Aéroport de La Rochelle-île de Ré : état des lieux
Le Covid-19 a lourdement impacté l’aéroport La Rochelle-île de Ré. Il est encore tôt cependant pour chiffrer les pertes et savoir si le dernier trimestre de l’année répondra aux attentes. Mais d’ores et déjà, Thomas Juin, directeur de l’aéroport, estime que la perte se situera entre 60% et 70% du chiffre réalisé l’an passé
Trois mois sans aucune activité, c’est long pour n’importe quel aéroport. Celui de La Rochelle n’a repris ses activités que le 16 juin dernier. 230 000 passagers avaient transité par l’aéroport La Rochelleîle de Ré en 2019. Cette année on ose en espérer 65 000. Août, mois de la reprise pour la clientèle touristique avait enregistré 46 688 passagers l’année dernière. Cette année, ils n’ont été que 13 696 soit une baisse de 70%. La direction de l’aéroport s’attendait à mieux. Il s’agit donc d’une reprise difficile dont on ne connaît pas encore très bien les paramètres.
L’impact de la quarantaine
Trois tendances se dégagent cependant. Sur le territoire français, les vols domestiques bénéficient des moins mauvais scores. La liaison avec Lyon est à moins 40% mais celle d’Ajaccio grimpe à plus 15% pendant que le taux de remplissage de Nice s’envole à plus 84%, une très bonne surprise. On peut en tirer la conclusion que lorsque les vols sont au rendez-vous de la clientèle, le trafic reprend.
À l’international, la quarantaine fait toute la différence. Lorsqu’il n’y en a pas comme sur la ligne de Genève, le taux de remplissage monte à75%. Sur Bruxelles et Porto, deux lignes exemptes de quarantaine, le taux de remplissage est de 61% pour les deux destinations. Avec quarantaine, le schéma est totalement différent. Au Royaume Uni (où l’effet du Brexit ne se fera sentir que l’année prochaine), à Londres l’aéroport de Stansted enregistre une baisse de 61% et celui de Gatwick de 84%. À Manchester la baisse est de 66%. En Ireland, à Dublin, où la quarantaine est présente depuis le début du confinement, la baisse est de 84% !
On observe donc de très grandes différences selon les décisions erratiques des gouvernements concernant la quarantaine. Thomas Juin, directeur de l’aéroport La Rochelleîle de Ré, également Président de l’Union des Aéroports Français (UAF), a demandé aux Pouvoirs Publics un fonctionnement plus homogène à l’échelle de l’Europe.
Comment se dessine l’avenir pour l’aéroport ?
L’exploitation de l’année 2020 se situera probablement plus près de moins 70% que de moins 60% et il faudra plusieurs années pour retrouver une situation semblable à celle d’avant la pandémie. Les spécialistes estiment qu’il faudra au moins cinq ans. Thomas Juin est confiant. Il discute déjà de la programmation des vols pour l’année 2021 avec les quatre compagnies qui ont résisté : Jet 2, Chalair Aviation et les deux low-cost Easy Jet et Ryanair et repris une parie de leurs vols (10 sur les 14 destinations desservies précédemment).
L’aviation de loisir et les vols privés ont été les premiers à retrouver une activité normale, reste à savoir comment se comporteront les vols commerciaux. La situation est rude comme la qualifie Thomas Juin, mais pas désespérée.
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