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Des auteurs, des rencontres, des nouveautés
Cette année, pour sa 11ème édition, les organisateurs, Joschi Guitton et Stéphane Guillot, ont avancé au mois de juillet – les 21, 22 et 23 juillet – le salon l’île aux Livres, qui accueille chaque année 100 à 120 auteurs, dans la salle polyvalente du Bois-Plage-en-Ré.
Toujours parrainé par Patrick Poivre d’Arvor et marrainé par Madeleine Chapsal, le salon aura pour invitée d’honneur : Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016.
Le succès de l’île aux Livres, qui ne se dément pas depuis dix ans, tient en cette alchimie mystérieuse qui se crée entre auteurs nationaux, régionaux et locaux, ainsi qu’avec les visiteurs.
Que ce soit lors des signatures de dédicaces, ou pendant les conférences- débats, les auteurs communient avec leur public, dans une ambiance décontractée. C’est sans doute pour cette raison que Joschi et Stéphane ont voulu aller plus loin encore dans cette recherche d’authenticité des rencontres, en créant cette année pour la première fois le thé littéraire surprise, le vendredi à 10h30. Des discussions sont prévues avec les auteurs (Véronique Sédro, Daniel Bernard, Johanna Handley, Carole Llewellyn et beaucoup d’autres…) autour d’un verre de thé et de gâteaux marocains offerts à tous ! L’occasion pour les auteurs de discuter de façon plus informelle de leurs livres avec les visiteurs.
Autre nouveauté de cette année : le salon sera ouvert non-stop de 9h à 19h, avec une nocturne jusqu’à 22h le vendredi.
Quatre prix seront remis, avec les partenaires du Salon : le prix France Bleu La Rochelle /L’île aux Livres, le prix Ré à la Hune/L’île aux Livres, le prix Découverte de l’île aux Livres et le prix Coup de Coeur de l’île aux Livres…
Le comité de Rédaction Ré à la Hune vous présente dans cette édition comme il le fera dans la prochaine, des auteurs et des livres qu’il a sélectionnés et lus avant que ne s’ouvrent les portes du Salon.
Nathalie Vauchez
L’entrée au salon et aux conférences est comme toujours gratuite.
Complexe polyvalent face au marché 9h30-19h00 (Nocturne vendredi 22h)
Marine Barnérias
L’Âme de fond
Le 3 avril 2015, on diagnostique à Marine Barnérias une sclérose en plaques, appelée plus communément SEP. Foudroyée dans un premier temps par cette nouvelle, la jeune étudiante va en faire une force, se battre, apprendre à apprivoiser la maladie, voyager et nous donner une magistrale leçon de vie. Du haut de ses 21 ans…
Après une perte partielle de la vue due à la SEP qu’elle a finalement recouvré et un marathon de neuros, comprenez neurologues, Marine prend une décision : pour l’instant pas question de suivre le cursus classique de la maladie avec ses lourds traitements. Contre l’avis de la majorité des médecins, l’étudiante en école de commerce décide de transformer son année de césure en voyage initiatique. Elle décide de visiter, seule avec son sac à dos, trois pays : la Nouvelle Zélande pour le corps ; la Birmanie, pour l’esprit ; et enfin la Mongolie, pour l’âme.
Un périple fait d’aventures, de déceptions, de douleurs, de chagrins mais aussi et surtout d’amour, d’amitié, de spiritualité, de rencontres décisives qui peuvent changer une vie. Et avant tout, Marine réussit à laisser derrière elle son corps et son âme d’occidentale c’est-à-dire son nombril – elle est pourtant une jeune femme heureuse et dynamique – pour lentement attaquer une métamorphose qui lui ouvrira le cœur et l’esprit. Pour elle-même ; et pour les autres.
