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Alain Pochon volontariste sur les mouillages et les logements
Les Portes-en-Ré est la seule commune de l’île de Ré à avoir anticipé le problème des mouillages, puisque le Maire a commencé à y travailler avant même son élection. Le dossier avance, tout comme celui des logements, enfin relancé.
Le Maire Alain Pochon a reçu Ré à la Hune pour s’entretenir de ces deux sujets qui lui tiennent particulièrement à coeur.
Un projet exemplaire au plan environnemental
Il explique : « Concernant le projet des mouillages, toutes les études ont été faites. Nous avons recensé l’été dernier 540 mouillages, en procédant à des relevés par drone à marée basse, à marée haute, entre juin et octobre 2022. Nous avons reçu en janvier dernier Alice-Anne Médard, Directrice Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Nouvelle-Aquitaine, Alain Priol, Directeur Départemental des Territoires et de la Mer de Charente- Maritime (DDTM), Céline Triolet, Inspectrice des sites classés à la DREAL Nouvelle-Aquitaine, et David Grégoire, Professeur à l’université de Pau-Adour. L’objectif était de faire un point d’étape sur le dossier des mouillages et de présenter le projet retenu, autour de 450 à 480 mouillages. Cette véritable innovation écologique permettra à cette Zone de Mouillage et d’Equipement Léger (ZMEL) d’être exemplaire au plan environnemental.
La commune participe en effet à des travaux de recherche, en partenariat avec l’université de Pau-Adour et le laboratoire de Géomécanique du Professeur David Grégoire. Il s’agit de mettre au point du béton biosourcé à base de coquilles d’huîtres, issues des élevages ostréicoles de l’Ile de Ré, dans une démarche d’économie circulaire. Ce béton biosourcé sera utilisé pour la conception des plots d’amarrage dans la future ZMEL. Quelques mouillages en bio sourcé ont été installés en test. Plusieurs relevés ont été réalisés et analysés depuis un an, Hervé Rocheteau suit ce dossier avec David Grégoire. »
La DREAL a demandé qu’une étude soit faite sur la zoostère, celle-ci a été réalisée l’été dernier par Créocéan et n’a rien révélé de significatif. L’étude d’impact environnemental est lancée.
Les enjeux d’une ZMEL
Les enjeux de la création de cette ZMEL sont de trois ordres : d’une part régulariser l’occupation des mouillages des navires sur le Domaine Public Maritime, via une AOT délivrée par la DDTM. Le Maire espère l’obtenir d’ici fin 2023, une fois l’étude d’impact achevée ; d’autre part structurer, sécuriser et réglementer l’activité des mouillages sur l’espace de la commune en optimisant les services pour les usagers ; enfin minimiser l’impact sur l’environnement.
« Il y a beaucoup de pneus à l’abandon sans bateaux, des mouillages inutilisables, sans anneau dans le béton, je souhaite que nous nettoyions tout cela après la saison, en septembreoctobre, ce sera un long travail, qui coûtera assez cher. » explique Alain Pochon. « La commune va continuer de travailler avec les Services de l’Etat sur le type de mouillages, comment on les met. Nous avons travaillé avec différentes entreprises sur un système de bout qui existe déjà, étudié pour ne pas flotter et donc ne pas risquer de se prendre dans les hélices, qui coûte plus cher mais évite de mettre des chaînes, ainsi que sur des bouées classiques, de différentes couleurs, nous voulons garder l’esprit sauvage. »
Le Maire espère que ces mouillages pourront être mis progressivement en place à partir de la fin 2024. Ils concernent La Patache, le chenal de Riveau, l’anse du Fourneau, La Loge et le Gros Jonc. « La commune ne pourra tout faire en même temps, l’idée est de faire une première zone et de voir ce que cela donne au bout d’une année. Cela veut dire : nettoyer cette zone ; ôter les mouillages orphelins et/ou ensablés afin de dépolluer ; et enfin installer les mouillages écologiques, à base de matériau biosourcé. », conclut le Maire sur ce sujet.
Logements : l’incohérence en héritage
Alain Pochon souligne l’incohérence du dossier de logements des Peupliers, dont il a hérité à son arrivée. Un bail emphytéotique ayant été signé avec l’organisme public de logement, toute la partie des services techniques relève de la mairie. « Il s’est avéré qu’une personne a oublié de déclarer le chantier à l’INRAP*. Alors que le chantier avait commencé, Habitat 17 a été contraint de lancer un appel d’offres pour ces recherches archéologiques, qui a été retoqué une première fois. Ces fouilles, qui ont duré ensuite six mois, ont fait perdre beaucoup de temps, alors qu’il aurait été plus simple et rapide de procéder par radiographie 3D/ scanner qui aurait tout autant permis de repérer le mur Mérovingien découvert lors des fouilles, recensé par l’INRAP, et recouvert. Au total, on a perdu deux ans. Là tout a été cassé, alors que les travaux de VRD étaient faits par Habitat 17, le surcoût pour la commune est de l’ordre de 800 K€. Ce retard important est aussi responsable de ce surcoût, le contexte étant devenu très inflationniste entretemps. Ainsi, pour ce projet de onze logements sociaux, le prix de revient est passé de 1,98 M€ HT à 2,79 M€ HT, auquel il faut rajouter la TVA de 20 %. Les fouilles ont coûté 226 K€ HT, le coût de la reprise des fondations et de la VRD suite aux fouilles est lui estimé à 200 K€ !
Face à cette nouvelle donne économique, Habitat 17 demande une subvention d’équilibre de 800 K€. On a deux solutions : soit on ne fait rien et on abandonne le projet, ce qui est inconcevable au vu de la demande de logement, soit on se tourne vers la CdC, ce que j’ai fait en fin d’année dernière. Lionel Quillet m’a répondu qu’il allait essayer de trouver une solution. »
Un soutien financier de la CdC possible ?
En effet, la CdC ayant la compétence logement pour des projets à partir de 20 habitations, elle ne peut, en l’état, subventionner un tel projet de onze logements. Interrogée par nos soins, celle-ci confirme être en cours d’étude de la faisabilité juridique, espérant être en mesure d’apporter une réponse d’ici cet été. Soit les élus communautaires décident de revenir, comme à l’origine, lors de la prise de compétence logement par la CdC en 2008, à un seuil de dix logements, ce qui empêcherait de facto les communes rétaises de mener directement des projets de dix logements et plus. Soit, et cette hypothèse est privilégiée, une dérogation est demandée au Préfet pour que les deux projets de logements des Portes soient exceptionnellement « fusionnés », ce qui amènerait à un projet de vingt logements, de compétence communautaire, et permettrait à la CdC de soutenir financièrement celui-ci, sans doute via une subvention d’équilibre.
En effet, un second projet de 9 logements est en cours au Haut des Treilles, avec Habitat 17. Une maison et son terrain avaient été acquis par la commune, sous un précédent mandat. Celle-ci ne pouvant être démolie sera réaménagée en deux logements RdC et R+1, et 7 autres logements seront construits en lotissement sur le reste du terrain.
Alain Pochon annonce une reprise du chantier des Peupliers en septembre 2023, pour une livraison des 11 logements début 2025. La « seconde tranche », celle du Haut des Treilles, démarrera en 2025.
Ces 20 logements, très attendus, apporteront une bouffée d’oxygène à la vie d’une commune sur laquelle les terrains constructibles ont été réduits comme peau de chagrin suite à l’élaboration par l’Etat, au lendemain de Xynthia, d’un Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) extrêmement contraignant et restrictif.
* Institut national de recherches
archéologiques préventives
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