A Rivedoux-Plage, les projets foisonnent
Point de cérémonies des voeux des Maires et du Président de la Communauté de Communes cette année, crise sanitaire oblige. Qu’à cela ne tienne. L’équipe de Ré à la Hune a pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des édiles et du Président de la CdC, avec une seule question : Quels sont les principaux enjeux et projets à court et moyen termes de votre commune/de l’intercommunalité ? Tous nous ont accordé de longs et passionnants entretiens. L’île de Ré continue d’aller de l’avant… Vous saurez (presque !) tout en lisant ce dossier, des pages 20 à 30.
La configuration de la commune située à l’entrée de l’île de Ré a été profondément modifiée ces quinze dernières années et l’on pourrait penser que l’essentiel a déjà été fait. C’est sans compter sur le Maire, Patrice Raffarin, épaulé par son nouveau Conseil municipal, qui foisonne d’idées et de projets d’aménagements et de vie
Après avoir été second Adjoint au Maire en 2001, puis premier Adjoint en 2003, Patrice Raffarin est devenu Maire en 2004, en cours de mandat, puis réélu en 2008, 2014, 2020. Autant dire qu’il a eu le temps d’affiner sa réflexion politique sur le village et sur les actions qui en découlent.
La circulation et la vie permanente, deux axes forts
« Deux idées fortes nous guident : les problèmes de circulation constituent un sujet important de réflexion, ainsi que le renforcement de la vie permanente. Nous constatons une très grande stabilité de notre population, composée de 2350 habitants, le flux migratoire continue de compenser les décès, ce qui aboutit à un solde très très légèrement positif. Aujourd’hui, nous sommes le seul village à avoir toujours plus de résidents permanents que de résidents secondaires*, mais cette petite avance a tendance à s’effriter. Nous privilégions la vie à l’année », explique le Maire.
Concernant la circulation, la Commune travaille sur deux axes forts. La « Séquence 6 » du plan de restructuration de Rivedoux-Plage concerne en principe l’axe routier allant des Viviers au niveau du Fort de La Prée à La Flotte. Sauf que Jean-Paul Héraudeau, Maire de la commune voisine, souhaiterait que cette séquence aille jusqu’au camping des Peupliers et l’Abbaye des Châteliers. « Nous avons bien avancé, explique Patrice Raffarin, nous attendons maintenant l’esquisse départementale pour l’année 2021, le Département nous a bien écoutés au stade du diagnostic, et a pris en compte les problématiques de Rivedoux et de La Flotte. Il nous faut couper ce côté rectiligne, en rétrécissant la chaussée, aménageant le carrefour avec l’avenue de la Grande Vallée, le programme de travaux est très conséquent, puisqu’il intègre les bas-côtés, l’aménagement d’une piste cyclable, un chemin piétonnier, la chaussée, et la sécurisation de cette route. Les travaux devraient démarrer à l’automne 2022 et se dérouler sur toute l’année 2023 ».
Le second axe de circulation concerne la voie en site propre le long de l’itinéraire sud. Ce projet est mené par La Département dans le cadre de « Cap Mobilité ». « Je travaille toujours avec les services du Département sur ce projet. Les échéances évoquées ne pourront être respectées, il y a des contraintes apportées par les Services de l’Etat, qui n’a toujours pas donné son autorisation. Les années 2021-2022 seront encore une période d’études et verront j’espère l’aboutissement du projet, qui ne devrait pas être réalisé avant 2026… »
Bien sûr, la Commune travaille sur la voierie communale, avec un très gros programme concernant le sens de circulation, ainsi que les travaux de réfection des sous-sols et de surface, qualitatifs. Elle privilégie les aménagements favorisant la mobilité douce, autrement dit les piétons et cyclistes, ainsi que les personnes à mobilité réduite.
