Alain Pochon déterminé pour sauver Les Portes
Chaque année, depuis trois ans, à l’automne, le maire des Portes-en-Ré, Alain Pochon, organise une réunion publique, très suivie par les Portingalais. Pour ce bilan à mi-mandat, près de 200 personnes avaient fait le déplacement.
Après avoir présenté l’ensemble de l’équipe municipale, le maire a évoqué une liste de 52 projets à mener : 23 ont déjà été réalisés tandis que pour 16 d’entre eux la mairie va passer dans la phase opérationnelle en 2024, la partie administrative étant terminée. 4 projets en sont au stade administratif, tandis que l’équipe municipale n’a pas encore eu le temps de s’occuper des 9 projets restants.
L’animateur de la soirée, Thierry Praud, directeur de la communication de la CCI de Charente-Maritime, a annoncé que le fil conducteur de la politique municipale est « le bien vivre ensemble dans le village à l’année. »
Une vingtaine de logements en location, six en accession
Alain Pochon a d’emblée abordé les projets de logements sociaux, sujet prioritaire désormais aux Portes. « Fixer la population, notamment les jeunes ménages, attirer de nouveaux habitants, de préférence des familles avec enfants, car l’école est en danger, l’Académie ne prévoit pas de remplacer la directrice à son départ, maintenir la vie du village et des commerces à l’année, pérenniser les services – La Poste est désormais communale et ouverte le samedi matin – bref éviter que les Portes ne sombre en village fantôme, tels sont les objectifs de la création de logements. Ce qui a fait débat est le mode de financement des programmes de logement, nous avons opté pour la majoration de 60% de la part communale de la taxe d’habitation, la portant de 7,84% à 12,54 % au 1er janvier 2024. Je remercie les résidents secondaires, dont je fais d’ailleurs partie, de contribuer ainsi à la vie du village. Ce seront des recettes dédiées au logement, puisque nous n’avons pu obtenir l’abaissement du seuil de compétence de la Communauté de Communes, qui intervient seulement pour les programmes d’au moins vingt logements. Nous avons trois chantiers : celui des onze logements (5 T3 et 6 T4) de l’allée des Peupliers pour lequel nous avons perdu deux ans du fait de recherches archéologiques non faites et une subvention d’équilibre + VRD passée de 250 K€ à 763 K€, que la commune financera progressivement. Trois logements sur les onze reviennent au choix de la commune, j’ai négocié que ce soit six qui soient à la main de la commune. Le nouveau bail emphytéotique est aussi passé de 60 ans à 85 ans. »
« Le second programme situé avenue des Treilles concerne six logements en primo-accession sociale à la propriété (BRS), essentiellement des T3 et peut être un ou deux T4, qui seraient disponibles fin 2026. Ce programme sera financé via un emprunt rendu possible grâce à la majoration de la taxe d’habitation. Le troisième programme concerne l’acquisition d’une maison, à l’entrée du village, 26 avenue des Treilles, qui pourrait permettre de construire six à sept logements T1 à T3, en location. » « Je vais continuer à travailler avec la CdC, je ne lâcherai pas, il faut que les maires m’entendent, on est volontaire. »
Aménagement de 3 carrefours
« Second thème abordé, les infrastructures et la voirie. La voirie communale couvre 29 km : 9 % de ces routes sont fortement dégradées, 60 % nécessitent une intervention dans les trois ans. Nous avons passé en 2021 un marché à 1,2 M€, nous dépensons 480 K€ par an pour la voirie, les pistes cyclables et les parkings. Côté aménagement de la D101 le Département a donné son accord pour les aménagements de trois carrefours : création d’un giratoire au niveau de l’intersection avec l’avenue du Haut des Treilles, sécurisation du carrefour rue Batardeau/route de La Filatte (accès déchetterie), création d’un carrefour au niveau de l’intersection avec la route de la Plante à Relet. »
Par ailleurs, la commune comporte 20 467 m2 de stationnement. Elle compte notamment mettre en place un parking gratuit à la Pointe à Chabot.