La terrible maladie qui s’est attaquée à son corps, Marine la garde au chaud, quelque part en elle, lui parle et décide d’en faire sa compagne de route. En apprivoisant sa Rosy, nom qu’elle a donné à sa SEP et en vivant en colocation – comme elle dit – avec sa maladie, au fur et à mesure de rencontres aussi riches qu’émouvantes et enrichissantes, après bon nombre de séances de méditation et notamment un stage de 10 jours dans un monastère birman, sans aucune parole (imaginez la jeune étudiante survoltée réduite au silence), au bout d’un million d’événements qui ont jalonné son voyage, Marine en ressort transformée, l’équilibre retrouvé et nous donne une énorme leçon de vie, de persévérance, de modestie, d’humilité et d’amour. A seulement 23 ans, Marine a acquis une forme de sagesse dont la plupart de nous ne peut que rêver. Mais sans jamais se séparer de son arme à elle, l’humour. Et de son leitmotiv : Allez au bout de vos rêves ! Ne l’oublions pas, tout est possible !
Seper Hero – Le Voyage interdit qui a donné du sens à ma vie est plus qu’un livre qui fait du bien, qui nous apprend beaucoup sur nous-mêmes et sur les autres, c’est une magnifique aventure humaine qu’on quitte à grand regret quand la dernière page pointe son nez. Parce que mine de rien, on s’attache à la petite Marine…
Joschi Guitton
SEPER HERO – Le Voyage interdit qui a donné du sens à ma vie (Flammarion, 456 p, 18 €)
François-Xavier Dillard
« Ne dis rien à papa » : tout simplement haletant !
Que les amateurs d’Harlan Coben se réjouissent : le Roi du polar est désormais français !
Le premier nous enjoignait de n’en parler à personne, François-Xavier Dillard nous conseille de le taire aux pères, et on comprend pourquoi à la lecture de ce quatrième roman, une fois encore palpitant.
C’est sûr, en le lisant, les hommes ne peuvent que se glacer de l’infini et sournois pouvoir des mères. Pouvoir de vie, pouvoir de mort, complice maléfique…
En une soixantaine de chapitre de quatre pages tout au plus (sauf le 39ème, pile aux deux tiers, et à cause duquel on coupe le téléphone et on met des boules Quiès pour enchaîner jusqu’au point final tranquille), l’auteur nous balade de Brisbane à la banlieue chic de Paris en une course effrénée et pour le coup très flippante… Autant dire qu’à côté Dupont de Ligonnès est un enfant de cœur !
Les enfants justement… Omniprésents dans les intrigues de Dillard, eux aussi sont avec nous plongés au cœur de l’horreur, témoins incurables de la folie des soi-disant adultes. À leur tour confrontés à la soif de domination, dans une famille où le secret a fait perdre à chacun sa place fondatrice et où s’impose le choix entre le pire et le meilleur. Parviendront-ils entre bien et mal à s’inscrire dans la vie malgré ce qu’ils ont vu ? En route sur le chemin machiavélique qu’on leur a tracé.
Suspense jusqu’au bout
Nichées entre le suspense d’Hitchcock et la violence de Coppola, toutes les interrogations liées à ce qui fait notre identité sont là, bien présentes.
Pas d’ailes sans racines, et sur ce coup, aucun doute : le chef d’orchestre de ce puzzle en plusieurs dimensions est allé chercher très loin ! C’en est presque inquiétant : tant d’imagination… si l’on admet que rien ne supplante la réalité et son cynisme (l’affaire du « petit » Grégory, vieille de trente ans, nous le rappelle), plus forte que le pire des mensonges.
Le décor, tantôt bienveillant dans les bras de la famille qui comme une valise diplomatique habille de coton les pires souvenirs, tourne à la vitesse du manège. Tantôt dans la salle blanche et sang d’une scène de torture vengeresse, tantôt dans les affres du passé australien. Le bush que définitivement tous les protagonistes, même ceux qui ne l’ont pas vécu, ne parviennent pas entre broussailles et désert, à ignorer.
Telle une épitaphe, la première phrase du livre empruntée à André Gide donne le ton : « Rien n’est plus dangereux pour toi que ta famille, que ta chambre, que ton passé… ». À quand l’adaptation ciné ? Frissons assurés !
Marie-Victoire Vergnaud
François-Xavier Dillard, « Ne dis rien à papa »
320 pages – Editions Belfond (15 juin 2017) 18€50.
