Ars-en-Ré : priorité au logement et à la vie à l’année
En ce début d’été, nous faisons le point avec la maire d’Ars-en-Ré, Danièle Pétiniaud-Gros, sur les principaux projets en cours dans la commune.
Quai de la Criée et marché
Le projet de réhabilitation des anciens bâtiments de la DDE, situés quai de La Criée, devrait être livré en juillet 2025, les travaux ont commencé en juin 2024, après le désamiantage opéré en début d’année. Il est mené par la Communauté de Communes de l’île de Ré (lire l’encadré) mais une Commission de dix personnes – CdC et mairie d’Ars-en-Ré – examinera de façon concertée les projets de commerces, l’appel à candidatures n’étant pas clos. Une condition incontournable pour postuler : prévoir une ouverture à l’année. La municipalité doit aussi réfléchir à la manière dont elle souhaite faire vivre la salle culturelle intégrée au projet.
« Une réflexion vient d’être engagée avec la CAUE* pour l’aménagement des extérieurs, devant (avec juste quelques places de stationnement pour les usagers du port) et à l’arrière des bâtiments, ainsi que pour le réaménagement de la halle du marché couvert. Tous les commerçants de la halle ont été, au préalable, reçus individuellement avec les architectes, pour élaborer la halle du futur », explique madame le maire. Ce bâtiment qui abritait un hangar/magasin de sel, a été repris en 1972 par la mairie pour y installer le marché d’été.
Sols, murs, toiture, ventilation vont être refaits, l’objectif étant d’avoir des halles plus accueillantes et ouvertes, conformes aux normes de sécurité, avec des réseaux d’assainissement refaits. La place du marché sera aussi réagencée et le stationnement réorganisé, avec sans doute – comme c’est le cas au marché central de La Rochelle – des places de parking en plus l’après-midi, une fois le marché terminé.
35 nouveaux logements
Au centre du village sur le site de 1000 m2 des Natureau, cinq logements sont prévus, deux en primo-accession à la propriété via un BRS (Bail réel solidaire) qui dissocie le foncier du bâti et trois locations sociales avec Habitat 17. Un avant-projet a été présenté par le bailleur social et ses partenaires. Une petite partie de la Maison des Saisonniers doit être cassée pour permettre l’ouverture d’un passage pour accéder au terrain. Les kinés qui y sont actuellement hébergés (dans l’attente de la réhabilitation du quai de la Criée) vont traverser la rue pour rejoindre le rez-de-chaussée du bâtiment de l’Âne en Culotte, racheté cette année par la mairie, trois ou quatre logements sont prévus à l’étage. Cet été, l’étage accueille des saisonniers.
Quant au projet de vingt-cinq à trente logements des Noues, le cahier des charges doit être affiné avec la CdC et son architecte, la compétence à partir de vingt logements étant communautaire et non communale. Au total, sur ce mandat, près de trentecinq logements auront été lancés, qui permettront de satisfaire la moitié des soixante-dix demandes de logements sur Ars-en-Ré.
Gestion du port
La Commune n’entend pas rétrocéder son port en gestion départementale, elle a engrangé des réserves pour draguer bassin et chenal. « On attend que les nouvelles boues s’égouttent, pour les épandre à proximité de la déchetterie, il faut étudier le volume des boues actuelles pour envisager de continuer le second dragage. Le dragage du port (financé en fonctionnement) est prévu durant l’hiver 2025. » La Commune a par ailleurs obtenu une autorisation des services de l’Etat pour un dragage du chenal d’Ars à hauteur de 8000 m3 de sable chaque année durant dix ans, au lieu des 5000 m3 précédemment autorisés.
Le coût de 200 K€ de la réfection de la toiture de la salle de sports, qui présente des malfaçons en termes d’isolation/ventilation, sera à la charge de la Commune. Celle-ci a aménagé sept placards pour entreposer le matériel de sept associations. Des box vont aussi être aménagés dans l’ancienne salle de sport.
Amélioration de la Zone artisanale
Quatre réunions de concertation ont eu lieu avec les riverains – professionnels et particuliers – de la ZA, dont trois avec le cabinet de Conseil qui a organisé la réflexion, afin de mettre à plat ce qui peut y être amélioré et requalifier quelque peu l’espace.
Stationnement, circulation, signalétique aux deux entrées sont concernés, ainsi que la cohabitation entre vélos et voitures, sachant qu’en haute saison près de 17 000 vélos empruntent chaque jour cet itinéraire menant au port. « Il s’agit d’une des entrées de notre village, il faut l’améliorer au plan esthétique, mettre en évidence ses commerces, fluidifier l’ensemble. » Comme dans plusieurs zones artisanales de l’île de Ré, les logements s’y sont développés au fil des années, sans contrôle, alors que le règlement de la ZA datant d’août 1974 prévoyait la limitation de ceux-ci à des logements de fonction, ne dépassant pas 15 % de la surface des locaux professionnels… La médiation de projet de la ZA a été assurée par la Maison de la Communication de La Rochelle.
