Antidivertisseur !

Écrivain sans frontière, serviteur des mots éveilleurs, ses territoires sont intérieurs, ses épopées oniriques. Yann Bourven a choisi l’île de Ré pour planter les fulgurances de son prochain roman.
2014. Le voyageur sans bagage suit une amie qui l’entraîne à Sainte-Marie. Elle y fait une saison aux « Tilleuls », lui enchaîne les extras et navigue entre « réalité- nuit » et « poésie-vérité » à compiler le jour.
Il a toujours fait ça. Depuis l’âge de 17 ans, l’autodidacte qui a beaucoup lu et étudié seul s’inspire des confidences de comptoirs où, de drames en bonheurs exacerbés il puise la matière de ses aventures coups-de-poing.
D’abord Rennes. Ses parents y tiennent un bar, il y fait le lycée option « Ciné », occasion de tricoter les aspirations de la « Beat Génération » de Jack Kerouac et la restitution d’un microcosme en désolation qui s’épanche le soir. Yeux ouverts, yeux fermés, les carnets de notes s’épaississent davantage encore quand à 20 ans un voyage à Prague lui ouvre les portes de premiers écrits parus dans la revue d’un collectif de « surréalistes », dignes disciples d’André Breton, expatriés dans un monde à réinventer.
Vient Paris, avec frère et copains. Ensemble, ils officient dans les troquets de Montmartre parrainés intérieurement par les fantômes de Bataille, Genet, Antonin Artaud ou encore Pierre Guyotat, « le dernier grand des vivants » selon Yann.
Alors qu’il a 23 ans, les éditions Diabase publient « Face à la mer », premier OLNI (Ouvrage littéraire non identifié) remarqué par la critique et début d’une série aujourd’hui plébiscitée.
À raison d’un livre tous les deux ans, l’écrivain trace de sa plume acérée le chemin d’une langue neuve qui fait vaciller les certitudes morales autant que syntaxiques.
Son huitième roman « Beffroi » sorti en 2018 naît de ses vagabondages intimes, alors qu’il s’entiche de l’île devenue depuis son repaire, son ancre à l’encre fertile.
« Pour moi, l’écriture n’est pas un hobby, une activité… C’est un être vivant, indispensable, qui est né, et qui mourra avec moi ! C’est physique ! ». Plus question de saisons. De retour pour de bon, Yann Bourven poursuit ses explorations de diable consolateur à la lumière de Ré, préfixe qui invite à tout recommencer.
Marie-Victoire Vergnaud
Le dernier ouvrage de Yann Bourven « Beffroi », ainsi que le précédent « Chroniques du Diable consolateur » sont disponibles à la librairie itinérante « Le Serpent d’étoiles »
www.leserpentdetoiles.fr
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