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A La Flotte, le site pollué de l’ancienne déposante Chevalier va être réhabilité
« Il faut affronter les problèmes plutôt que les ignorer, ce site constitue la plus grosse verrue de La Flotte et même de l’île de Ré en termes d’atteinte à l’environnement » explique le Maire Jean-Paul Héraudeau, bien décidé à dépolluer et rendre à la nature l’ancienne déposante Chevalier, tout en y implantant une importante réserve d’eau. Explications
Le 26 mars dernier le Département de la Charente-Maritime approuvait la nouvelle délimitation de la zone de préemption au titre des Espaces Naturels Sensibles de La Flotte.
Un projet de convention avec Ré Nature Environnement
La Commune s’est mise d’accord avec le Département pour que tous les sites en espaces naturels et zone de préemption situés à l’intérieur du village soient acquis par La Flotte qui maintiendra ces espaces en bon état. « Le rôle de la commune est de bien entretenir les espaces verts intra-muros, qui sont des poumons verts, des lieux de promenade. Nous avons commencé à acheter des espaces naturels dans le village en bas de la zone artisanale, ils constituent un tampon naturel et limitent les bruits des activités commerciales par rapport aux habitations. », explique le Maire.
Une convention est en cours d’élaboration entre la commune et Ré Nature Environnement afin de faire un recensement et maintenir la biodiversité de la faune et de la flore, en confiant ces missions aux bénévoles de l’association ayant la connaissance de terrain et la disponibilité quotidienne. « La commune peut intervenir sur le nettoyage de dépôts sauvages, par exemple, mais nous ne pouvons assurer une présence continue sur les 850 hectares d’espaces naturels de notre commune (sur 1232 ha au total), qui occupe la plus grande surface des dix communes et dont la zone naturelle est la plus étendue ».
« Le projet de convention prévoit de mettre à disposition de Ré Nature Environnement une place dans le port de La Flotte pour La Janthine (bateau naturaliste de l’association), à charge pour notre association de surveiller les milieux marins à proximité de La Flotte », précise Dominique Chevillon, président de « Ré Nat ».
L’ancienne déposante Chevalier, une hérésie environnementale
Ce site jouxte la piste cyclable La Flotte – Rivedoux coté La Flotte, au lieu-dit Les Chaignes, après le practice de golf. La déposante Chevalier, du nom de l’ancien prestataire de gestion des déchets sur l’île de Ré, était une installation classée au titre des risques industriels, par la DRIRE, organisme d’État chargé de surveiller et contrôler les activités industrielles à risque pour l’environnement. L’entreprise Chevalier étant en liquidation, le Maire de La Flotte, Jean-Paul Héraudeau, s’est rapproché du mandataire-liquidateur afin de racheter le site de 6 hectares, pour un montant négocié à la baisse de 10 000 € (au lieu des plus de 60 000 € au prix de 1,07 €), au vu des coûts de dépollution et remise en état à prévoir. Pour cela la commune a du envoyer une mise en demeure au liquidateur, en lui laissant entrevoir le danger de laisser ce site à vau-l’eau et la perspective de transfert de responsabilité en cas d’accident.
L’acte notarial est en cours de préparation. La commune a aussi commencé à sécuriser le site, ouvert aux quatre vents.
Le projet du Maire englobe les eaux de la station d’épuration La Flotte- Saint-Martin, située à La Flotte. Celle-ci voit transiter 650 000 m3, dont 10 à 15 000 m3 sont utilisés par l’irrigation des pommes de terre et produits maraîchers de La Flotte, tandis que 50 000 m3 seront à terme utilisés dans le cadre du projet d’irrigation de Sainte-Marie (les tuyaux passeront sous le tracé de la piste cyclable), en bonne voie.
Les 600 000 autres m3 partent vers les douves de Saint-Martin puis vers la mer. Si ces eaux sont épurées, elles n’en contiennent pas moins des pollutions diverses : hormones, produits médicamenteux, pesticides, métaux lourds… qui sont de de fait déversées en pleine zone conchylicole du Pertuis Breton, voire de baignade. Le cycle de renouvellement du milieu marin du pertuis est de 90 à 100 jours.
Les enjeux du projet que Jean-Paul Héraudeau souhaite mettre en place, déjà évoqués lors de sa campagne électorale, sont pluriels et complémentaires : utiliser l’eau de la station d’épuration et supprimer les rejets d’eau douce en milieu marin ; créer une réserve d’eau alimentée par les eaux de la station, utile en cas d’incendie de cet important massif forestier – le SDIS est évidemment intéressé – comme le préconise d’ailleurs le PPRI (Plan de prévention du risque incendie) ; dépolluer et réhabiliter ce site faisant partie des dernières zones polluées de l’île de Ré ; promouvoir une forêt départementale autour du site, qui comporte de nombreux terrains acquis par le Département au titre des Espaces naturels sensibles ; créer une mare ou un étang, un point d’eau douce, susceptible de favoriser la biodiversité (amphibiens, tritons, rainettes…), comme cela a été le cas récemment (la banche calcaire du sous-sol avait été percée, rendant accessible la nappe phréatique), le site hébergeait plusieurs espèces d’oiseaux ; et enfin, recharger la nappe phréatique. Plus de 300 espèces végétales y sont recensées. Le Maire et Ré Nature Environnement aimeraient pouvoir à terme créer un observatoire de la biodiversité, et du patrimoine, accessible depuis la piste cyclable.
Tous les acteurs autour de la table
Le Maire souhaite que planchent tous les acteurs concernés autour de ce projet : DDTM, DREAL et OFB (services de l’Etat), Agence de l’Eau de Loire-Bretagne, la Région, Le Département, la CdC, les associations naturalistes telles la LPO, Ré Nature Environnement et Nature Environnement 17, des naturalistes connaissant bien le site. Mais aussi des hydrologues, géologues, les pompiers, les ostréiculteurs… L’objectif de Jean-Paul Héraudeau est de leur présenter le site et ce qu’il envisage de faire, d’en étudier la faisabilité et d’amander le projet. Ce projet de réhabilitation d’un site pollué de friche industrielle devra tenir compte de l’historique du site, des statuts réglementaires du foncier des 6 hectares et de l’environnement direct.
Le projet final sera le fruit des réflexions et études de toutes ces parties prenantes, des contraintes réglementaires, sans oublier la faisabilité financière. « Des aides de toutes les collectivités et y compris de l’Europe seront absolument nécessaires, le choix de dépollution pris par la mairie se chiffre déjà en millions d’euros » estime le Maire. « La Flotte traite là un dossier historique qui dure depuis bien trop longtemps, afin de rendre ce site riche en biodiversité à la nature. Le projet émane de Jean-Paul Héraudeau, ses réflexions étant complétées par celles des spécialistes de Ré Nature Environnement », explique Dominique Chevillon, président de l’association naturaliste.
Il s’agit d’un projet à forts enjeux, que le Maire de La Flotte a pris à bras le corps, dès son arrivée en juin dernier, et qu’il entend bien mener à son terme, en s’entourant de tous.
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