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Avec Hervé Berville, cap sur la sécurité en mer
Pour la troisième année consécutive, le Secrétaire d’Etat - démissionnaire - de la mer et de la biodiversité et député des Côtes d’Armor a profité de ses vacances familiales aux Portes-en-Ré pour aller à la rencontre des élus rétais et de la SNSM de l’île de Ré. Il a porté en mer des messages de prévention.
Avant sa sortie en mer à bord de la vedette SNS 458, Hervé Berville avait fait un point le matin avec le maire des Portes-en-Ré, Alain Pochon sur l’avancée des ZMEL*. En effet, l’an passé il avait passé un long moment sur le terrain, plage de La Loge et à La Patache et s’était engagé à accompagner financièrement et accélérer leur processus de mise en place. « Ce financement a depuis été octroyé », a-t-il confirmé. « Les ZMEL permettent de protéger la biodiversité, il s’agit de proposer des services de plus en plus adaptés au territoire. » Comme à l’accoutumée – depuis trois ans – Hervé Berville a aussi partagé son déjeuner sur le port de Saint-Martin avec les maires rétais, auxquels se sont joints cette année le préfet, Brice Blondel, le député La Rochelle-Île de Ré, Olivier Falorni, et la présidente du Département, Sylvie Marcilly. L’occasion de faire le point sur les sujets d’actualité de l’île de Ré. Ainsi fut-il notamment question du grand sujet de l’année, celui de l’élaboration d’une stratégie de gestion du trait de côte, autrement dit de lutte contre l’érosion.
Une activité un peu moindre en début de saison
Le Secrétaire d’État de la mer et de la biodiversité a ensuite rejoint une partie de l’équipe de bénévoles de la SNSM, devant son QG, en compagnie du député, du maire de Saint-Martin et du préfet. Denis Chatin, président de la SNSM-Île de Ré lui a rapidement dressé un premier panorama de la saison 2024 : à ce jour, les bénévoles de la SNSM ont assuré quarante-six sauvetages concernant cent vingt personnes. A titre de comparaison, sur l’ensemble de l’année 2023 quatre-vingt-six sauvetages avaient été réalisés avec cent quatre-vingt douze personnes secourues. « On est en recul d’environ 20 %, car moins de monde et une météo médiocre impliquent moins de navigation. Nous avons toutefois secouru cinq personnes tombées à la mer sans gilet de sauvetage. Une opération traumatisante aussi pour nous a été de secourir une personne enfoncée dans la vase jusqu’au cou, qu’il a été compliqué de sauver, impossible d’y aller en bateau et de progresser dans deux mètres de vase, on a eu recours in extremis au tuba… Nous sommes aussi intervenus sur plusieurs personnes dont six enfants, coincés sur un banc de sable à marée montante »
Le N° d’urgence en mer : le 196
« Quels sont les messages de prévention qui vous paraissent importants cette année ? » a questionné Hervé Berville. « Rappeler le N° d’urgence, le 196, directement relié au Cross, ce qui nous fait gagner de précieuses minutes pour sauver des vies, on travaille à la seconde. En plus, le 196 permet de géolocaliser celui qui le compose. Le 112 ou le 18 c’est bien, mais on perd quelques minutes et on ne sait pas où sont précisément les personnes en détresse. Or à partir du moment où nous recevons l’alerte, nous mettons au maximum 12 minutes pour appareiller, chaque seconde compte. » « En 2023, moins de 30 % des interventions ont été consécutives à un appel sur le 196, le N° n’est pas encore assez connu, ni un automatisme de la part des plaisanciers. »
Le gilet de sauvetage sauve des vies, même par beau temps
S’il n’est pas obligatoire de le porter, il doit être à portée de main – autant de gilets que de passagers à bord – et il est fortement recommandé que les enfants le portent systématiquement. Le gilet permet non seulement de mieux repérer les naufragés tombés à la mer mais aussi de retourner le corps du blessé, qui peut ainsi respirer. Dès lors, pourquoi ne pas le rendre obligatoire ? « La mer doit rester un espace de liberté, ayons d’abord recours à la sensibilisation, même si on ne s’interdit rien. » explique le Secrétaire d’État démissionnaire, qui sera quelques minutes après conforté par la virée en mer avec la SNSM. « Vous étiez là les années passées, vous pouvez constater comme le port du gilet ou son accessibilité facile sur le bateau ont progressé en deux ans, c’est le résultat des campagnes d’information nationales et départementales. », insiste-t-il auprès de Ré à la Hune. Les alertes baïnes mises en place depuis un an sur toute la façade atlantique et leur signalisation sur site participent aussi de la même démarche de sensibilisation.
