- Associations de loisirs
- Loisirs
- Assemblée Générale
Au chevet des écluses rétaises, l’Adépir
L’Association de défense des écluses à poissons de l’Ile de Ré travaille inlassablement à la survie de ce précieux patrimoine maritime.
L’Association a aujourd’hui 27 ans, précise son actuel Président (le troisième) évoquant rapidement sa création en 1995. Lorsque l’Adépir a été fondée, avec comme objet « la sauvegarde des écluses, premiers pièges pour se nourrir, nous étions face à leur disparition », explique Dominique Chevillon, précisant qu’il n’en restait alors que six. Aujourd’hui, quatorze sont exploitables, « et bientôt une quinzième ». « Un bilan plutôt positif », constate- t-il simplement. Ce qui ne veut pas dire que tout est gagné.
La reconnaissance d’un patrimoine
« Nous avons fait connaître les écluses à poissons sur l’Ile de Ré », explique Dominique Chevillon évoquant « la reconnaissance aujourd’hui des écluses comme élément du patrimoine insulaire » et ajoutant qu’entre autres dégradations, celles du tourisme ont apporté leur lot. Désormais, des panneaux signalent leur présence et les visites d’écluses (« très pratiquées ») sont autant d’occasions de découverte et de pédagogie.
Il faut aussi considérer les outils de l’association, un site internet et un calendrier des écluses annuel, « vecteurs de communication importants », selon le Président de l’Adépir mais également la mobilisation des communes, « y compris celles qui n’ont pas d’écluses », celle de la Communauté de Communes ainsi que d’autres associations comme l’AEMA, « qui participe avec du matériel sur la remobilisation des pierres tombées », explique Dominique Chevillon se référant aux travaux menés actuellement sur l’écluse du Trou d’Cheu aux Portes (la quinzième en voie de renaissance).
Trois ennemis
Deux sont irréductibles car inhérents à la nature et à la vie de l’océan : le jeu des marées, deux fois par jour, et les houles qui traversent l’Atlantique et « que l’on retrouve de plus en plus même en été » souligne Dominique Chevillon évoquant les perturbations climatiques.
Le troisième ennemi de l’Adépir est humain et se trouve en son sein même puisqu’il s’agit du vieillissement des équipes. Outre des contraintes réglementaires strictes sur des sites situés en parc naturel marin, « il nous faut renouveler les énergies, c’est vital », affirme le Président évoquant un travail en cours et en interne pour trouver des solutions. Car s’il s’agit de transmission orale du savoir-faire, elle passe par la démonstration et « il y a peu de gens opérationnels. Or il faut avoir des forces capables de contenir et de réparer pour éviter la ruine d’une écluse ». « C’est dur les mois d’hiver », souligne-t-il sobrement.
L’importance de la solidarité
« On essaye de se soutenir en cas de coups durs », explique Dominique Chevillon, évoquant les tempêtes de l’hiver 2024-2015 entraînant de nombreuses brèches, et le soutien financier essentiel de la CdC, impliquée également dans des actions de mémorisation des savoir-faire, menée avec l’Université du Littoral sous la responsabilité technique et historique de Jacques Boucard.
« Les gens des écluses ne parlent pas beaucoup. Ils sont de vrais amoureux de leur terroir profondément attachés à cette forme de liberté et de plaisir. Les écluses à poissons sont une signature insulaire, une singularité et un élément de notre identité profonde », affirme Dominique Chevillon, en conclusion d’un entretien venant en préalable à l’Assemblée Générale de l’Association.
Bilan de Santé des écluses
Lors de l’AG du 24 septembre, en présence de la Maire de Sainte- Marie, Gisèle Vergnon, représentant également le Président de la CdC, Lionel Quillet, nous retrouvons dans les propos de Dominique Chevillon l’essentiel de notre conversation, enrichie d’un bilan de santé des écluses.
Du Nord au Sud de l’île, elles s’appellent La Chiouze, La Providence, La Foirouse, La Verdonnais, La Belle Pointe, La Vasouze, La Brizère ou encore La Paillarde… et se portent plutôt bien. Sur la Brizère toutefois, « une clé s’est à nouveau effondrée et on ne comprend pas pourquoi », La Paillarde montre quelques débuts de brèche et « il ne faut pas attendre pour les traiter ». Sur d’autres, les équipes sont en renouvellement.
Mention spéciale pour deux d’entre elles. Aux Portes, adossée à La Chiouze, le Troud’Cheu est en voie de renaître et le chef d’écluse remercie la Mairie et l’Adépir qui a mobilisé l’AEMA, en renfort pour transporter les pierres de reconstruction situées au pied d’une dune et ensablées. « On a fait 50 m, il en reste 150 mais environ 100 m ont été reconstruits. C’est très encourageant ! ».
La seconde, c’est Moufette, dont le chantier de travaux a été fermé la veille. Enfin, il reste quand même les 120 mètres de sa partie ouest à restaurer, « mais les murs sont moins hauts et moins épais » précise Norbert Rizo, profitant de l’occasion pour remercier « la mobilisation des médias et l’aide apportée par des militaires, l’Adépir qui a donné un coup de main pour le rachat d’un tracteur, sans oublier de nombreux vacanciers, pour la plupart résidents secondaires », venus prêter main forte à l’équipe de l’écluse. « Maintenant on a un savoir-faire et l’écluse est pêchante », se réjouit-il.
Sur les écluses, sans cesse, il faut remettre l’ouvrage et le cœur. De son côté, Gisèle Vergnon assure les membres de l’assistance d’un « soutien autant que besoin », expliquant que le « ‘petit’ patrimoine bâti et naturel » sera à l’ordre du jour de la révision du PLUi et que le Schéma de Développement Durable inscrit « la volonté de rendre les choses pérennes ». « Allant à contre-courant du consumérisme, vous montrez que l’on peut mettre des années à restaurer », souligne la Maire de Saint-Marie, affirmant un « attache- ment total, une grande attention et de la bienveillance », avant d’évoquer « des passerelles à trouver entre communes et privé pour que cela ait du sens ».
Avant le verre de l’amitié, un hommage est également rendu à Marcel Moat, Chef d’écluse de La Chiouze, décédé en début d’année, « un excellent bâtisseur et un humaniste profondément attaché à l’Ile de Ré ».
Lire aussi
-
Loisirs
APY, ou la passion du yoga !
Depuis plus de trente ans, l’APY veille à dispenser à ses élèves un yoga structuré et qualitatif. Avec une trentaine d’adhérents, majoritairement féminins, l’association se veut bienveillante avec ses apprentis « yogis », en quête d’un bien être intérieur.
-
Loisirs
Belle cuvée pour le salon du Goût et du Vin
A trois personnes près, deux mille visiteurs ont honoré le rendez-vous de l’île de Ré avec les artisans et vignerons d’ici et d’ailleurs.
-
Loisirs
Ré Majeure : une fréquentation à la hausse
Beau bilan pour cette 14e édition de Ré Majeure, dont la fréquentation est en progression. Un résultat à la hauteur du talent des musiciens présents et de leur chef d’orchestre Marc Minkowski également directeur du festival.
Je souhaite réagir à cet article