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AEMA : gérer une conjoncture difficile
L’AG a retracé une année 2023 perturbée par les conditions météorologiques et les différentes augmentations des matériaux de base, un résultat déficitaire qui n’en est pas véritablement un et un nouvel exercice 2024 tout aussi complexe.
Après avoir rappelé en préambule les missions de l’AEMA (Association des étangs et marais d’Ars-en-Ré) devant une salle pleine, Jean-François Beynaud, président, a procédé à l’approbation du PV de l’Assemblée Générale Ordinaire de 2023, puis a entamé la lecture commentée du rapport moral.
De nombreux travaux réalisés durant l’année 2023 étaient liés au CTMA* et à des partenariats avec la Communauté de Communes et le Département et beaucoup ont représenté d’importantes réalisations dans les marais salants. L’activité technique a été sérieusement perturbée dès le début 2023 par la mauvaise météo et l’accroissement du coût des matériaux. Pour exemple le GM5 dont le prix était de 0,55 le litre en 2017 est passé à 0,80 en 2023 puis à 1,05 au début de 2024 ! Il a rappelé que l’AEMA, qui réalise les travaux de construction et d’entretien du réseau hydraulique, est une association de propriétaires assistant également ses adhérents pour des montages de projets nécessitant l’élaboration de dossiers administratifs.
L’AEMA représente une diversité d’actions touchant le marais depuis la gestion des algues vertes jusqu’aux problèmes de pollution ainsi que de l’ingénierie sur l’île de Ré, mais aussi à l’international. Un récent partenariat a conduit l’AEMA au Bénin pour une mission d’expertise et de conseil à propos du sel solaire et dans le but de replanter la forêt et reconstituer la mangrove.
Le Bureau a réaffirmé les principales orientations souhaitées par le Conseil d’Administration concernent le développement associatif, la dynamisation du marais et l’accompagnement des collectivités sur les sujets liés au marais.
Bilan financier et perspectives d’avenir
L’AEMA, association fonctionnant comme une entreprise privée mais avec les contraintes d’une comptabilité publique, n’est pas autorisée à faire de bénéfices. Sur le plan financier, après de mauvaises années (2016 : – 216 557 €, 2017 : – 47 132 €, 2020 : – 47 665 €), les résultats se sont améliorés (2021 : + 14 864 €, 2022 : + 10 273 €) pour replonger en 2023 à – 25 533€. L’année 2024 sera une année difficile, entre autres à cause de la mauvaise météo. Les conditions météorologiques ont réduit l’action de l’AEMA par cinq depuis le mois d’octobre dernier, d’où de multiples retards. Le planning des chantiers est rempli à 80%, encore faut-il pouvoir les réaliser. Ce qui par voie de conséquence donne une visibilité réduite de l’année 2025. Sur le chiffre d’affaires de 200 000 € que représente le programme des chantiers 2023, une tranche de 160 000 € a été réalisée : ont été concernés les travaux sur les chenaux, le traitement des plantes envahissantes dans les marais salants d’Oléron, le curage des fosses, les algues vertes à La Flotte, et la lutte contre les plantes Baccharis et Pampa qui envahissent l’île de Ré. Des interventions d’urgence ont dû également être effectuées pour tirer d’embarras des engins qui avaient « déchenillé » et dont l’éventuel écoulement de liquide hydraulique ou fuel risquait de polluer.
Les résultats 2023 ne donnent pas une vision exacte de la réalité. En effet certains travaux importants n‘étaient pas encore facturés lors de la clôture des comptes qui n’ont été réglés que début 2024 et ramèneraient le déficit à zéro s’ils étaient pris en compte. Le budget prévisionnel 2024, année qui a démarré dans de mauvaises conditions, est de 850 466 € pour les dépenses de fonctionnement et du même montant pour les recettes.
Les dépenses d’investissements quant à elles s’élèvent à 482 653 € et un montant identique pour les recettes. Par ailleurs, le Conseil d’Administration a souhaité maintenir en 2024 et dans les mêmes conditions le rôle des taxes représentant un montant de 39 000 € qui financent d’une part le secrétariat de l’association et sont pour le reste investis dans les travaux communs. Le prix de l’adhésion annuelle sera maintenu à 15 €.
Concernant le renouvellement du tiers sortant, Nicolas Bécaud, Patrick Rayton et François-Éric Vauchez, candidats sortants, ont été réélus à l’unanimité.
Une nouveauté : les présentations thématiques
A l’occasion de cette AG, l’AEMA a donné la parole à deux spécialistes des marais : Christian Briteau, travaillant à l’AEMA, sur le thème des espèces animales des marais à savoir le ragondin et l’écrevisse de Louisiane dont la prolifération es t dangereuse et doit être limitée ; Bruno Bouletreau, du Département, a de son côté développé la gestion hydraulique des marais en tant qu’élément de lutte intégrée contre les moustiques car on assiste depuis l’année dernière en Charente-Maritime à la transmission de maladies par le biais des moustiques.
Projet de déplacement de la réserve de Lilleau des Niges
L’intervention de Lionel Quillet à ce propos était très attendue. Il resitua les responsabilités de chacun des acteurs rappelant que les marais étaient sous le contrôle de l’Etat, que sans lui rien ne se faisait et que c’était l’écotaxe qui permettait de financer. La CdC a investi depuis 2012 trois millions d’euros dans les marais qui sont la réalité environnementale de l’île de Ré. La réserve naturelle qui a été créée dans cet espace évolue en fonction de lui et « si l’eau monte, la réserve prend l’eau. Un jour, elle sera submergée ». Il faudra bien envisager une relocalisation sur laquelle il serait bon de travailler ensemble dès maintenant. Cette réflexion prendra en compte tous les acteurs du marais qui seront associés dès maintenant au comité de travail sur la stratégie du trait de côte. « Je travaille sur les années 2030-2050 et une réunion est prévue le 7 octobre pour dessiner la carte de l’avenir. Il y a des solutions, mais j’ai besoin d’aide » ajouta Lionel Quillet en conclusion.
*CTMA : Contrat territorial milieux aquatiques.
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