Antoine Albeau, le synonyme de l’excellence
Son histoire débute comme celle de tous les jeunes Rétais. Vivant sur un bout de terre ceinturé d’eau, la plage du Peu Ragot est son aire de jeux.
Ses parents, créateurs du Club de Voile Les Dauphins à La Couarde l’initient dès son plus jeune âge aux plaisirs de la glisse. Dans les années 70, le choix du matériel nautique n’est pas si vaste qu’aujourd’hui. Les planches à voile sont lourdes, les gréements immenses. Qu’à cela ne tienne, son père coupe la voile, l’adapte à sa mesure, taillant sans le savoir l’étoffe d’un champion. Âgé de cinq ans, l’enfant vogue machinalement. A dix ans, les bases de la voile assimilées, il se joue du vent avec les copains. A quatorze ans, il se fait remarquer en gagnant une course à Port Camargue et obtient son premier titre homologué de Champion de France. A vingt ans, Antoine devient véliplanchiste professionnel et à vingt-cinq, remporte son premier trophée de Champion du Monde. Régulier dans ses performances, même s’il ne gagne pas toujours la première place, il est constamment sur le podium.
25 fois Champion du Monde, toutes disciplines confondues
S’ensuit l’exceptionnelle carrière qu’on lui connaît. L’athlète hors norme a été invité à Paris le 8 février dernier à La Soirée des Champions organisée par l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance. Preuve de sa prestigieuse suprématie, il lui a été remis une récompense sur laquelle sont apposées vingt-cinq étoiles dorées.
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Toutes ses prouesses ne changent pas pour autant son tempérament. S’il est fier de son incroyable palmarès, Antoine reste humble. Celui qu’on pourrait appeler « Monsieur » tellement son parcours est admirable, demeure abordable et tutoie spontanément les gens. Reconnu par ses pairs de haut niveau, considéré comme un dieu par ses fans, F192 ne donne pas dans la toute-puissance ! Doté de prédispositions physiques adaptées et d’un mental d’acier, il n’a pas besoin d’en rajouter. « Savez-vous pourquoi on filme Antoine Albeau ? » s’enquiert un journaliste lors d’un reportage. « Parce qu’il est beau ! » répond le vacancier prenant un cours au club parental. L’humilité de ce grand vainqueur se lit dans le sourire que lui donne cette réponse. Comme son envolée maritime, sa simplicité est grande et belle.
« Si tu veux aller à l’île d’Oléron, c’est vite fait, tu n’as qu’à tenir la voile ! »
Elu Marin de l’année en 2010, médaillé par l’Académie des Sports en 2014, nommé Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2015, jugé extra-terrestre par le médaillé olympique Tony Estanguet, Antoine garde les pieds sur terre. Pourvu d’une indéfectible confiance en ses aptitudes athlétiques, en arrivant sur un spot, il sait exactement à quoi s’attendre. Il a la vision de l’eau. Bien qu’indomptable, l’océan est son élément. Ils ne font qu’un. Durant sa longue carrière, il a surfé les vagues gigantesques de mers déchaînées, subi la violence de vents extrêmes parfois changeants sans jamais avoir peur ni douter de ses capacités. « J’ai surfé des super grosses vagues en Bretagne et dans le Sud-Ouest, si tu vois les photos, tu hallucines, c’est monstrueux, bien plus grosses que celles qu’ils surfent à Hawaii, il faut être sûr de pouvoir le faire. Si j’y vais, c’est que j’en suis capable ! » La maîtrise de ses facultés physiques est totale. Néanmoins, lors des championnats, les conditions climatiques aléatoires, l’attente et la tension nerveuse influent sur le psychisme. Pourtant chaque année, l’as planétaire n’hésite pas à rejouer sa prestigieuse suprématie. « Derrière chaque champion, il y a sa femme. Paola m’apporte énormément. Elle m’aide pendant les compétitions à réfléchir sur la course ! » Félicitons l’inconditionnel soutien de ses parents qui n’espéraient pas tant de réussite et de durée dans son parcours. Leur bienveillance, la transmission de leurs valeurs au travers d’une éducation aimante, leur confiance en lui ont sûrement joué un rôle important dans la réalisation de leur fils. Antoine, lui-même, dans l’insouciance de son adolescence ne pensait pas devenir champion. « Avant, sportif n’était pas un métier ». Si l’excellence se transmet génétiquement, malgré la difficulté, il se peut qu’un jour le petit Alani détrône son papa !
La saison 2019 commence bientôt !
Fin février, le « sponsor planche » d’Antoine n’était pas encore déterminé. C’est maintenant chose faite. Il vient de signer un contrat avec Jp-Australia. La famille Albeau peut rejoindre l’esprit tranquille l’île de Maui dans l’archipel d’Hawaii. Antoine s’y entraînera pendant un mois avec la sérénité pugnace qui le caractérise. Il sera alors prêt à rejoindre la plage du Jaï de Marignane où se déroulera du 17 au 23 avril, la première étape de la Coupe du Monde 2019. Nouvelle épreuve ayant lieu dans le Sud de la France, les admirateurs du sympathique Couardais pourront facilement assister à ses futurs exploits !
Marielle Chevallereau
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