Le quartier du Château, un projet d’aménagement global
L’aménagement du quartier du Château participe pleinement à l’objectif de consolidation de la vie permanente. Le programme de 35 ou 36 logements à loyers modérés, piloté par la CdC, ainsi que celui, porté par la Commune, de dix terrains viabilisés proposés à la vente à un tarif raisonnable, apporteront une bouffée d’oxygène à la commune qui ne dispose que de très peu de logements sociaux (11 aux Breuils, 4 à Fontaine) et de foncier. Pourquoi avoir choisi la vente de terrains viabilisés, plutôt que de passer par un programme d’accession à la propriété de type Prim’Access comme le font les communes voisines de La Flotte et Sainte-Marie ? « Le Quartier du Château constitue un aménagement global, avec l’aire naturelle des Tamaris, le complexe sportif, les logements locatifs et les ventes de terrains. Le portage foncier de cette opération est assuré par l’EPF (Etablissement Public Foncier) Nouvelle-Aquitaine. Pour qu’il l’accepte, nous avons dû présenter une étude de faisabilité économique, réalisée par le cabinet Sylvain Grisot. Il nous fallait atteindre un point d’équilibre financier du projet. Pour cela nous avons gardé dix parcelles que nous proposons aux candidats intéressés à un prix au m2 de 700 €, ou plus précisément 725 € viabilisation comprise. Bien entendu les Domaines ont validé et nous ont même conforté dans cette très belle opération à un prix extrêmement raisonnable (le prix tourne plutôt autour de 1500 € habituellement). Mon 1er Adjoint Marc Chaigne a créé une Commission regroupant des élus et la Notaire de Rivedoux. Il a écrit fin 2020 aux 57 personnes ayant initialement fait une demande, en leur précisant le prix ainsi que les contraintes : droit de préférence à la commune pendant 20 ans, possibilité de revendre en cas d’accident de la vie, mais à un prix limité correspondant au coût global (achat du terrain, prix de construction de la maison, frais réels annexes, augmentés de l’indice de construction). 29 d’entre elles ont confirmé le maintien de leur candidature. La Commission, à laquelle je ne participe volontairement pas à ce stade, va établir les critères de sélection et nous proposer les dix personnes retenues. » La Mairie a lancé en ce mois de janvier 2021 la consultation des entreprises pour tous les travaux de VRD du quartier du Château, qu’elle espère voir débuter avant l’été 2021, pour une finalisation à l’automne 2021. Concernant les logements locatifs, la Commune assure les VRD pus rétrocédera les terrains à la CdC, qui pilote tous les projets de logements locatifs à partir du seuil des 20 logements. Le Maire espère la livraison des logements sociaux pour 2023.
Bientôt, une ferme « active » au Défend ?
En matière de protection des côtes, si l’essentiel a été fait dans le cadre du PAPI 1 piloté par le Département, les travaux de la Corniche font encore l’objet d’études, afin de choisir l’une des options possibles. Par ailleurs, en 2021 toutes les prises recensées seront équipées d’un clapet, évitant ainsi les entrées d’eau intempestives comme lors de Xynthia.
Autre gros chantier, la gestion hydraulique du site du Défend (Rivedoux) et des Grands Prés (Sainte-Marie) : « Le Directeur des Services Techniques de la CdC s’est bien approprié le dossier, il s’agit d’un très gros travail à mener avec l’EPF NA et le Conservatoire du Littoral, pour avoir la maîtrise foncière de tous les terrains du Défend, qui font l’objet de la même DUP (Déclaration d’Utilité Publique) en cours. Il faudra ensuite imaginer un aménagement ambitieux, Phytolab a fait un travail extraordinaire. Il faudra éviter la pénétration automobile et éloigner le plus possible le parking du trait de côte. Le site fera l’objet d’un Plan de gestion environnementale, afin de favoriser la biodiversité des espèces. Je rêverais de la création d’une ferme active, avec une salle de travail et pourquoi pas un bureau pour un écogarde, gérée par un agriculteur ou viticulteur de proximité, qui y élèverait des moutons et accueillerait les enfants pour une approche pédagogique », explique Patrice Raffarin.
Deux projets refusés par l’Etat, qui font l’objet d’un recours
En matière économique, le Maire regrette amèrement que « l’Etat ne nous ai pas suivis pour l’extension de la zone artisanale, et la CdC lui a emboîté le pas, il s’agissait de mutualiser de façon raisonnable les espaces. Si l’Etat avait donné une raison objective, j’aurais pu comprendre, mais il s’est basé sur des critères erronés ».
Aussi la Commune a-t-elle attaqué auprès du Tribunal Administratif deux points du PLUi de l’île de Ré : le refus d’extension de sa ZA, ainsi que le rejet du projet de logement aux Bragauds. « Nous aurions pu attaquer l’intégralité du PLUi sur sa forme, nous avons refusé de le faire** car nous sommes d’accord sur 95% de ce PLUi, nous contestons ces deux dossiers, nous avons fait un seul recours avec deux volets. Nous avons très peu de possibilités de faire du logement social à Rivedoux, nous en avons 4 + 11 auxquels s’ajouteront les 36 logements du quartier du Château. Aux Bragauds, nous étions sur un projet de logements sociaux ».
Autre projet économique porté par Laure Trichard accompagnée de quelques autres élus très efficaces, la création courant 2021 d’une plateforme numérique ou « village numérique », portée financièrement par la Commune, qui permettra aux artisans et commerçants de la Commune de promouvoir leurs activités. On a vu l’utilité de telles plateformes lors des confinements sanitaires. Le Maire est particulièrement attaché à ses jardins familiaux : après ceux de la rue de la Poterre, créés il y a trois ans et qui créent une vraie dynamique sociale, avec une mutualisation du matériel et des savoir-faire et une réelle mixité sociale, il prévoit la création de 15 à 20 nouvelles parcelles rue de la Lorieuse. « Mon idée est de créer plusieurs autres jardins familiaux, au plus près des demandeurs, afin d’éviter qu’ils prennent leur voiture ».
