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À LA DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE RÉTAIS
Le Service Patrimoine de la Communauté de Communes de l’île de Ré vous propose deux visites, au Bois-Plage et à Ars-en-Ré. Laissez-vous guider, les yeux grands ouverts !
* Parcours au Bois-Plage-en-Ré : une rue, des histoires
Il n’y a pas besoin de faire beaucoup de route pour découvrir la richesse de notre patrimoine rétais. Au Bois- Plage, en remontant la rue de l’église, c’est toute l’histoire du village qui se révèle cachée derrière des bâtiments parfois insoupçonnés…
La Maison de la musique
Dès la fin du XVIIIe siècle, les premiers groupes de musique se constituent, héritiers de la pratique musicale dans l’armée. A partir du Second Empire, les autorités soutiennent leur expansion. Entre 1860 et 1865, huit sociétés de musique voient le jour sur l’Ile de Ré. Ces sociétés permettent une initiation à la culture savante et une distraction morale dans la société polissée du XIXe siècle. Tout le monde s’y retrouve dans un monde marqué par la séparation de plus en plus nette entre pouvoir religieux et anticléricalisme républicain. La plupart des fanfares de l’Ile sont issues de ces nouvelles sociétés où clairons et tambours accompagnent les jeunes sportifs.
Au Bois-Plage-en-Ré, la Société de gymnastique et de préparation militaire est créée par l’instituteur en 1883. Devenue La Patriote en 1901 puis l’Union Sportive Boitaise en 1920, elle propose aux jeunes hommes, à partir de quinze ans, des assouplissements corporels et des exercices militaires. Les défilés organisés lors des fêtes de la commune sont toujours accompagnés par la Clique de la société.
Le bâtiment actuel de l’école de musique était auparavant le siège de la fanfare du Bois-Plage-en-Ré : la Lyre nationale. Cette maison dite de la musique acquise par l’harmonie en 1929 a été donnée à la commune afin de pouvoir y effectuer les travaux nécessaires mais avec l’obligation de continuer à y enseigner la musique.
Au n°18, La Maison des enfants : préventorium marin
Dans les mois et années qui suivent l’armistice de la Première guerre mondiale, des secours sont apportés aux veuves et orphelins. La volonté de protéger les enfants de familles appauvries vivant dans des conditions financières et sanitaires difficiles se matérialise par la création de nombreux établissements d’accueil marin du type préventorium sur la façade atlantique et notamment sur l’île de Ré.
Les premiers établissements sanitaires réservés à l’accueil des enfants apparaissent sur l’île de Ré dans les années 1920. Ils reçoivent des enfants anémiés, pour qui une cure de plein air en bord de mer est recommandée.
En 1917, Gaston Lem et son épouse, aidés par quelques habitants de l’île de Ré, achètent l ’ancien couvent des Soeurs de Saint-Vincent-de- Paul au Bois-Plage, désaffecté depuis 1905, et y fondent un « préventorium marin ». La Maison des Enfants s’agrandit pour pouvoir recevoir un nombre croissant d’enfants. Il dispose de quatre sites d’accueil : le Clos Marin, la Maison du Soleil, la Venelle Fleurie et le Camp des Clairais.
Suite à l’occupation allemande, le préventorium est très endommagé et ne peut être réhabilité, il est donc cédé à la société Péchiney (groupe industriel) en 1949. Elle accueillera pendant plusieurs années les enfants des salariés de l’usine.
Sur la rue de l’église, on voit encore une des façades de cet établissement. Si l’on passe sous le porche, on arrive au Clos marin, avec sa placette centrale où les enfants avaient l’habitude de prendre le soleil. La grande maison centrale est l’ancien couvent transformé en préventorium. Il abrite aujourd’hui des services médicaux.
L’atelier Chabrol : ancienne forge
Héritée d’une tradition vieille de plus de 2500 ans, une forge, voire plusieurs, était présente dans chaque village de l’Ile de Ré.
Derrière le nom générique de forgeron, se cache en fait un ensemble de métiers très divers :
– le taillandier qui fabrique et répare les outils pour la culture, ainsi que pour la pêche,
– le maréchal-ferrant qui façonne les fers pour les animaux.
– le serrurier qui conçoit les pantures des portes de ferme, les balustrades et les grilles.
