Antoine Picquot, aux petits soins des voitures de collection
Antoine Picquot est le nouveau propriétaire du Garage du Moulin Bleu à Ars-en-Ré. Ce passionné de voitures anciennes compte bien perpétuer la tradition de l’établissement, créé par Jean-Louis Neveur en 1980.
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Talbot, Delahaye, Delage… Ces noms ne vous disent peut-être rien si vous êtes des néophytes. Mais pour le passionné de voitures qu’est Antoine Picquot, ils sont le symbole d’un âge d’or révolu, celui où la France construisait les véhicules les plus beaux au monde. Des véhicules qui sont aujourd’hui devenus rares et qui, pour lui, possèdent une valeur inestimable, mais pas seulement financière. « Ces autos étaient entièrement faites et carrossées à la main, d’une qualité incroyable », décrit-il. « L’île de Ré est le seul endroit où je peux en croiser, c’est une vraie chance. On peut en voir sur les routes, et il y en a aussi beaucoup cachées dans les garages. »
La voiture la plus ancienne qu’il ait eu entre les mains était une Peugeot de 1934. Pour autant, ce sont les véhicules des années soixante et soixante-dix qui ont sa préférence. « C’est à cette époque qu’on a commencé à avoir des véhicules qui alliaient de belles lignes à la vitesse, c’est-à-dire à une certaine maîtrise de la technologie avec pas mal de records. Toutes ces voitures font partie de notre patrimoine. En revanche, je ne suis pas un collectionneur. La spéculation, ça ne m’intéresse pas et j’ai envie que mes clients aient des autos pour les faire rouler. »
Dans la tradition de Jean-Louis Neveur
Depuis le mois de juillet dernier, Antoine est donc le nouveau gérant du Garage du Moulin Bleu, créé et tenu par Jean-Louis Neveur pendant quarantecinq ans. « J’ai construit ce garage quand j’avais trente ans, en 1980 », explique le septuagénaire. « Au final, j’ai réalisé un rêve qui me paraissait inatteignable à l’époque. J’adorais les voitures, je rêvais d’alpines, j’étais passionné de mécanique, de compétition. Peu à peu, les gens ont su que je m’y connaissais en voitures anciennes et ma réputation s’est faite de bouche à oreille. Ma chance, c’était d’être sur l’île de Ré, où j’ai pu croiser des voitures exceptionnelles et des personnalités incroyables. J’ai même réparé la voiture du PDG de Renault ! »
Ces deux passionnés de voitures que sont Jean-Louis et Antoine se sont rencontrés il y a des années sur des rallyes automobiles, et c’est logiquement vers lui que Jean-Louis s’est tourné au moment de passer la main. « La première fois que je l’ai vu, il était penché sous le capot d’une BMW », se souvient-il. « Je voyais que cette voiture avait été transformée, et plutôt bien, alors je suis allé le voir et ça a pris tout de suite entre nous. Ces dernières années, je lui avais sous-traité des voitures que m’avaient confiées des clients mais dont je n’avais pas le temps de m’occuper. On a le même état d’esprit tous les deux, donc oui je lui ai vendu l’esprit plutôt tranquille ! »
Parfait autodidacte
Pourtant le parcours du quarantenaire est atypique, avec plusieurs vies professionnelles derrière lui. Tout d’abord gérant d’un supermarché dans les Pyrénées, puis responsable qualité dans l’aéronautique à Rochefort, ce Rochelais est devenu garagiste sur le tard, quand il est revenu s’installer dans sa ville d’origine il y a six ans. « Je suis totalement autodidacte », s’amuse-t-il, « Je n’ai même pas un CAP automobile ! J’ai tout appris tout seul car les voitures ont toujours été ma passion. J’ai commencé à bricoler des voitures à l’âge de 16 ans, par pur plaisir. » Pendant des années, il a réparé des véhicules dans son garage personnel. Jusqu’à se décider à en faire son métier en créant son auto-entreprise. « Je faisais des choses complexes, que personne ne voulait ou ne pouvait faire », dit-il. « Ces véhicules ont été construits, et on est capable de les entretenir. Alors pourquoi ne pas le faire ? On a aucun intérêt à changer en permanence de voiture », affirme celui qui roule au quotidien dans une petite Saxo. Les vieilles voitures, pour cet homme qui déteste la surconsommation, ont donc un intérêt écologique certain. « Les trois-quarts des options des voitures d’aujourd’hui ne sont que du visuel, de l’apparat, qui font bondir les prix. Mais on s’en fout que le volant vibre ou que ça clignote dans tous les sens ! Résultat, aujourd’hui : tout le monde paye cher, le consommateur et la planète aussi. »
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