La « cour de Colette » et « l’école dehors »
Au niveau des écoles de Rivedoux, un très gros projet porté par Julie Foulquier concerne le réaménagement total des quatre cours de récréation, qui doivent devenir des lieux éducatifs à part entière. « La grande cour est essentiellement utilisée par les joueurs de foot, au détriment des autres enfants, qui doivent pouvoir disposer d’espaces ouverts. Nous avons déjà un jardin pédagogique, avec composteur, poules, cochonsdindes et hérissons, dont s’occupe amoureusement Colette Piveteau et nos services techniques : ce jardin connaît un succès fou auprès de tous les enfants et de leurs parents. Il y a aujourd’hui la grande cour pour tous, la petite cour maternelle, le petit patio et « la cour de Colette » accessible à tous. Nous travaillons avec tous les enseignants, l’APE, le Conseil d’Ecole, l’Inspectrice de l’Education Nationale, la Conseillère pédagogique et les élus sur notre projet d’« école dehors », s’enthousiasme Patrice Raffarin. Nous commencerons en 2021 par le réaménagement d’une ou de deux cours, le reste sera fait en 2022. » L’éclairage public de la commune va également être entièrement repensé. Philippe Tréhello, nouvel élu, a sélectionné une Ecole d’Ingénieurs de Poitiers pour l’accompagner dans cette étude. « On se doit d’être exemplaire sur le nouveau quartier du Château, qui servira de modèle pour l’ensemble de la commune », estime le Maire.
Des projets anciens qui vont voir le jour
Autre projet qui lui ne date pas d’hier, l’aménagement du Port communal, qui avance. « L’Etat a demandé beaucoup d’études, que nous finançons sur le budget annexe du port, ce qui nous oblige à les étaler dans le temps. Le projet de réaménagement permettra d’accueillir 45 bateaux, contre 7 aujourd’hui, tout en restant dans sa délimitation actuelle, entre la jetée et la cale ostréicole. On arrive au bout des études, le projet passera en Commission des Sites en 2022. » La rénovation de la Redoute : « Un joli projet que je porte depuis des années, désormais mené par Isabelle Ferré, délégué à la culture et au patrimoine, qui a pris contact avec une Architecte des Monuments historiques, avec laquelle nous allons passer une mission de diagnostic complet de La Redoute, afin de fixer des axes prioritaires. Les animations découleront de ce programme de travaux, pour lequel nous allons budgétiser 50 à 100 K€ chaque année. Nous espérons bénéficier de deux subventions de la DRAC, ainsi que du Plan Patrimoine lancé par le Département, La Redoute est un monument ni inscrit, ni classé. Les premiers travaux débuteront cette année. »
Des petites opérations, créant du lien social
Parmi les « petites opérations » qui tiennent particulièrement à coeur du Maire, celle intitulée « Des arbres pour la naissance », lancée en 2020, et qui consiste à planter toutes sortes de fruitiers. « Nous avons eu onze naissances en 2020, nous avons planté onze pommiers, pruniers, pêchers sur différents sites de la commune, qui ne sont pas nominatifs, et nous en gardons quelques-uns en réserve dans le cas où certains dépériraient. Nous ferons cela chaque année, les arbres sont déjà en nourricière à La Serre des Ouches. Cela permet de revégétaliser la commune et de proposer des fruits, en cueillette libre, pour les habitants des quartiers concernés. Nous allons aussi planter à Rivedoux des massifs légumiers dans des carrés en bois, et nous avons avec les écogardes de l’île de Ré un projet de développement d’une mare pédagogique, rue des Bragauds. »
Gros ou petits, structurants ou du quotidien, tous les projets ont leur importance à Rivedoux, commune dans laquelle la crise sanitaire a resserré les liens sociaux : « Nous sommes omniprésents dans le domaine de la vie sociale, nous nous sommes tellement rencontrés, tous, durant cette crise sanitaire, que nous avons appris à nous connaître », conclue le très prolixe Maire.
*La Maire de Sainte-Marie nous a précisé que le nombre de résidents permanents dépasse encore d’une personne le nombre de résidents secondaires.
** La CdC considère que la commune a sollicité l’annulation totale du PLUi, car celle-ci sollicite « A titre subsidiaire, d’annuler la délibération du 17 décembre 2019. ». Autrement dit celle portant approbation du PLUi.
Le Maire a annoncé ouvrir la salle du bar de la salle des fêtes, pendant la pause déjeuner de midi, pour accueillir au chaud et dans de bonnes conditions les ouvriers, salariés, employés qui ont leur pique-nique et qui sont contraints de manger dehors ou dans leur véhicule. Toutes ces personnes auront ainsi également accès aux sanitaires. Pour pouvoir profiter de ces services, il suffit de téléphoner au 05 46 09 39 39
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