La forge du Bois-Plage appartenait à la famille Séjourné-Métayer qui l’avait installée en 1869. Dans l’entre-deux-guerres, ce métier, attaché à des pratiques traditionnelles, commence à souffrir des évolutions techniques héritées de la Première Guerre mondiale et de nombreux forgerons ferments leurs portes. Heureusement, l’arrivée du tourisme va permettre à certains de réorienter leur activité.
Le monument aux morts
Les monuments aux morts occupent toujours une place centrale dans la vie de la commune. Le choix de leur positionnement de ce monument lors de son édification n’est pas dû au hasard. Ainsi, au Bois-Plage, le monument fut érigé devant le bureau des Postes et télégraphes aujourd’hui disparu.
Inauguré le 10 juillet 1921, le monument est l’oeuvre d’Ernest Rataud, entrepreneur de maçonnerie à Saint- Martin-de-Ré. Placé au centre d’une clôture et posé sur un piédestal crénelé, l’obélisque rend hommage aux soldats disparus de façon très solennelle. Sur sa face principale, ont été sculptés les symboles traditionnels du souvenir : le drapeau en berne et la palme des martyrs, la couronne de laurier et les guirlandes d’immortelles.
Au-dessous, des plaques en marbre portent le nom des « Enfants de la commune du Bois, morts pour la Patrie durant la Grande guerre ». Il a été choisi par le Conseil municipal de les faire apparaître dans l’ordre chronologique de leur mort.
Au pied du monument, une palme en bronze a également été ajoutée ainsi qu’un livre en marbre permettant l’ajout du nom des soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale.
Le point final : l’église de Tous-les-Saints
Une première église, ou chapelle, existait au Bois-Plage au moins à partir du début du XVe siècle. Au début du XIXe siècle, la municipalité décide enfin de reconstruire l’édifice suite à la demande pressante des habitants du village. Au fil des années, l’église est devenue trop exiguë pour une population de plus en plus nombreuse et trop vétuste, ressemblant plus à un hangar qu’à un véritable lieu de culte.
Les premiers projets de reconstruction sont proposés dès 1823 mais il faut attendre le projet de l’architecte rochelais, Antoine Brossard, en 1832, pour satisfaire à toutes les exigences architecturales et financières de la commune.
Le plan de cette église est très original. Le clocher-porche est caché entre deux absides, l’une pour les fonts baptismaux et l’autre ouvrant sur l’escalier de la tribune, donnant à cet ensemble une forme de trapèze. Les décors architecturaux s’inscrivent dans les goûts néo-classiques de cette période : sobriété, goût pour la symétrie, les lignes et les dessins géométriques.
A l’intérieur, on peut voir quelques objets de décor remarquables. Dans le choeur, le curé du Bois-Plage, l’abbé Clatz, a réalisé en 1905 une série de peintures en hommage à plusieurs grandes figures saintes. L’édifice dispose également d’un bel ensemble de vitraux réalisés au XIXe siècle par l’atelier Dagrant.
A cela s’ajoutent neuf verrières réalisées en 1962 par l’atelier Van Guy qui prennent place dans la nef. Leur esthétique contemporaine joue sur les carreaux de couleurs et réduit au maximum la figuration, ce qui tranche radicalement avec les autres vitraux du XIXe siècle. Les thèmes développés évoquent l’Eucharistie et les ressources maritimes.
* Voyage immobile à Ars-en-Ré
Certains lieux peuvent être découverts même en restant immobile… C’est le cas de la place Carnot à Ars-en-Ré. Autour de ce lieu central du village, de nombreux édifices nous racontent la passionnante histoire arsaise du Moyen-Age au XXe siècle. Suivez le guide pour un voyage dans le temps.
Pourquoi ce nom ?
La place doit son nom à la visite du Président de la République, Sadi Carnot, à Ars-en-Ré, le 20 août 1890. Après avoir été acclamé par les Rochelais à l’occasion de l’inauguration du nouveau port de La Pallice, il reçoit un accueil triomphal dans toutes les communes qu’il traverse, de Saint-Martin à Saint-Clément-des- Baleines, où il visite d’ailleurs le phare. A l’emplacement actuel du manège fut érigé, le 11 août 1895, un monument entouré d’une grille, avec un buste en bronze du Président sur un piédestal. En 1943, l’armée allemande confisqua le buste pour le fondre au titre des réquisitions des métaux non ferreux et le piédestal fut déposé au cimetière.
