AG de l’AUTIR et intermodalité
Michel Terrasson, président de l’association des usagers des transports de l’île de Ré a tenu son AG vendredi 1er décembre, tandis que la bise décourageait les usagers de sauter dans un bus pour s’y rendre : la séance s’est tenue en petit comité.
Nicolas Renaudin, membre du CESER* Nouvelle-Aquitaine et rapporteur de la commission transport et mobilité avait été convié à présenter à l’association son rapport sur l’intermodalité. Patrice Raffarin, maire de Rivedoux, intervenait en tant que vice-président de la Communauté de Communes, délégué aux transports.
Ce rapport, fruit d’un an de travail avec les acteurs du transport (DREAL, autorité de contrôle, opérateurs Kéolis et SNCF) prône l’intermodalité de transport comme une réponse aux besoins de déplacements des populations tout en s’inscrivant dans un mode de mobilité durable. Depuis 2017, la réforme du territoire offre un cadre législatif élargi qui redistribue les compétences transport des Régions, un outil nécessaire aux Départements pour agir.
Repenser la mobilité des populations
La notion d’intermodalité se focalise sur les déplacements quotidiens (moins de 80 km) et sur les bassins d’emploi. Partant du constat que deux tiers de ces déplacements s’effectuent en voiture, l’enjeu est de penser une alternative à l’automobile tout en limitant l’impact des moyens de transport. Elle donne la priorité au voyageur, son objectif est de faciliter le passage d’un mode de transport à l’autre dès le premier kilomètre. De la voiture au train, du train au bus puis à la marche à pied jusqu’à destination finale, nombreuses sont les contraintes qui pèsent sur le voyageur : planification du trajet, billetterie, charges, sécurité des véhicules en stationnement (cycles, autos), transferts distants etc.
Anticiper la demande de mobilité
Une réorganisation globale ainsi que l’entretien et la construction d’infrastructures en seront les étapes indispensables. Équipements, gares TER, entretien des rails, maillage de dessertes, création de parkings et de pôles d’échanges multimodaux (PEM) à l’image du CIEL de Limoges, accessibilité, informations, billetterie et tarification intermodales, mise en place de la carte de paiement Modalis, autant d’améliorations nécessaires et coûteuses pour lesquelles la Région devra trouver le financement (qui paiera, Département, CdC ?) si elle souhaite apporter qualité, accessibilité et fiabilité des transports.
Une demande réelle face à un État pas encore prêt
À ces fins, la Région devra donner un schéma global de transport en s’appuyant sur les réseaux existants, celui du rail est en bien mauvais état, et sur l’interconnexion des réseaux, le CESER Nouvelle-Aquitaine propose la création d’une centrale de mobilité régionale. Les conditions de réussite sont intrinsèquement liées à la capacité de financement de la Région et à la définition d’une stratégie régionale : coopération des autorités organisatrices de transports ou constitution d’une gouvernance par un syndicat mixte ? La conséquence à ne pas négliger sera l’impact sur le foncier des centres urbains ainsi desservis.
L’intermodalité à Ré
S’agissant de notre territoire insulaire, l’intermodalité, rappelle Patrice Raffarin, se met doucement en place depuis 2012/1013 et le vote du plan global de déplacement (PGD, alors inscrit dans le SCOT). En effet, même si la Communauté de Communes n’a pas la compétence en matière de transport, elle a mis en place des équipements à titre expérimental et gratuit (diabline électrique, dessertes de villages) et la ligne 3 a été doublée (3A et 3B).
Malheureusement Michel Terrasson rappelle que les transports en commun sur l’île de Ré sont utilisés en majorité par les vacanciers ou les résidents secondaires. Là aussi les habitudes comme les mentalités sont-elles prêtes à évoluer ?
Véronique Hugerot
* CESER : Conseil économique, social et économique régional
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