Au service des touristes
Ce sont au total cinq communes qui sont classées en stations touristiques dans l’île de Ré : Saint-Martin, La Flotte et Sainte-Marie et plus récemment Loix et La Couarde. Cinq communes sur dix soit 50 %, alors que le nombre de communes classées « station de tourisme » en France est de 500 sur 36 000 communes, soit 1,38 %. Ce score classe notre territoire sous le signe de l’excellence touristique.
Pour obtenir ce classement, accordé par décret pour une durée de douze ans, il a fallu aux communes respecter 33 des 45 critères retenus en matière d’hébergement, de promotion, d’accessibilité et transports, d’hygiène et santé, d’animations et de patrimoine. Il est évident que répondre à ces critères correspond à une démarche structurée qui à terme apporte de la visibilité aux communes, des garanties pour les touristes et fait bénéficier la commune d’une manne financière bienvenue. Ce classement permet de percevoir la taxe additionnelle aux droits d’enregistrement et de mutation, de bénéficier d’un surclassement démographique calculé en fonction du nombre de touristes présents en saison et d’une majoration des indemnités des élus.
Parallèlement, le label de station de tourisme nécessite la mise en place d’une politique du tourisme contraignante, destinée à maintenir la qualité des prestations offertes et en particulier de l’obligation pour la commune à disposer à compter de 2014, d’un Office de Tourisme (OT)de catégorie 1. Pour concrétiser l’idée d’un OT de catégorie 1, il faut se référer à celui de La Rochelle, large structure avec un personnel nombreux parlant plusieurs langues, ayant vocation à développer l’économie touristique et accueillir des flux touristiques nationaux et internationaux. C’est-à-dire une organisation très onéreuse et impossible à dupliquer dans chaque commune labellisée de l’île. Que va-t-il donc se passer dans le cadre de l’Acte de Décentralisation 3 qui prévoit que le tourisme devienne compétence obligatoire de la CdC, ce qui entraînera une réorganisation des structures touristiques dans l’île inquiétant actuellement plus d’un professionnel ?
Qu’est-ce que cela change pour le vacancier ?
Le classement en station de tourisme étant accordé pour douze ans, les communes ont du temps devant elles, malgré la période de flottement que générera une mise en application du décret au mieux en 2014, pour s’adapter sans perdre leur qualification et tout en continuant à donner satisfaction aux vacanciers. Même s’il est trop tôt pour en parler, tous y réfléchissent car au-delà du cadre législatif, des problèmes humains et organisationnels doivent être résolus sans que l’accueil des touristes en souffre.
Selon Frédéric Guerlain, président de l’OT de Loix, tout porte à croire que cette réorganisation engendrera une dynamique générale, bénéfique à la profession ainsi qu’aux touristes : « L’île de Ré est déjà appréhendée comme un territoire qualitatif. Si la CdC met en place une « marque île de Ré » dans laquelle chaque professionnel peut s’intégrer, la démarche sera forcément positive. On pourra garantir que l’accueil promis au touriste est au rendez-vous. L’idéal serait que chaque commune puisse mettre en avant sa personnalité et en faire un vecteur de communication. À Loix, nous nous lançons dans le Cittaslow qui va devenir la carte de visite de la commune. Par ailleurs toutes les communes n’ont pu, pour différentes raisons, évoluer à la même vitesse. Cette dynamique provoquera une véritable émulation sur la totalité du territoire. Quant au touriste, il a besoin d’être rassuré et de rêver. C’est à cela que servent tous les labels qui fleurissent à droite et à gauche : ils rassurent le touriste sur la prestation proposée. Nous avons la chance que la clientèle soit fidèle et que l’île soit une destination assez bien connue dans sa spécificité. »
Le tourisme fonctionne assez bien dans l’île. La clientèle vient et surtout revient. La future organisation devrait permettre d’optimiser ce secteur et de le rendre plus solide et compétitifs face à la concurrence car il ne faut pas oublier que la Charente-Maritime offre de nombreux spots touristiques très séduisants et qu’il ne faut pas que l’île perde sa place de deuxième destination après La Rochelle et devant Oléron. Et pour cela tout le monde, offices de tourisme, AODT, île de Ré Tourisme et la Communauté de Communes devront oeuvrer dans la même direction.
Lire aussi
-
Économie
« Une saison atypique et olympique »
Ré à la Hune s’est entretenu avec le président de Charentes-Tourisme quant au bilan de la saison 2024 et aux enjeux auxquels la filière touristique doit répondre.
-
Économie
La saison en Charente-Maritime et sur l’île de Ré
Charentes-Tourisme et Destination Île de Ré ont communiqué à Ré à la Hune leur premier bilan de saison 2024, des vacances de Pâques aux vacances de la Toussaint.
-
Économie
Rester positif malgré la déception
Car c’est le terme plusieurs fois entendu : si elle n’est pas loupée, la saison 2024 n’a pas tenu ses promesses
Je souhaite réagir à cet article