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Ados : Une génération téléphone portable et « Facebook… » Mais pas que ça
« Ah ! Elle est belle la jeunesse », « Ça vous respecte rien » entend-on souvent dire ! Certes l’adolescence est un passage obligé, parfois délicat, pour construire son identité et trouver sa place dans la société. Mais cette génération est attachante, créative, pleine de potentiel et de générosité.
Une jeunesse plutôt privilégiée, différente de celles de nos parents et grands-parents
Il ne faut pas remonter loin dans l’histoire contemporaine de l’île de Ré pour constater les changements intervenus sur l’organisation et le mode de vie de la cellule familiale rétaise.
Même si la famille reste un repère identitaire, les dernières générations ont pris au cours du temps leur indépendance logistique et financière. L’éducation, la formation, l’exercice de métiers différents, l’ouverture au tourisme… ont façonné une société rétaise plus fractionnée, réactive, attachée à son patrimoine, capable de s’adapter aux nouvelles contraintes économiques et sociales.
Conséquence : les jeunes ados bénéficient aujourd’hui d’un cadre de vie familiale plus émancipateur, avec une liberté d’expression et d’action, des activités variées, un niveau de confort, de l’argent de poche etc. Leurs parents et grands parents se souviennent de plus de participation au travail familial, dans les vignes, au parc ostréicole, dans les marais… avec plus d’efforts et de sévérité. Une autre époque!
Un choix de vie à anticiper très tôt
Avec les contraintes réglementaires et fiscales, la protection de l’environnement, les bouleversements économiques, la gestion du tourisme etc., il y a entre autres conséquences sur le parcours des jeunes, de moins en moins de reproduction sociale des métiers sur l’île de Ré. Être commerçant, artisan, agriculteur, pêcheur, ostréiculteur… de père en fils, n’est plus un chemin tout tracé pour le jeune adolescent, une succession assurée pour la famille.
Aujourd’hui, le jeune adolescent rétais doit se donner très tôt la possibilité d’élargir sa palette de choix professionnels et de vie. Il n’exercera plus le métier de Papa et devra souvent s’exiler pour des raisons professionnelles, affectives, ou encore de logement. Une décision d’orientation qui commence au terme des années collège et se peaufine avant le bac. Finie l’insouciance de la jeunesse, on entre vite dès la classe de 3ème, en contact avec la réalité d’un monde où la concurrence est rude. Le jeune partira poursuivre ses études, parfois en internat. Un premier déchirement pour une jeunesse rétaise très attachée à son cadre de vie rétais, à l’environnement, à sa famille et à ses copains !
Des parents enviés
Si une minorité d’ados peut faire parler d’elle par des bêtises regrettables, dans leur très grande majorité, nos ados rétais sont bien raisonnables. Ils ne demandent pas la lune! Ils souhaitent simplement obtenir un diplôme, un travail qui leur donne satisfaction et l’indépendance financière. Une vision sage avec une ambition réaliste. On sent l’empreinte et l’influence des générations antérieures, les recommandations et la projection des craintes parentales face à l’avenir !
Si les jeunes ont encore beaucoup de rêves et d’idéaux, marqués par le contexte de crise et les images télévisées négatives, ils les garde enfouis et se veulent réalistes, conscients de devoir débuter modestement dans la vie. Mais ils sont prêts à s’investir pour réussir, si on leur fait confiance !
D’ailleurs, signe des temps, Papa et Maman sont souvent cités comme exemple d’une vie harmonieuse.
« Attention Fragile ! »
Mais le parcours peut vite s’infléchir, sombrer dans des problèmes de mal-être pour les plus fragiles d’entre-eux. Alcoolisation, toxicomanie, délinquance juvénile, fugues, incivisme… Les mauvaises tentations sont nombreuses pour un jeune adolescent à la recherche de comportements et de sensations inconnus, curieux de tester ses limites et celles de ses proches. Le risque est alors grand de sombrer dans des difficultés psychologiques et physiques.
Quel adolescent n’a pas rencontré temporairement des difficultés relationnelles avec ses parents, des périodes scolaires médiocres, des problèmes sentimentaux ? Il ne faut pas nier les problèmes et quand les signaux d’alerte apparaissent, les copains, les éducateurs et les parents doivent ouvrir le dialogue, être à l’écoute, accompagner pour redonner clairement le bon cap.
Le rôle éducatif parental est déterminant. L’école, les structures de loisirs, éducatives, culturelles et sportives ne manquent pas dans l’île de Ré. Mais ses moyens éducatifs aussi complémentaires et indispensables soient-ils, ne peuvent pas se substituer à l’autorité bienveillante et équitable des Parents.
C’est François Truffaut qui disait : « L’adolescence ne laisse un bon souvenir qu’aux adultes ayant mauvaise mémoire ».
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Le QG des jeunes
À La Flotte, les jeunes appellent leur lieu dédié, la MJA. Au Bois, c’est le Bois Jeunesse. À Ars, c’est Le Studio. Et c’est vrai que le local ressemble à un appartement, un vrai lieu de vie. La pièce est petite, adossée à la salle des sports, mais ils s’adaptent. Et de l’exiguïté naît la proximité, la chaleur des discussions. Depuis avril 2011, date à laquelle trois communes, Les Portes, Saint-Clément et Ars, ont décidé la création de la structure avec l’appui de La Farandole, il y en a eu du mouvement dans le Studio… Ça bouge ! La déco, les couleurs, les panneaux d’informations, la disposition des canapés, le coin internet, le coin cuisine, tout est en perpétuel renaissance, au gré des humeurs et des envies. « On a des moments de folie » constatent-ils joyeusement.
Ils ont entre 11 et 17 ans. De plus en plus, le mélange s’opère avec fluidité entre les trois structures jeunes de l’île. On est passé du stade de l’observation réciproque au stade de franches parties de rigolade. Certains se connaissent depuis l’école primaire, d’autres du collège ou du lycée à La Rochelle. D’autres sont déjà dans la vie active, en apprentissage, ou en alternance. Horizons variés et complémentaires. Des points communs, ils en ont plein : le papotage, le sport, la musique, la cuisine, internet, les potes, les jeux de société, la console Wii. Le vendredi ils se retrouvent au Studio, pour l’apéro dînatoire. Ce soir-là, ils avaient préparé des têtes de champignons fourrés de fromage et des chips 3 D… au sortir du four, ça sentait bien bon. Le tout arrosé de jus de fruits et de sodas. Le lendemain samedi ils allaient à la patinoire à La Rochelle, avec les mini-bus mis à leur disposition par la CDC. Mais il y aussi le karting, le bowling, des initiations à la zumba, au karaté, à l’escalade, encadrées par des professionnels. Et pour mardi-gras qui arrive à grand pas, tradition bien ancrée à Ars, ils ont commencé à confectionner une énorme baleine avec du papier journal. Il faut encore la peindre, lui dessiner les yeux, la poser sur un châssis, lui installer des roues. Cet été, un séjour à Barcelone se profile.
Responsabilisés par les animateurs, Etienne, Amandine et Harmonie, ils autofinanceront leur voyage par des actions qu’ils vont devoir inventer.
MB
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