La configuration originelle de cette place posait de graves problèmes de salubrité. Avec les épidémies de choléra de 1832 et 1834, il fut décidé que toute la place et le début des rues adjacentes soient rehaussés pour faciliter l’écoulement vers le port. C’est ainsi que l’église et les maisons les plus anciennes environnantes furent enterrées, le rez de chaussée devenant une cave et le 1er étage le rez-de-chaussée.
L’édifice incontournable : l’église Saint-Etienne
En 1027, l’île d’Ars est donnée à l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm par Guillaume le Grand, duc d’Aquitaine. Afin de pouvoir y installer des moines et gérer leurs terres, un premier prieuré est alors construit, dont il reste aujourd’hui trois murs de l’ancienne nef.
Au XIIe siècle, durant des temps de prospérité économique et démographique, les moines procèdent à d’importants travaux d’agrandissement et d’embellissement de leur église. Les deux croisées d’ogives sculptées, témoins du premier art gothique sur l’île de Ré, la coupole de la croisée du transept surmontée d’une tour et le large portail sculpté sont réalisés à cette époque. Ce dernier est le seul exemple de sculpture romane conservé sur l’île de Ré. On peut y voir un certain nombre de monstres et chimères prisés par les artisans tailleurs de cette époque. Il reprend aussi le modèle répandu des portails de Saintonge.
Avec le développement des marais salants dans le fier d’Ars, les revenus de l’abbaye et la population sont en constante augmentation. L’église, devenue trop petite, est une fois encore agrandie au XVe siècle.
Après la période agitée des Guerres de Religion, de nombreuses réparations doivent être réalisées : des voûtes sont recouvertes à neuf, le choeur est agrandi et on construit les chapelles Saint-Pierre et des Trépassés. Enfin, le clocher octogonal et sa flèche à crochets qui culmine à plus de 40 mètres, sont édifiés. Cette dernière, point de repère du paysage arsais, sert rapidement d’amer mais n’est peinte en noir qu’au XIXe siècle.
Au XVIIIe siècle, les travaux d’entretien et de réparation se poursuivent. Sous la Révolution, l’édifice devient temple de la Réunion et on y installe une poudrière. Le 21 octobre 1794 la muraille d’enceinte est démolie, le fossé comblé.
Le 12 juillet 1903, le conseil de fabrique accepte le classement de l’église comme monument historique. S’en suivent de nombreux travaux de restauration pendant tout le 20e siècle. En 2006-2007 des travaux d’étanchéité des façades sont réalisés pour être poursuivis en 2018-2020 par des travaux intérieurs de restauration. A cette occasion, de nombreux éléments ont été révélés : redécouverte d’une ancienne ouverture murée dans le premier transept, décors peints de la première église et blasons retrouvés sous l’enduit datant vraisemblablement du XVIIe siècle.
La maison du Sénéchal : rare exemple d’architecture Renaissance sur l’île de Ré
Etienne Buffechou, premier propriétaire de cette maison, devient sénéchal des seigneuries d’Ars et de Loix en 1633. Il est aussi juge ordinaire des seigneuries et avocat au siège présidial de La Rochelle jusqu’en 1647. C’est en son hommage, que cette maison est dite « du sénéchal ».
On ignore la date exacte de sa construction, mais les historiens s’accordent pour la dater de la seconde moitié du XVIe siècle.
Cette maison est le témoin d’une architecture de transition. Petit à petit, on quitte les goûts architecturaux du Moyen-Age pour s’inspirer d’une architecture plus décorative qu’est celle de la Renaissance, importée d’Italie.
Au 18e siècle, la maison est vendue à des familles de marchands : les Dechézeaux puis les Villeneau. La maison est surélevée vers 1720, d’après la date qui figure sur un linteau de fenêtre de l’étage. Les vestiges de la corniche d’origine sont encore visibles sur la façade.
De la seconde moitié du XVIIe à la fin du XVIIIe, cette maison aurait servie de maison d’oraison pour l’exercice du culte protestant, le temple d’Ars ayant été détruit
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