Sécurisation juridique des bénévoles de la SNSM
Après avoir écouté le président de la SNSM, Hervé Berville a tenu à revenir sur le sujet de la sécurité juridique des sauveteurs bénévoles. L’an passé les bénévoles de la SNSM l’avaient interpellé à ce propos, les gardes à vue de cinq bénévoles suite au naufrage du Breiz et les poursuites à l’encontre de l’un d’entre eux (relaxé par la justice début juin dernier) ayant marqué les esprits et risquant de dissuader l’engagement de bénévoles. « Cela reste une priorité, une mission parlementaire a été lancée en avril 2024, car certains aspects relèvent de la loi, le responsable de celle-ci devait être nommé fin juin. Nous irons jusqu’au bout, j’en ai pris l’engagement ici il y a un an, c’est en cours. », a-t-il affirmé. « Face à la judiciarisation de tout, à l’américanisation de la société, les 9500 bénévoles de la SNSM, qui sauvent partout en France des milliers de vies, ne doivent pas partir en mission la boule au ventre. »
Répondant à une question sur le financement de la SNSM, basé à 80 % sur des dons alors qu’il s’agit d’une vraie mission de service public, il a rappelé que le financement de l’État a été augmenté depuis 2017, après une prise de conscience des parlementaires et qu’un premier chèque a même été fait à partir de la taxe sur l’éolien marin. « L’État verse plus chaque année depuis dix ans, ainsi son financement est passé de 3,5 M€ en 2019 à 11 M€ en 2024 et un investissement massif a été fait pour une mise à niveau des équipements des bénévoles, leur formation aux meilleures techniques. Je suis le ministre qui a inauguré le plus de navires SNSM ! »
Information et sensibilisation
« Je me souviens aussi que l’an passé, vous évoquiez la méconnaissance de la part des gens de la météo, qui peut changer très vite en mer, un travail important a été fait en la matière par tous les services de l’État pour sensibiliser les plaisanciers. »
Second message porté par le Secrétaire d’État : « Il y a plus de six cents noyades par an en France, le travail collaboratif entre le Cross, la Gendarmerie maritime et tous les acteurs du sauvetage est essentiel. »
« Enfin, je voudrais dire que je suis au côté des élus que je remercie de leur engagement constant. Sur les périodes estivales il y a beaucoup plus de monde, tout se passe bien avec la préfecture maritime, les services de l’État et les bénévoles de la SNSM. »
Le député Olivier Falorni, a tenu à attester que « tout au long de l’année Hervé Berville passe beaucoup de temps à rencontrer les élus de terrain, il s’intéresse aux territoires où il va, il suit les dossiers dans la durée et m’en parle toute l’année. » Il a aussi salué « le travail mené par la Communauté de Communes de l’île de Ré qui s’engage de façon ambitieuse en matière de lutte contre l’érosion et de gestion de son trait de côte, pour lequel l’accompagnement de l’État est nécessaire », ainsi que celui du préfet, qui fait le relais du pilotage ministériel et est au côté des élus rétais.
Travaux pratiques dans le pertuis breton et le Fier d’Ars
Après les discours, passage aux travaux pratiques, Hervé Berville a pu constater auprès des embarcations accostées entre le port de Saint-Martin et la plage de Trousse Chemise, dans le pertuis breton et dans le Fier d’Ars, durant près d’1h30, que les règles de sécurité étaient bien appliquées, et qu’effectivement le 196 est encore insuffisamment connu.
Nathalie Vauchez
*ZMEL : Zones de mouillages et d’équipements légers
**www.realahune.fr/le-ministre-de-la-mer-a-lecoute-des-sujets-retais/
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