Des lieux de vie
Troisième thème ayant trait à la vie permanente, les lieux de rassemblement : réhabilitation de la salle des Marais de la Prée, avec un démarrage des travaux en janvier 2024 pour une livraison attendue pour fin 2024, hors espaces extérieurs. Salle de sport, accueil de manifestations culturelles, réunions, elle offrira confort et infrastructures événementielles. La réhabilitation complète de la mairie est aussi prévue en 2024. Après la mise en place de l’office de tourisme avant la saison 2023, sera d’abord rénové l’étage qui accueillera les services administratifs, puis le rez-de-chaussée où se trouveront l’accueil des administrés et une salle de réunion, outre l’agence postale et l’office de tourisme. Les bureaux de la police municipale étant à part. Ces deux projets représentent un budget total de 3 M€, financés a minima par 1,144 M€ de subventions, dont 210 K€ de la CdC, des dossiers de demandes ayant été déposées auprès de l’Etat (mairie) et du Département (salle).
L’aménagement paysager de la commune fait aussi l’objet de toute l’attention de la municipalité : 55 arbres et 75 arbustes ont déjà été plantés depuis le début du mandat et bientôt une centaine d’autres le seront. Cinq arbres seront replantés sur le parking du Corneau. « Aux Portes, on plante », a affirmé le maire.
Côté évènement, le X-TREM 24 va doubler le nombre de participants en 2024, le maire entend bien garder aux Portes le Festival Fleur de sel, dont la 1ère édition organisée en septembre 2023 par le Département, en partenariat avec la CdC et les sauniers, fut un succès. La municipalité souhaite créer un lieu de rassemblement pour adolescents , à l’écart des habitations, pour éviter les nuisances sonores. Des pistes de travail sont en cours d’étude, intégrant tous les aspects réglementaires.
On le sait, la commune des Portes a lancé un dossier ambitieux en matière de Zone de Mouillages et équipements Légers (ZMEL) au Gros Jonc, à La Loge, à l’Anse du fourneau, à La Patache et au Chenal de Riveau. Le dossier officiel pour 580 mouillages a été déposé (lire nos articles sur realahune.fr).
La Levée du Fier, fort sujet d’inquiétude
Le maire a aussi abordé le sujet de la digue de la Levée du Fier, que la DDTM a finalement reconnue être propriété de l’Etat, alors qu’elle avait été, un temps, recensée comme digue orpheline. Au grand dam des élus portingalais, sa restauration et son entretien ne sont pas prévus par l’Etat, ni dans le PAPI 2 (Plan d’actions de prévention des inondations) : « Sans cette protection, le risque à court terme est la maritimisation de toute la zone de la réserve de Lilleau des Niges, de la fermeture de la piste cyclable empruntée par près de 300 000 cyclistes chaque année, de la destruction des habitats naturels, de la faune et la flore, des marais et des activités saunières, ostréicoles et piscicoles, sans oublier le risque écologique que provoquerait la submersion de l’ancienne décharge, qui recouvre quatre mètres d’épaisseur de déchets sur environ 15 000 m2, soient 60 000 m3 dont des carcasses de voitures, des gravats, plastiques, batteries, bidons d’huiles ou autres contenants toxiques, ainsi que 50 à 60 cm de compost « spécial Centre de transfert » réparti sur la zone en 2014/2015 » écrit à ce sujet le premier adjoint Patrick Bouraine, dans un dossier remis aux participants. « Ce sont 70 000 m3 de déchets au total. » « Le rôle tampon des marais est essentiel de l’avis de tous, en cas de submersion. Supprimer la levée du Fier serait une immense aberration. » (Lire nos précédents articles sur ce sujet sur realahune.fr).
Alain Pochon a conclu en remerciant l’ensemble du Conseil municipal de son travail, ainsi que la DGS et l’équipe des collaborateurs.
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