Antoine Cornic touche terre
94 jours après avoir quitté les Sables-d’Olonne, voilà Antoine Cornic les deux pieds bien ancrés sur la terre ferme. Entre-temps, le marin rétais a bouclé un tour du monde en solitaire à la voile, en toute simplicité.

Il l’a fait ! À l’heure où nous bouclions ce numéro de Ré à la Hune, selon le dernier pointage de la direction de course, Antoine Cornic franchira la ligne d’arrivée aux Sables dans la nuit du 12 au 13 février, à la 28e place du Vendée Globe 2024-2025. À la 29e si ses poursuivants, le Suisse Oliver Heer sur Tut Gut et le Chinois Jingkun Xu sur Team Haikou, lui mènent un train d’enfer dans la dernière ligne droite et la remontée du golfe de Gascogne, mais le risque est infime, voire inexistant. Mais qu’importe le classement, qui ne revêt finalement qu’une minuscule importance dans cette affaire. L’essentiel pour le skipper de Human Immobilier est ailleurs, définitivement ailleurs : parti avec l’une des plus vieilles coques de la flotte, le Rétais aura donc réussi l’authentique tour de force de boucler son premier Vendée Globe. Malgré les vents contraires, les pannes, les bobos et les avaries. Malgré surtout cette réparation au large de l’île d’Amsterdam, ce petit bout de caillou arborant pavillon français perdu dans les terres australes et antarctiques françaises, où Antoine, en fin d’année dernière, avait connu des soucis de rail sur sa grand voile haute. Et s’il ne devait y avoir qu’un seul exploit à retenir de cette folle aventure débutée le 10 novembre dernier au départ des Sables, ce serait celui là et aucun autre : le pari fou et à peine secret qu’Antoine Cornic s’est lancé, avec tout son staff, à savoir « finir le Vendée » – comme il nous le confiait lui-même dans notre édition du 16 octobre dernier – est sacrément réussi. À l’époque c’était un pari osé, et peu étaient là pour y croire et lui donner du crédit. À force de préparation, de persévérance, d’abnégation, et avec aussi une belle dose de talent et une science certaine de la navigation, Antoine Cornic a réussi là où on ne l’attendait pas.
Vieux briscard des océans
Pourtant tout n’a pas ressemblé à une traversée tranquille pendant ces trois mois, il s’en faut. Mais le passage du premier des trois grands caps, le Bonne-Espérance, restera pour le marin rivedousais un grand souvenir et un vrai soulagement. « Pour moi cela a été comme un déclic, nous racontait-il à l’époque, au début du mois de décembre. Après Bonne-Espérance, on sait que ça va être dur, avec l’océan Indien et ces creux terribles qui se profilent, mais on sait aussi qu’on a fait un tiers du chemin, alors pourquoi ne pas aller un peu plus loin ? » Puis il y eut le cap Leeuwin, le passage au large de l’Australie et l’entrée dans le Pacifique, l’irréel cap Horn, les 40e Rugissants, et toute cette mythologie de l’extrême que seuls connaissent les marins du bout du monde. Il y eut la solitude aussi, qui commence à se faire cruellement ressentir au passage des fêtes de fin d’année. Là encore, à des milliers de kilomètres de là, la famille a joué un rôle essentiel : « Heureusement que j’ai échangé avec mes proches, confie Antoine. J’ai deux points téléphone par semaine pour parler à mes enfants, et je discute aussi avec ma femme Céline via WhatsApp. Ce sont des moments qui me raccrochaient à la terre ferme, à mon but final. »
Sa remontée de l’Atlantique nord, Antoine Cornic l’a faite avec la science d’un vieux briscard des océans. « On y va cool, confiait-il récemment sur sa chaîne YouTube. Il n’y a plus rien à gagner mais il y a tout à perdre, donc on préserve le bateau pour ces derniers jours. » L’expérience d’un marin au long cours… Le voilà donc désormais sur la terre ferme, bien décidé à savourer le bonheur d’avoir accompli quelque chose d’un peu plus grand que lui-même. La conclusion revient à Antoine Cornic, implacable et empreinte d’une certaine philosophie : « Pas de quoi s’emballer, on a juste fait un petit tour du monde et puis voilà, tranquille ». Voilà qui est parfaitement bien résumé.
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