Association du Golf des Pertuis : fin de parcours
Sise dans la salle du Yacht Club de Saint-Martin de Ré, l’AG annuelle de l’association du Golf des Pertuis a entériné une décision déjà prise : une fin qui a le goût amer du gâchis.
Le Président Claude Chessé et son bureau ont fait un choix drastique : celui d’abandonner leur projet de golf sur la commune de La Flotte, supposant, du même coup, la dissolution de l’association dédiée. Le quorum était atteint, donnant capacité à des résolutions pleines et entières.
Retour sur seize ans d’implication
Lancée en 2002, l’initiative avait connu un sérieux revers avec l’irrecevabilité d’un parcours golfique prévu en dix-huit trous. En cause, la protection de zones naturelles protégées. En 2016, soutenus par les adhérents, Claude Chessé et son bureau étaient repartis en campagne avec un projet réduit à neuf trous, ne lésinant pas sur les moyens pour le proposer sous des auspices favorables.
Pour cela, l’association avait requis l’expertise de Pierre Le Gall, Secrétaire Général de Ré Nature Environnement. L’objectif : déterminer et valider la faisabilité du nouveau projet, avec notamment l’utilisation d’eaux de récupération à hauteur de 25 à 30 000 m3 et une perspective de norme éco-durable grâce à une « conception intelligente ». « Des exemples existent » affirme Claude Chessé, citant le golf du Domaine de Manville dans les Alpilles, une région pourtant sous haute protection.
Certes, sa réalisation exigeait le reclassement d’une zone naturelle en NDL (zone naturelle de loisirs), « sans contraintes particulières » d’après le Président. Alors ? Alors, selon Claude Chessé, « tout cela conduit au questionnement sur la volonté réelle des élus ». Et de préciser que ce nouveau projet n’entraînait pas de dépense d’argent public car assis sur « un projet privé qui méritait une attention active », pour une exploitation parvenant à l’équilibre avec la présence de trois cents golfeurs résidents à l’année.
« Pas KO debout » selon ses propos, mais habité de sentiments partagés, allant de la tristesse à la colère, Claude Chessé reçut l’unanimité sur la décision de « ne plus donner suite à tous projets ». En revanche, l’abandon conjoint du practice ne recueillit pas l’unanimité, ouvrant le champ à d’autres perspectives, sans l’association toutefois. Somme toute, le combat mené de si longue haleine a cessé… Faute de combattants.
Pauline Leriche Rouard
CE QU’ILS EN DISENT
Léon Gendre
Le maire de La Flotte pose sur la table deux énormes dossiers intitulés GOLF et recadre le contexte. Il a beaucoup travaillé sur ce projet introduit de longue date dans le schéma directeur et les statuts de la CdC, le golf étant à l’origine envisagé « dans un triangle entre Le Bois-Plage, La Flotte et Sainte-Marie ». Certes, alors qu’il était Président de la CdC (janvier 2003 – avril 2008), il avait donné priorité à la piscine, équipement public « plus unitaire, social et considérant les besoins des écoles », prévoyant la réalisation du golf « dans la foulée ». Son départ de la CdC en 2008 lui retira par nature sa compétence sur le dossier.
Lionel Quillet
Quand il reprend le dossier, « le projet est déjà mort ». Irrecevable car le tracé passe par des terrains rachetés avec les revenus de l’écotaxe. Malgré tout, il le réinscrit au SCoT. Peine perdue : « ce qu’il faut comprendre, c’est que la Loi ne considère pas un golf comme environnemental ». Quand l’association persévère avec le projet de neuf trous, il suit : « Il y avait une ouverture possible car côté terrains, on pouvait zigzaguer. Mais ce nouveau projet est refusé par le maire de La Flotte ». « Ils se sont lassés et je comprends » ajoute-t-il, « mais le nouveau projet a deux ans et sur ce type de dossier ce n’est rien. Est-ce que Nicolas Hulot accepterait aujourd’hui de signer un tel projet ? Pas sûr. Mais je ne dis pas que je ne le réinscrirai pas ». « J’ai les épaules larges mais quand même… » conclut le Président de la CdC en réponse aux critiques.
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