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AVSCB : une AG consacrée à la défense des côtes
Outre les adhérents, Martine Omédes, présidente, avait invité un certain nombre de personnalités à l’Assemblée générale de l’Association pour la valorisation des sites de Saint-Clément (AVSCB) le 14 avril, dont Gilles Duval, maire de la commune et le président Lionel Quillet qui fi t un brillant exposé sur ce qu’il était possible de faire ou pas pour la défense des côtes.
Le compte rendu de la précédente AG ayant été adopté à l’unanimité ainsi que les rapports financier et moral, Martine Omédes rappela que les deux principaux centre d’intérêts de l’association étaient actuellement la défense du trait de côte contre l’érosion et, dans ce cadre, elle indiquait que les adhérents à l’association étaient satisfaits des travaux d’enrochement réalisés à la Conche, mais n’étaient pas certains que ce qui avait été décidé pour le Pas de Zanuck soit satisfaisant. L’aboutissement du Moulin Rouge, second point, très important pour la vie permanente du village avec ses 30 logements à loyers modérés dépend encore des cartes d’aléas à venir. Martine Omédes ajouta à ce sujet : « les 30 logements prévus peuvent faire peur à certains mais n’oublions pas que les 43 réalisés aux Portes sont tous occupés. » Parmi les projets en cours, l’aménagement du parking du Phare des Baleines nécessitera l’élaboration d’un plan de circulation et la présidente demanda aux adhérents de faire parvenir au bureau leurs remarques et réflexions pouvant aider à sa conception.
Puis elle donna la parole à Gilles Duval. Le maire confirma que le Moulin Rouge faisait partie de ses priorités et on peut le croire, c’est l’une des raisons essentielles pour lesquelles il a brigué un second mandat : terminer le Moulin Rouge. La défense du trait de côte et des Doreaux ainsi que de la Conche des Baleines pour laquelle il expliqua qu’il souhaitait remettre en chantier l’idée d’un brise-lames font partie de ces projets pour lesquels le fi nancement reste à trouver. Gilles Duval indiqua que les quatre blockhaus devaient être supprimés en raison de l’effet Venturi qu’ils génèrent, mais leur éradication s’élève à 70 000 € l’unité et il n’est pas question comme le suggéra quelqu’un dans l’assistance de demander les fonds nécessaires aux Allemands !
Les digues ne sont pas un problème d’argent mais d’autorisation
Lionel Quillet, intervint ensuite après différentes questions du public montrant que malgré les nombreuses réunions publiques et interventions qu’il fait depuis un an beaucoup n’ont pas encore compris que la question des digues n’est pas un problème de budget mais d’autorisation. Il reprit donc l’historique des digues depuis le XIe siècle jusqu’à nos jours, expliquant que durant cette période les digues n’appartenant à personne, elles étaient entretenues par les populations. Des réfections avaient eu lieu de 1850 à 1870, mais depuis la deuxième vague de travaux lancés en 1950 rien n’avait été fait et qu’entre 1965 et 2008, moins de 5 millions d’euros avaient été dépensés pour les digues de l’île. Fort heureusement en 1988, le Conseil régional a accepté de prendre la maîtrise d’ouvrage des travaux sans pour autant accepter la responsabilité des digues pérennes. Puis, en 2008, un arrêté préfectoral de DIG (déclaration d’intérêt général) confia à la CdC de l’île la gestion et l’entretien des digues pérennes. Mais c’est à celui qui prend les travaux en charge que l’on s’adressera demain, quand cela cassera, pour la responsabilité. La première conséquence de Xynthia en 2010 n’a pas été de constater que les digues étaient insuffisantes, mais de poser le problème de la responsabilité. Par ailleurs, comme le martela, Lionel Quillet, « on ne peut pas travailler sur les dunes, seul le riverain qui est l’ONF peut le faire, mais il n’a pas d’argent et nous ne pouvons pas faire les travaux sans l’autorisation de l’État. » Si les élus outrepassent ces règles, ils se retrouvent au Tribunal et sont condamnés. « C’est pourquoi tant que l’État ne déclare pas que la Conche est défendable, personne ne donnera son accord pour le briselames. La Conche est la première dune de France à être défendue, il suffi t de voir ce qui se passe en ce moment à Soulac. Quant au Pas de Zanuck, l’État dit ce n’est pas à moi, mais on n’y touche pas, c’est de l’environnement. Les blockhaus eux sont à l’État, mais ils ne sont pas dans le PAPI et on ne peut utiliser l’argent du fonds Barnier (1) pour les faire disparaître. »
100 millions d’euros pour la défense des côtes
Selon le président de la CdC, le montant « d’une défense satisfaisante des côtes de l’île s’élève à 100 millions d’euros, soit 2 millions d’euros par an pendant cinquante ans. » Sur ces 100 millions, 45 millions d’euros de travaux seront réalisés à fi n 2014 dont 29 millions pour le Boutillon et les Doreaux sur lesquels la CdC ne paiera que 7 millions grâce aux accords passés avec Ségolène Royal par Lionel Quillet. Le montant prévisionnel des dépenses pour les Doreaux s’élève à 9 600 000 €. Cependant Lionel Quillet rappelle que « le projet est validé, mais à tout moment l’État peut encore mettre son veto. Il faut avoir conscience qu’au plan national les avis sont partagés sur la nécessité de faire des digues. Si tout va bien la consultation des entreprises sera signée d’ici un mois et les pelleteuses seront aux Doreaux en janvier 2015. »
Un nouveau conseil d’administration pour l’association
Parmi les membres sortants, deux ne se représentaient pas : William Giraudeau et Jacques Omédes en raison de ses nouvelles responsabilités à la mairie. Les autres membres se sont représentés et ont été élus : Marinette Caillaud, Jean-Claude Challard, Michel Martin et Denis Oriot. Trois candidats : Élisa Soulé, Jean-Luc Brillet et Didier Courtemanche ont été élus et viennent compléter ce nouveau conseil qui comprend désormais 16 membres et qui se réunira le 30 avril pour élire son nouveau bureau.
1. Fonds Barnier : il intervient pour l’indemnisation des catastrophes naturelles qui n’est pas prise en charge par les compagnies d’assurance habitation ainsi que le financement de la prévention des risques naturels en France.
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