André Diédrich publie son sixième ouvrage
L’île de Ré de 1875 à 1990. Ses plages, ses colonies de vacances, ses centres marins…
André Diédrich est né à Saint-Martin-de-Ré, il est passionné par l’histoire de son île. Bien connu des Rétais, il a rédigé plusieurs volumes traitant, notamment, des passages d’eau, des transports insulaires ou de la Grande Guerre. Il donne régulièrement des conférences. Ce dernier livre est publié aux Nouvelles éditions Bordessoulles, il est préfacé par Eric Lem, membre de l’académie des sciences d’Outre-Mer.
Trois thèmes sont traités
Tout d’abord, les plages qui ont commencé à attirer les baigneurs dès la moitié du XIXe siècle. L’évènement attire l’attention des pouvoirs publics. Dès 1857, un règlement préfectoral stipule qu’ « il est interdit à toute personne de se baigner, les hommes sans être couverts d’un caleçon, les femmes d’un peignoir sur le rivage de la mer, à moins de 500 mètres des habitations ». Toutes les communes prendront le relais, dès le début du XXe siècle. L’auteur nous donne la liste des plages pour chaque village, photographies d’époque à l’appui (sur lesquelles apparaissent les premiers voiliers).
Le second sujet aborde la naissance des colonies de vacances, dont l’histoire commence en 1876. En effet, le pasteur suisse, Wilhem Bion, ouvre un centre d’accueil pour « restaurer la santé des enfants pauvres » de son quartier de Zurich. D’une manière générale, en France, l’origine des colonies remonte aux alentours de 1880. A partir de 1936, avec l’avènement du Front Populaire, les avancées sociales accélèrent le mouvement. On ne va pas tarder à compter, sur Ré, la présence de vingt colonies. C’est à La Flotte qu’elles sont le plus nombreuses (avec cinq centres). André Diédrich a recensé les différents lieux d’accueil pour la jeunesse de 1923 à 1980. Il nous en donne un descriptif complet et détaillé, photos commentées à l’appui : images d’enfants sur la plage, se baignant, construisant des châteaux de sable, pratiquant différents jeux…
Pour finir, l’auteur propose un dernier chapitre concernant les établissements spécialisés : les centres marins. Ceux-ci sont passés en revue avec une précision sans faille, à commencer par les deux orphelinats de Saint-Martin-de-Ré – un pour les garçons, l’autre pour les filles – , ouverts en 1915 aux pupilles de la Première Guerre Mondiale. La Maison des Enfants, au Bois-plage, prise en charge par les sœurs de Saint-Vincent de Paul. Les « Brises Marines » à Ars-en-Ré, fondées en 1925, pour accueillir des enfants venus de milieux défavorisés qui recevront une instruction adaptée au cas de chacun. L’aérium de l’hôpital Saint-Honoré de Saint-Martin-de-Ré, ouvert au début des années 1920, recevant des enfants souffrant de troubles respiratoires. Toujours dans la capitale rétaise, le préventorium Louise de Bettignies (1927-1981). Dans la même commune, La Rhéade, cure marine créée en 1930, ouvrait ses portes aux enfants convalescents. Pour finir, le centre du « Feu Vert », créé en 1954, et fermé en 1980, était destiné aux jeunes délinquants ou aux cas sociaux importants dans un souci de réinsertion. Notons que ces structures étaient ouvertes à l’année.
L’auteur voulait depuis longtemps traiter ce sujet. Il a parfaitement réussi son pari en mettant l’accent sur l’importance du développement des loisirs offerts par l’environnement rétais, mais aussi sur l’effort sanitaire et social qui s’est développé sur l’île.
Un volume de 360 pages, accompagné de plus de 600 documents pour la plupart inédits.
Jacques Buisson
Présentation-dédicace,
mercredi 5 juillet à 18 heures, au musée Ernest Cognacq.
André Diédrich sera présent au prochain salon du livre les 21, 22 et 23 juillet.
Patrick Pelloux
Se reconstruire après un drame
Le premier récit de Patrick Pelloux sur les événements de Charlie Hebdo, son effondrement et sa lente reconstruction.
Aujourd’hui, vous, moi, vos proches… personne n’est à l’abri d’être touché directement ou indirectement par les attentats terroristes. C’est au nom de cette fatalité que Patrick Pelloux a décidé de prendre la parole pour servir les victimes. Mais aussi mettre des mots sur ce qu’il a ressenti en voyant ses plus fidèles amis massacrés dans la tuerie de Charlie Hebdo.