Un diagnostic préalable à la définition du périmètre de droit de préemption commercial de la commune d’Ars-en-Ré a aussi été réalisé par la CCI. L’objectif étant de conserver les commerces dans le village et avoir un regard sur ceux-ci. « Le nouvel axe des commerces est perpendiculaire à celui d’autrefois, ils se sont développés sur le port et le long de la RD, à la place de l’ancien axe Thiers/Gambetta. »
De nouveaux projets en réflexion
Parmi les projets qui lui tiennent à coeur, Danièle Pétiniaud-Gros évoque la réfection de la maison des gendarmes, disposant actuellement à l’étage de cinq logements, l’idée étant de pouvoir y accueillir de septembre à juin des groupes d’enfants en stage de voile ou classe de mer et des groupes d’adultes, et l’été les renforts saisonniers de gendarmerie.
La maire souhaiterait aussi réorganiser et optimiser l’espace de la salle des fêtes, avec un système de cloisons amovibles, afin de pouvoir y accueillir les associations, la placette à l’arrière de la salle étant aussi très sollicitée. Avec 70 K€ de subventions aux associations votées pour 2024, après que chacune ait été reçue individuellement, la mise à disposition gratuite des salles municipales pour la trentaine d’associations d’Ars et des services municipaux très à l’écoute, la contribution active du milieu associatif à la vie permanente du village est reconnue et soutenue.
Au point mort, le projet départemental de caserne des pompiers est le sujet qui fâche, le Collectif de riverains – ayant déposé deux recours – et le Département se rendant mutuellement responsables de la non-avancée du projet. Pourtant, le permis de construire étant purgé depuis belle lurette, et le projet ayant été soumis à tous les contrôles de légalité, rien n’empêchait le démarrage du chantier. Un projet pourtant vital pour tout le nord de l’île, sur lequel la maire d’Ars-en-Ré n’a pas la main.
*CAUE : Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement
Projet CdC
Réhabilitation de l’ex-bâtiment DDE
Ces cinq bâtiments alignés, situés entre port et marais, abritaient historiquement les bureaux de la Direction départementale de l’Equipement (DDE devenue DDTM) et de l’ancienne capitainerie, sur une surface au plancher de 683 m2. Situés en zone PPRL*, ils se sont fortement dégradés au fil du temps.
La CdC les a acquis auprès de l’Etat en septembre 2012, après négociation du prix, ainsi passé de 1,5 M€ HT à 1,28 M€ HT (soit 1,534 M€ TTC). Avec une difficulté majeure, puisque inondé lors de Xynthia, le site est situé en zone PPRL. Il fait aussi partie du périmètre des 500 mètres de l’Eglise d’Ars, et requière de ce fait un avis conforme (et non pas un avis simple) de l’Architecte des bâtiments de France (ABF). Il a donc aussi fallu négocier longuement (dix ans !) une autorisation de permis de construire avec les Services de l’Etat et trois préfets successifs, pour des activités diurnes uniquement. Tout le bâtiment doit rester identique, avec le même volume et les mêmes ouvertures, avec pour seul changement le hangar.
Les objectifs de ce projet de réhabilitation sont de deux ordres. D’une part, il s’inscrit dans la politique de pérennisation de la vie permanente : maintenir voire développer les activités économiques dans les centres-bourgs, faciliter la création d’espaces de travail, favoriser les circuits courts et valoriser les filières locales, mais aussi structurer les offres de soins ; d’autre part il vise à mettre en valeur le patrimoine de l’île, en l’occurrence celui du port d’Ars-en-Ré. Sans oublier que le projet sera performant au plan énergétique, les panneaux photovoltaïques situés sur les toits de la partie « hangar » permettant d’alimenter tout le bâtiment en énergie.
Dans un premier temps, sur l’aile droite, le cabinet paramédical avait été réhabilité en 2016. Cette activité existante s’inscrira dans un lieu de mixité des usages : lieu économique avec cinq commerces de proximité d’une surface de 50 à 100 m2, ouverts à l’année, en lien avec des productions locales et en circuits courts et à l’étage, un espace de bureaux pour l’accueil d’entreprises ; lieu de santé, avec des salles pour les acticités paramédicales existantes et un espace partagé pour développer l’accès aux soins ; lieu culturel et patrimonial enfin, avec une salle d’exposition.
« Le seul parti pris architectural du projet concerne ainsi la salle d’exposition, conçue dans le registre des anciens « greniers à sel », avec des mezzanines à l’étage et la recherche d’une sobriété énergétique via l’intégration de deux pans de toitures en panneaux photovoltaïques. », avait indiqué Lionel Quillet, président de la CdC, en juin 2023, lors de la réunion de concertation.
NV
*PPRL : Plan de prévention des risques littoraux
Lire notre article complet : www.realahune.fr/concertation-autour-des-batiments-du-quai-de-la-criee/
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