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A Vol d’oiseau, la grâce avec le « peuple des airs »
Soit les oiseaux, ainsi nommés par leur plus fervent défenseur, le président de la LPO Allain Bougrain Dubourg.

Vendredi 4 avril, la salle des Paradis est comble, réunissant trois cents personnes pour cette soirée officielle d’ouverture du Mois de l’Environnement. « Une édition qui s’annonce exceptionnelle », se réjouit la maire de Sainte-Marie Gisèle Vergnon, évoquant brièvement la représentation théâtrale « Un message pour le futur » qui s’est déroulée deux jours plus tôt à destination des enfants « qui ont tout compris », se réjouit l’élue. « Plus de cent animations et douze animaux fantastiques à voir », poursuit Lionel Quillet incitant le public à la découverte. « On a mis le paquet, l’Ile de Ré le mérite bien », affirme-t-il. Mais place au spectacle…
Une première partie touchante
Sous la responsabilité des élèves flûtistes de l’École de Musique du Bois-Plage complétée par d’autres, des écoles de Lagord et d’Andilly, ainsi que nous l’apprendrons à la fin d’une création originale et joyeuse, restituant avec tendresse nombre de chants d’oiseaux dans le décor poétique d’une scène évoquant une grande volière ouverte, agrémentée de fleurs et de voilages diaphanes. Beaucoup d’émotion pour les plus jeunes, beaucoup d’applaudissements aussi pour cette jeune troupe réjouissante.
Paroles, musique et chant…
Tout de noir vêtu car « en deuil de la nature », expliquera-t-il plus tard gravement, Allain Bougrain Dubourg entre en scène tandis que prennent place le fondateur de la Chapelle harmonique, directeur artistique de l’évènement et musicien (viole de gambe) Valentin Tournet, Guillaume Hadenwang au clavecin, Thibault Noailly au violon, Geneviève Pungier à la flûte à bec et traversière.
Allain Bougrain-Dubourg raconte la vie des oiseaux, de leur naissance à leur mort, en passant par leurs amours et leurs voyages, comme s’il en était un lui-même s’adressant à des humains, et ne faisant silence que pour laisser place à la musique. Et nous en apprenons beaucoup sur le peuple des airs… mais difficile de prendre des notes dans le noir, et puis ce serait faire insulte aux musiciens que de ne pas s’immerger dans la délicatesse de leurs accords ou la voix pure et cristalline de la soprano Caroline Arnaud.
S’ensuit une heure d’enchantement et de poésie, au gré d’extraits d’oeuvres de compositeurs inspirés par la gente ailée comme Antonio Vivaldi et son « Chardonneret », mais aussi Williams, Purcell, ou encore Rameau et Couperin, les musiciens enchainant les refrains de tourterelles, linottes, poules et coucous.
En racontant, au fil de son récit, la funeste histoire du pigeon migrateur américain totalement éradiqué par l’Homme, Allain Bougrain Dubourg introduisait-il le débat suivant le concert ? Peut-être. Retenons un chiffre : « 800 millions d’oiseaux ont disparu en quarante ans en Europe », alors qu’ils sont « les indicateurs de la biodiversité ». Or « on n’écoute plus les scientifiques et on revoit les textes pour minimiser les impacts », se désolet- il. « En matière d’environnement, les élus rétais ont un devoir de réussite », répondra en écho Lionel Quillet, tandis que Dominique Chevillon, autre figure rétaise combative bien connue, estime qu’il « va falloir accélérer l’éducation à l’environnement », même si l’Ile de Ré est terre accueillante et privilégiée.
« Notre projet est de partager la beauté pas de nous battre sans arrêt », conclut Allain Bougrain Dubourg. Une beauté bien présente en cette soirée et sous bien des formes…
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