Que ressent-on face au drame absolu ? Peut-on guérir de l’innommable ? Comment tenter d’aller mieux ? D’une manière intimiste et touchante, avec son expertise de médecin urgentiste qu’il pensait rompue à toute épreuve, Patrick Pelloux témoigne et partage dans ce livre au fur et à mesure des pages, comment se reconstruire avec une volonté acharnée de comprendre et de transmettre aux lecteurs un chemin vers de nouveaux appuis. En tant que médecin, il pensait pouvoir protéger mais l’attentat de Charlie Hebdo a ébranlé sa conscience médicale et ce souci de pouvoir sauver les autres. Il s’est battu pour qu’existe une médecine d’urgence de qualité mais il n’avait pas imaginé que cette dernière devienne sur notre territoire une médecine de guerre. Ce n’est pas un ouvrage de thérapie, mais avec son vécu et sa formation, il tente de mettre de la douceur dans l’amertume et la souffrance, un peu de clarté dans le noir… C’est pour tous ceux que la vie a abîmé. C’est à la fois un partage de son expérience professionnelle et personnelle. Comment atteindre la fameuse résilience psychologique afin d’aller mieux ? Chaque chapitre aborde une partie de la problématique, fournit des explications et propose des solutions. Pour autant, il ne prétend pas être un homme parfait, mais un homme « ordinaire » comme le chante Robert Charlebois. Si les victimes sont au cœur de ce livre, tous ceux et celles qui ont été touchés par les attentats et qui ne vont pas bien, peuvent y trouver du réconfort.
Cet ouvrage n’est pas une fin mais un point de départ pour tenter d’aider chacun d’entre nous à réenchanter une vie brisée.
Florence Sabourin
Patrick Pelloux
« L’instinct de vie »
aux Editions du Cherche Midi
112 pages 15 €
Franck Linol
Le souffle de la Mandragore, un polar qui nous invite en terre trouble
Franck Linol est né à Limoges, où il vit aujourd’hui. Amoureux de sa région, il est enseignant à l’institut universitaire des maîtres.
Adepte du roman policier, il s’est lancé dans l’écriture pour transmettre sa passion, mais surtout, comme il le dit lui-même, pour « témoigner les dérives d’une société qui entrave de plus en plus les libertés de chacun ».
L’auteur n’hésite pas à décrire, avec un réalisme débordant, la violence de certains comportements humains. Depuis 2010, il publie à « Geste éditions », une série intitulée : « Meurtres en Limousin ». Les titres sont évocateurs (par exemple : « Lune de miel à la morgue »). Franck Linol présentera au salon « L’île aux livres », son dernier roman : « Le souffle de la Mandragore », un polar qui nous invite à franchir les frontières du monde civilisé.
Sur la commune de Bussière, la butte de Frochet abrite un mystère entretenu depuis des siècles. Selon la légende, c’est ici que vivait la Mandragore, un monstre, une bête horrible ayant la forme d’un dragon, qui dévorait les jeunes filles vierges.
Dans la bourgade de Bussière, dans les années 2010, une collégienne, après avoir été déposée par le car de ramassage scolaire, disparait. La jeune adolescente est retrouvée morte sur la fameuse butte de Frochet. Le commissaire Dumontel, pourtant suspendu de ses fonctions, va suivre cette histoire en se laissant entraîner dans une spirale infernale. Il ira jusqu’au bout et finira par trouver les coupables de cet horrible crime. L’enquête se déroule au cœur d’un milieu social des plus atypiques.
Une faune humaine rejetant toutes formes d’institutions. Des marginaux soucieux de vivre en relation directe avec la nature, tant sur le plan matériel que spirituel : les « Yourtistes ». Une yourte est une tente à ossature démontable, qui servait d’abri aux nomades d’Asie centrale (Mongols et Turkmènes). Plusieurs yourtes s’étaient dressées, depuis quelques années, à côté du petit bourg de Bussière, c’est dans cet endroit que l’intrigue du roman se dénouera…
Jacques Buisson
Franck Linol, « Le souffle de la Mandragore »
à Geste Editions
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