes allés pour la première fois, en 1992, les Australiens étaient quelque peu complexés par leur origine et l’absence d’un passé historique sur lequel appuyer leur société. Au fil des années, nous avons assisté à une évolution et ils sont désormais totalement décomplexés à ce sujet.
L’Australie a ceci de commun avec les Etats-Unis : si vous travaillez dur, vous avez une chance de réussir. Par ailleurs, les fermes ont besoin de main d’oeuvre. Cela attire beaucoup de monde et, à notre étonnement, nous nous sommes retrouvés dans une société multiculturelle. La proximité de l’Asie fait que beaucoup de migrants sont issus de ce continent et la plupart des grandes villes ont leur quartier chinois, mais il y a aussi des Italiens, des Grecs, des Allemands venus de Silésie, des Irlandais, des Ecossais et bien sûr des Anglais. Sydney et Adelaïde sont des villes anglaises alors que Melbourne est plutôt irlandaise. Cet afflux de migrants pose le problème du logement et les loyers ont beaucoup augmenté ces dernières années.
Quel genre de gastronomie existe-t-il ?
Je ne suis pas sûre que l’on puisse parler de gastronomie. Le barbecue est très en vogue et pratiqué par tous lors des week-ends, réceptions, repas entre amis, et balades au parc, ceux-ci étant équipés de barbecues à la disposition de tous les citoyens. Pour le reste, c’est un peu le règne de la malbouffe subissant dans ce domaine l’influence américaine, et on aperçoit pas mal d’obèses dans la population. Ce qui ne signifie pas qu’il soit impossible de bien manger : il y a d’excellents restaurants, français entre autres, mais ce n’est pas leur préoccupation première.
Et sur le plan culturel ?
La vie culturelle est très riche dans les grandes villes. Et les architectes australiens ont créé des merveilles pour abriter tableaux et sculptures sans oublier les temples qui sont dédiés à la musique tel l’opéra de Sydney. Dans le bush, c’est forcément différent. On note un intérêt croissant pour la culture française et les Alliances Françaises de Sydney et Melbourne organisent chaque année en mars, un festival très attendu du film français, à travers toute l’Australie.
Il existe un art de vivre à l’australienne qui englobe les barbecues, les sports, en particulier nautiques et le cricket, qui sont très importants dans la vie de tous les Australiens et les pubs. Les plages sont immenses et les Australiens s’y installent avec leurs voitures, éventuellement leurs campings cars, y passent la journée, et vont au cinéma en plein air. On vit dehors, même s’il ne fait pas très beau. Ils sont habitués à la dure et les maisons sont peu chauffées en hiver.
Retournerez-vous en Australie ?
Certainement, tant que nous sommes en forme et que nos amis le sont également. Ces séjours sont des moments privilégiés durant lesquels nous profitons pleinement du sentiment de liberté qui se dégage de ces paysages grandioses.
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